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Voyage dans ma maison du printemps
Alicante une ville qui vit par et pour la fête
Publié dans Liberté le 30 - 06 - 2003

Les Algériens commencent à découvrir, ces dernières années, une nouvelle destination touristique, Alicante.
Invités par Algérie-Ferries, nous avons fait le voyage à bord d'El-Djazaïr. Une traversée qui nous fit découvrir une ville, certes, mais aussi une stratégie de développement par le tourisme, basée sur le balnéaire et le culturel. Une autre façon de “ne pas bronzer idiot”, pour reprendre un ancien slogan de Club Med.
l'approche des côtes espagnoles, une baie s'offre à nos yeux. Au milieu, une ville, c'est Alicante, dont l'histoire remonte, dans le temps, aussi loin que la mémoire collective de l'humanité se souvient de ses racines.
En débarquant, nous faisons la rencontre avec les bambins du club sportif de Kouba, le CAK. Du minibus, bordé de l'emblème national et ramené d'Alger, fusent des chansons du terroir. Les minimes de Kouba, invités au tournois de foot, ne savaient pas qu'ils viennent de plonger dedans, dans le “way of life” ibérique : la fiesta !
Dehors, dans la ville, en fin d'après-midi, nous avons l'impression que le climat, fait de chaleur torride et d'humidité, que nous avons quitté hier à Alger, nous a rattrapés à Alicante : cette bourgade de 300 000 habitants mérite bien sa réputation de ville du soleil. Mais, force est de reconnaître que, malgré la folie du mercure, on n'a pas cette sensation d'étouffer comme, d'ailleurs, ce vacarme de ces villes méditerranéennes. La circulation piétonne et motorisée est au ralenti. Les feux rouges, couplés des bips pour les handicapés visuels, règlent le rythme d'une ville ou plutôt d'une population qui a une culture de la ville. Cette dernière est aussi vieille que la cité. En effet, sur ces terres, tant convoitées, y compris par nos ancêtres dirigés par Okba Ibnou Nafaâ, des vestiges vieux de trente siècles avant le Christ ont été découverts. La ville ibérique du Tossal de Manises fut fondée au quatrième siècle avant notre ère. Elle obtiendra le statut de Municipium et sera rebaptisée Lucentum avec les Romains. Les musulmans créèrent, eux, au IXe siècle la Medina Laquant. Au XIIIe siècle, Alphonse le Sage reconquit la ville et chassa les musulmans. Jacques 1er repeupla la ville à la suite d'un soulèvement qu'il réprima dans le sang. Sous le règne de Jacques II, le Juste, la ville passa au royaume de Valence sous la couronne d'Aragon.
Le 26 juillet 1490, Fernand le Catholique lui donna le titre de ville… Et ainsi est née cette beauté qui est en passe d'éclipser les traditionnelles destinations de la Méditerranée.
Dès que nous quittons l'enceinte du port, nous faisons la découverte de tout un nouveau quartier qui vient de prendre forme ces deux dernières années. À notre gauche, une grande esplanade sur laquelle sont ouverts des pubs, des terrasses, des cafétérias, des discothèques et autres salles de jeux construits dans un style moderne. En face, à notre droite, la chaîne Melia a érigé un luxueux hôtel de quatre étoiles.
À Alicante, les nouveaux quartiers et les complexes touristiques naissent comme des champignons : la ville est en plein essor économique. C'est le troisième boom de la ville après le premier qui remonte à 1858, avec l'inauguration du train Alicante-Madrid, la dotation de la ville d'un plan d'aménagement urbain et d'éclairage public. Le deuxième boom, lui, remonte au XXe siècle, quand il y a eu la construction du port d'Alicante, l'arrivée de l'électricité domestique et l'instauration de la Hogueras de San Juan, les fêtes du feu de la Saint-Jean.
À quelques minutes du port, nous empruntons l'Explanada de Espana. Elle est sans doute l'une des plus belles promenades du monde. Le sol est recouvert de très belles mosaïques ondulées en trois couleurs. Aux promeneurs, alors que la mer leur offre un paysage féerique, des palmiers leur ouvrent la voie vers… des terrasses, des snack-bars et un théâtre en plein air.
Perpendiculaire à l'Explanada, part une série de ruelles, appelées la Zona. De véritables quartiers pour les branchés, avec des pubs et des discothèques très in.
En reprenant la promenade en sens inverse, une fois de retour à la hauteur du port, on emprunte la promenade maritime. À droite, la plage de Postiguet et à gauche le château de Santa Barbara qui veille sur le front de mer.
La Postiguet est une superbe plage dotée d'une très large lisière de sable dorée. Elle est située en plein centre-ville entre le port et la Serra Grossa, juste à côté des promenades de l'Explanada et de Gomis. Cette plage est dotée, comme pour le cas du port de plaisance, situé de l'autre côté, d'une promenade maritime avec des palmiers, une zone de jeux pour enfants, des snacks, des hôtels, un bureau de l'office de tourisme, un poste de la Croix-Rouge…
En face de cette plage, sur le mont Banacontil, comme pour veiller sur elle, est perché le château de Santa Barbara. On peut y accéder depuis la plage même par un ascenseur creusé à même la roche de la montagne.
Une fois, là haut, au sommet du château, nous pouvons profiter d'un panorama exceptionnel en s'offrant des travellings sur la ville.
L'intérieur du château abrite la plus grande exposition de sculptures contemporaines espagnoles de la fondation Capa. On y trouve des œuvres de Benlliure, Macho, Serrano, Oteiza, Dali et le reste de l'ermitage de Santa Barbara.
