Le Premier ministre libanais pressenti recherche un compromis avec le Hezbollah. Saâd Hariri, chef du courant pro-occidental, a écarté le problème épineux du désarmement de la milice chiite du Hezbollah, affirmant vendredi qu'il rechercherait un gouvernement d'unité avec ses adversaires pour mener ce pays divisé. La coalition qu'a menée le fils de Rafik Hariri contre le Hezbollah est majoritaire au Parlement, mais la milice armée du Hezbollah, qui fait figure de résistance, notamment après la déculottée qu'elle a infligée à l'armée israélienne en été 2006, lors de sa sixième invasion du Liban, est une force qui compte au Liban. Les précédentes tentatives de contraindre son pouvoir ont presque conduit le pays à la guerre civile. Il faudra probablement des semaines de négociations pour parvenir à la formation de ce gouvernement d'union qu'appuient d'ores et déjà les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite. “Aujourd'hui, nous avons une majorité et je tends la main à tout le monde”, a déclaré Saâd Hariri, soulignant que “cela ne doit pas nous empêcher de travailler et de réaliser de grands projets et d'atteindre des objectifs importants pour notre peuple”. La question de l'arsenal de la milice Hezbollah fait partie de ce dialogue national, selon lui, elle sera sur la table au moment de définir la stratégie de défense du Liban. L'ouverture de Saâd Hariri est en porte-à-faux avec les pressions pour désarmer le Hezbollah de la communauté chrétienne et des Nations unies. Probablement qu'il a obtenu le feu vert des Etats-Unis. Le représentant d'Obama pour le Moyen-Orient, Mitchell, a eu un entretien avec le futur Premier ministre libanais, au terme d'un périple dans la région pour relancer les négociations israélo-palestiniennes.