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Tu seras un homme mon fils
Publié dans Liberté le 28 - 03 - 2009

Résumé : La femme continue son récit : elle a reprit son errance dans la rue après un court séjour à l'hôpital. Un boulanger la prend en charge quelque temps, puis lui demande de le payer...
15eme partie
Il sortit mais revint à la nuit tombée. Je pris peur. Mes enfants dormaient à poings fermés et la pluie tombait en averses sur la ville.
Le boulanger me caresse la joue :
- N'aie pas peur… Ne crains rien… Je viens en ami.
Il me pousse du coude et reprend :
- Je suis ton ami… Tu vois bien que je te protège. Tu peux rester dans cette grange autant de temps que tu veux. Seulement... Il faut comprendre qu'on n'a rien pour rien.
Il abuse de moi, et comme je craignais de réveiller mes enfants, je n'osais ni bouge ni crier. C'était horrible. Mais je subis l'épreuve. Et comme il revint au petit matin avec non seulement du pain, mais du lait, des fruits et même de la viande pour mes enfants, je me résignais à accepter mon sort et à me dire que si mes enfants pouvaient manger à leur faim, aucun sacrifice n'est vain.
À la tombée de la nuit, il ramène quelques matelas usés, deux autres couvertures plus ou moins en meilleur état que la première et quelques coussins.
Quand mes enfants s'endormirent, et tout comme la veille, il revint et abuse encore de moi.
Cela dura des semaines. Je passais mon temps à errer dans les rues avec mes enfants. Je cherchais à fuir, je cherchais du travail. Un travail qui m'éloignerai de cet ogre, mais en vain. Qui voudrait d'une femme crasseuse comme moi avec en plus cinq enfants sur les bras.
Trois mois plus tard, j'étais enceinte de ce boulanger !
Je me lacérais les joues. Quand il apprit la nouvelle, il n'hésita pas à me menacer.
- Tu laisses échapper un mot sur moi, je tuerais tes petits. Allez, ouste ! Tu ne m'as ni connu ni rencontré. Fiches le camp d'ici que je ne te revois plus jamais.
La rue. Encore la rue. La rue avec ses affres. Avec sa foule. La foule avec ses gens. Les gens avec leur bonté et leurs tares.
Me revoilà encore vagabondant dans la rue. Deux mois durant, je ne faisais qu'errer et mendier. Dormant parfois à même le sol sur des cartons moi et mes enfants.
Mes pauvres petits avaient froid et faim. Les jumeaux pleuraient sans arrêt et l'un d'eux avait de la fièvre.
Je tâtonnais le long des trottoirs en poussant ma progéniture devant moi. Ma vue devenait floue. Les larmes ruisselaient sur mes joues. Que vais-je faire, mon Dieu ? Que vais-je faire ? Ma taille s'était légèrement épaissie et les “envies” me torturaient. Je sentais l'odeur de la nourriture partout. J'avais faim de tout.
Je me rendais dans une polyclinique pour faire examiner mon petit malade. Le médecin qui me reçoit me jette un regard chargé d'animosité :
- Le petit fait une bronchite. Pourquoi l'avoir ramené si tard ?
Je baissais les yeux et me met à pleurer. Le médecin s'approche alors de moi :
- D'où venez-vous donc. Pourquoi traînez-vous tous ces gosses avec vous par ce froid ?
Je répondis que mon mari était en prison, et que je n'avais ni les moyens de soigner mon bébé malade ni de mettre mes enfants à l'abri du froid et de la faim.
Compatissant, il revint à de meilleurs sentiments pour me réconforter :
- Je vais vous donner quelques antibiotiques pour le petit. Pour les autres, je vais vous donner l'adresse d'une association qui va vous prendre en charge quelque temps.
Je remerciais la providence d'avoir mis sur mon chemin une telle opportunité. Je pris les médicaments et les coordonnées de l'association, et me rendit illico-presto à l'adresse indiquée.
Je fus reçue et bien traitée. Mes enfants eurent droit à une soupe chaude et à des vêtements. Les bébés gémissaient dans mes bras. Je donnais le sein à l'un et les médicaments à l'autre. Mais la fièvre continuait à monter de minute en minute. Je pris peur. Une des femmes de l'association m'offrit de le baigner dans une bassine d'eau fraîche. Sur le coup, la fièvre baisse, mais remonte en flèche une demi-heure plus tard. Mon bébé délirait et s'agitait. On fit venir un médecin. Mais ce dernier m'oriente chez un pédiatre avec une lettre de recommandation. Je passais une nuit d'angoisse. Le jour tardait à se lever, et j'avais hâte de faire examiner mon bébé par un spécialiste. Une fois le diagnostic établi, le pédiatre prit un air grave et me somma d'hospitaliser immédiatement mon enfant.
Y. H.


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