L'autre curiosité d'Alicante est l'hôtel de ville. Il s'agit d'une construction baroque du XVIIIe siècle érigée sur la Casa de Ciudad, détruite un siècle auparavant. Aux deux extrémités s'élèvent deux tours jumelles dont l'une contient une horloge géante. Cette bâtisse est réputée aussi pour la première marche de l'escalier qui y mène à l'intérieur. Il se situe à la cote zéro et, du coup, les escaliers de ce château sont un étalon de mesure de l'altitude par rapport au niveau de la mer.
À vingt kilomètres d'Alicante se trouve une autre destination, Benidorm. Ce petit port de pêche des années 1960 est devenu aujourd'hui l'une des villes touristiques du monde les plus prisées et les plus chères. Il est fréquenté par plus de deux millions de touristes par an. Sa population de 50 000 âmes se voit passer à quatre fois plus durant la haute saison. Une saison qui s'étale de plus en plus dans le temps avec le nouveau parc la Terra Mitica qui a vu le jour durant l'année 2000.
Protégé par le mont de la Sierra, Benidorm est réputée pour ses plages, notamment la Playa Levante, et ses hôtels dont l'un d'entre eux est connu pour être l'hôtel le plus élevé de l'Europe avec ses 54 étages.
À la différence d'Alicante, où les résidences et villégiatures occupent un espace important du tissu urbain, Benidorm est célèbre par ses “hôtel-tours” de l'autre côté de l'avenue de l'Europe et en face de la plage.
Cette ville fait aussi parler d'elle à cause du prix du mètre carrée nu et bâti. Un modeste 60 mètres carrées coûte plus de 200 000 euros. À mesure que la nuit tombe, Alicante s'anime. Orientés par le mouvement de la foule, nous partons à la découverte d'Alicante by night. C'est une ville qui t'invite à faire la fête et te harcèle à vivre… des folies. Ainsi, comme nous l'a expliqué un jeune marin algérois, on ne peut visiter Alicante sans faire un tour nocturne dans El Barrio. Quartier populaire par excellence, il est situé en plein centre de la vieille ville. Ici, le vieux, représenté par l'âge du quartier, et le jeune, à travers la population qui le fréquente, font bon ménage. Les bars, les restaurants et les auberges d'El Bario sont bondés de jeunes qui vivent la nuit et pour la nuit.
Notre passage à Alicante, ce 25 juin, a coïncidé avec les fêtes “la Hogueras de Sant Joan” ou les feux de la Saint-Jean. Ces fêtes créées en 1928 sont réputées pour leur intérêt touristique international. Lors de ces fêtes, la ville vit au rythme de deux événements majeurs : le Pregon et la Planta. Dès le début de la Hogueras, le 20 juin, un Pregon, défilé, est organisé à travers la vieille ville avec comme acteurs des “Nonot”, ces personnages en carton-pâte. Entretemps, chaque quartier fait la Planta, c'est-à-dire installe une œuvre en carton-pâte. C'est ainsi que ce jour-là, nous assisterons à la clôture des Hogueras de cette année. Pour la population d'Alicante, c'est un jour férié. Le must de la Hogueras en cette nuit à minuit à travers la célèbre “Nit del foc” ou la nuit du feu.
Bien qu'il soit difficile pour les touristes qui ne maîtrisent pas l'espagnol de communiquer avec les populations locales qui ont une tendance à ne parler que les deux langues officielles que sont le valencia et l'espagnol, nous déduisons à travers l'excitation de la foule qui envahit la ville, notamment la plage du Postiguat et les deux promenades, que c'est la nuit de toutes les folies et que le feu sera mis dans la ville… mais dans une atmosphère de fête et bon enfant.
Aux coups de minuit, alors qu'un monde fou est installé à même le sable de la plage du Postiguet, on a assisté à la Muscletaes qui est un véritable concert de feux d'artifices et de pétards, le tout sous les aires joués par les fameux orchestres traditionnels Dolcaina i tabal. Au même moment, dans les quartiers de la vieille ville, la tension est à son paroxysme avec la “crema” qui consiste à mettre le feu dans les Planta. Les Ibériques sont de nature disposés à faire la fête mais, cette nuit-là, la fiesta a été longuement préparée et sa réussite est proportionnelle au nombre et intensité des folies commises. Mêlés à des jeunes de toutes nationalités et de races en hystérie, nous terminons notre soirée en dégustant les célèbres Coca-ambtonyina singé de barouk, comme on dit chez nous !
Après une nuit de fête, nous visiterons le marché de la place de Toros, organisé sous forme de souk. Une véritable kermesse hebdomadaire qui se tient jusqu'à midi à travers les ruelles des quartiers situés au pied de la Santa Barbara. On trouve de tout… enfin, tout ce qu'un Algérien veut acheter à des prix abordables. Même la friperie a sa place. Mais ce sont surtout les sandales d'Alicante qui ont la cote.
La nuit, nous quittons Alicante, toujours à bord d'El-Djazaïr avec beaucoup de souvenirs. L'image de ces touristes venus des quatre coins du monde célébrer la nuit des feux. L'image de ces milliers d'Espagnols fréquentant le parc de la Terra Mitica à Banidorm et les commerces des promenades d'Alicante en consommant à volonté, signe aussi bien de l'amélioration du niveau de vie de ce pays qui était si proche du nôtre il y a trois décennies de cela et de l'importance du marché national dans le développement touristique, même si ce dernier est dirigé vers le réceptif.
M. K.


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