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“6 à 7 milliards de dollars de pertes par an”
Kamel Khelifa, consultant, se prononce sur le manque à gagner pour l'Algérie, conséquence des insuf
Publié dans Liberté le 28 - 06 - 2009

Dans cet entretien, l'expert situe les surcoûts en matière de commerce extérieur. Il aborde en particulier le phénomène des surestaries.
Liberté : Quel est le manque à gagner sur les surestaries générées par les navires en rade et leur séjour à quai ?
Kamel Khelifa : Plus qu'un manque à gagner, les surestaries sont des pertes sèches endémiques, de surcroît en devises, pour l'économie nationale, depuis des décennies, constituant en partie un facteur d'appauvrissement de la collectivité nationale dans son ensemble.
On parle de manque à gagner lorsqu'une prévision n'a pas atteint le résultat escompté, dont la solution réside, soit dans la correction de la prévision, soit dans la mise en œuvre de moyens appropriés pour obtenir ce résultat.
La problématique que vous posez est acceptée par notre pays comme une sorte de fatalité. Il faut savoir que ces surestaries ne sont ni plus ni moins qu'une pénalité payée à l'armateur parce que le navire (ou le conteneur) loué pour un temps déterminé (appelé starie) n'a pas respecté les délais convenus au contrat passé entre un destinataire algérien et l'expéditeur de la marchandise. A contrario, il est prévu dans les contrats d'affrètement de navires, lorsque le navire est libéré plus tôt que le temps convenu, au lieu de payer des surestaries, le réceptionnaire algérien peut recevoir une prime qu'on appelle dispach money.
Cette règle semble être totalement ignorée par les importateurs/exportateurs algériens et également par les administrations en charge du commerce extérieur de notre pays.
Comment y remédier ?
Il faut d'abord réhabiliter le Finex (direction des finances extérieurs) à placer auprès du Premier ministre, ou à tout le moins qu'il regagne le ministère des Finances. Placé au niveau de la Banque d'Algérie, son rôle stratégique dans la gestion des balances des paiements, des services financiers a été dilué au point que nul ne sait.
Une fois la structure de gestion de la balance des paiements revue, une autre solution consisterait à instaurer un meilleur contrôle du commerce extérieur par des sanctions positives et négatives des opérateurs du commerce extérieur, au besoin par le retrait de la licence d'importation, en cas de récidive de transferts de surestaries.
Ceci dit, il faut instaurer également des facteurs d'incitation, en créant, par exemple, des conseils du commerce extérieur, quitte à les faire prendre en charge par l'Etat à l'effet de limiter la saignée de la balance des paiements par des opérateurs partis depuis longtemps à la dérive.
Vous avez estimé le manque à gagner à quelque 6 à 7 milliards de dollars. Pouvez-vous nous donner plus de détails ?
Dans la valeur d'un produit acheté de l'étranger, la part de son acheminement obéit à des règles de calculs qui ont permis à des organismes spécialisés de l'ONU d'établir un classement dans lequel il apparaît que les pays développés, qui contrôlent parfaitement leur commerce extérieur, notamment par une meilleure maîtrise de la chaîne logistique, le taux d'acheminement de porte-à-porte est de 5% ; la moyenne mondiale étant de 15/16%.
En Algérie, la valeur de l'acheminement atteint, d'après nos estimations, des proportions qui dépassent dans certains cas les 30%, en raison, entre autres, des surestaries et du manque de maîtrise de la chaîne des valeurs. L'enveloppe consacrée aux importations a été en 2008 de 40 milliards de dollars ; un simple calcul arithmétique nous permet de situer la valeur de l'acheminement à 12 milliards de dollars, soit un tiers de la valeur du produit est consacré à son acheminement. C'est énorme !
En considérant que la part algérienne d'acheminement vers ce marché nous appartient, à laquelle du reste la logique économique et l'équité commerciale nous ouvrent droit, le manque à gagner est à peu près de moitié, soit 6/7 milliards de dollars par an. Si nous sommes plus performants sur notre commerce extérieur, rien ne nous interdit de récupérer une plus grande partie de la mise. Ceci n'est pas une utopie, mais tout simplement une affaire de volonté politique, laquelle appelle des stratégies appropriées, assorties d'objectifs à atteindre, accompagnées de schémas d'ensemble et sectoriels à dessiner.
Faut-il mettre en place le guichet unique ?
Le guichet unique est préconisé par les institutions internationales et appliqué avec intelligence par la Tunisie, parmi tant d'autres pays.
En Algérie, les administrations répugnent à travailler ensemble pour moult raisons, parmi lesquelles on peut citer le pouvoir discrétionnaire et, néanmoins, tentaculaire, dont chacune dispose ; pouvoir qu'elles exercent parfois, malgré des excès graves, dans l'impunité totale, en l'absence de contrepoids des opéra-teurs économiques.
Alors, les mettre dans un guichet unique, c'est-à-dire ensemble dans une vitrine à découvert, dans une sorte de transparence totale, c'est leur enlever cette superbe dont le pouvoir des bureaux tire puissance et privilèges. Juste pour l'exemple, je vous parlerai de la mise en faillite d'une petite entreprise familiale de traiteurs à Saoula, parce que l'inspectrice vétérinaire s'est jurée leur perte devant les employés. C'est dire dans quel océan d'impunités baigne l'administration algérienne, surtout depuis la disparition des médiateurs de la République que beaucoup de gens commencent à regretter sincèrement.
Ne pensez-vous pas que la délocalisation du port d'Alger s'impose ?
C'est le redéploiement du port d'Alger, en vue de rendre cette ville, conçue à l'origine pour 500 000 âmes, à ses habitants, par une déconcentration du commerce extérieur de l'Algérie dont 60% transitent par le port d'Alger, à travers des mesures incitatives et d'autres contraignantes, notamment vers les ports de Dellys et de Ténès, ne serait-ce que pour désenclaver ces régions sous-développées et, par là même, donner une meilleure qualité de vie aux Algérois.
Les coûts sociaux causés par le port d'Alger sont certainement supérieurs aux recettes qu'il génère, dont on peut récupérer des parts substantielles par la réactivation des autres ports comme Annaba, Mostaganem ou Oran, par glissement des trafics. Seule une volonté politique et la pression des associations de quartiers de la ville d'Alger pourront limiter les effets négatifs d'un port dont on découvrira un jour que ses nuisances sur l'économie nationale et la qualité de la vie des citoyens sont autrement plus importantes qu'on ne le pense.


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