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L'Afrique dévoile ses mystères
Avec un million et demi de visiteurs depuis le début du Panaf
Publié dans Liberté le 12 - 07 - 2009

Depuis le début du 2e Festival culturel panafricain (moins d'une semaine), un million et demi de personnes ont pris part aux différentes manifestations organisées à Alger et dans d'autres wilayas du pays. Un nombre impressionnant ! Parmi ces activités, les trois somptueuses expositions : “Patrimoine immatériel”, “Sahara” et “Architectures de terre”, du département Patrimoine, qui se tiennent au Palais des expositions des Pins-Maritimes (Safex).
Inaugurée par la ministre de la Culture, la première exposition qui s'intitule “Patrimoine immatériel” propose un concept tout à fait original puisque c'est ce que possède l'Afrique comme richesses immatérielles qui est mis en avant. Un aller simple dans les profondeurs de l'Afrique est proposé au visiteur, et le voyage commence par l'Algérie, qui propose Ahellil comme patrimoine immatériel. Trésor universel, ce patrimoine classé par l'Unesco qui a tant intéressé l'anthropologue et écrivain Mouloud Mammeri est un genre poétique et musical très répandu dans la région des Zénètes du Gourara. Exécuté dans les fêtes religieuses et d'autres profanes comme les mariages, pour écouter Ahellil et voir les musiciens interprétés ses rythmes mystiques et entraînants, cette exposition est une excellente adresse.
Le voyage continue avec le patrimoine oral des Gélèdé. C'est en fait rituel que se partage le Bénin, le Nigeria et le Togo, qui est organisé en l'honneur de la mère primordiale Iyà Nlà. Et ce sont les femmes qui dirigent ce rituel ; ce qui est extraordinaire puisque ceci prouve le pouvoir du matriarcat en Afrique, et le respect qui est voué aux femmes. De son côté, l'Egypte propose El Sira el-Hilaliya.
Ce patrimoine immatériel est un ensemble de poésie qui chantent l'histoire d'une ancienne tribu de bédouins, Ahl El Hilal. Les poètes sont accompagnés par des musiciens au bendir et chantent l'épopée de cette tribu lors des fêtes de mariage, de circoncision et d'autres cérémonies. La plupart des histoires sont vraies, mais l'improvisation et l'imagination du conteur joue un très grand rôle. La Guinée propose d'exposer l'instrument sosso-bala : un xylophone et/ou balafon qui date du XIe siècle. En fait, c'est en l'honneur du roi de l'empire Sosso que cet instrument a été fabriqué – en bois et en calebasse – et l'histoire raconte qu'après sa défaite en 1235 contre le roi Mauro Kanté, ce dernier a reçu cet instrument comme un trophée de guerre. Actuellement, on joue de cet instrument lors du nouvel an musulman, et même lors des cérémonies de funérailles. D'autre part, à défaut d'avoir les guérisseurs parmi nous, c'est une vidéo du Vimbuza, la danse du guérisseur des Malawites, qui défile au stand de Malawi. Très populaire dans la tribu des Tumbuka, le Vimbuza est un rituel de danse pratiqué par les guérisseurs. Comme une prière, cette danse qui se termine par une transe du guérisseur, est une sorte de remerciement aux esprits bienveillants. Le visiteur pourra également découvrir un patrimoine extraordinairement exceptionnel, au Nigeria, et qui s'intitule “Le système de divination Ifa”. Classé par l'Unesco en 2005, Ifa est un système de signes extrêmement complexe pratiqué par les Yoruba, qui se réfèrent à ce système, avant de prendre une décision importante. Bien que le catalogue coûte 1 500 DA, ce qui peut sembler extrêmement cher pour le citoyen moyen, les catalogues ne sont pas obligatoires. L'exposition vaut réellement le détour, et des explications ornent les murs du “Pavillon Union” de la Safex. La deuxième exposition proposée par le département “Patrimoine” concerne le Sahara. Notre éblouissant Sahara est totalement magistral avec ses contrées lointaines, spacieuses et éparses, sa musique ancestrale et profonde, ses traditions étonnantes et sa culture diverse et multiple.
Architectures de terre :
écologiques et universelles
De grandes personnalités se sont éprises de ce désert et on écrit sur ses mystères. Le Sahara est une fable du XXIe siècle qui nous permet de nous repérer et de nous situer dans le présent et la modernité. Le voyage continue avec la troisième exposition qui s'articule autour des “Architectures de terre” : les constructions les plus écologiques du monde. De plus, les architectures de terre ne sont pas spécifiques à l'Afrique ; on retrouve ce type de constructions dans plusieurs régions du monde.
Un dépliant offert à l'entrée de cette exposition explique que “si la majorité d'entre nous sait qu'une ville comme Tombouctou au Mali est bâtie en terre, elle ignore que des parties importantes de l'Alhambra ou de la grande muraille de Chine le sont également”. Extraordinaire révélation ; mais ce qui l'est encore plus, ce sont les photographies – prises par Kays Djilali (qui a réalisé le beau-livre La nuit sur la figure) pour le compte du ministère de la Culture – qui ornent les murs du pavillon C. Notons également que cette exposition s'articule autour de 4 axes : “De la diversité des architectures de terre”, “Ksour protégés d'Algérie : entre pierre et terre”, “De l'universalité des architectures de terre” et “De la modernité des architectures de terre”. Concernant l'axe des ksour protégés d'Algérie, nous avons eu l'agréable surprise de découvrir qu'il n'y a pas que l'oasis Rouge : Timimoun et le Ksar de Béni Yezguen de Ghardaïa.
L'Algérie compte un nombre impressionnant de ksour, mais qui jusque-là n'étaient pas considéré à leur juste valeur, notamment le ksar de Dechra el-Hamra de Biskra (construit en terre), Ksar de Aïn Madi à Laghouat, le ksar de Khengat Sidi Nadji de Biskra, le ksar de Ateuf à Ghardaïa, et la liste est encore longue.
Quant aux décorations murales et tableaux, nous avons constaté qu'au Nigeria par exemple, les ornementations et losanges prennent différentes couleurs, notamment le gris, le marron, le beige ou encore le blanc ; quant aux Algériennes, elles sont souvent, voire la plupart du temps, en couleur de terre. Un exposant de Timimoun nous a expliqué que “pour construire des briques en terre, pour produire de l'adobe donc, il faut mélanger du sable et de l'argile avec un peu d'eau, et si on veut vraiment le faire à l'ancienne, on peut également ajouter du foin”. Le résultat est impressionnant, d'une grande beauté ; et les constructions peuvent résister au temps et à ses ravages.
En plus de la culture qu'on acquiert, des découvertes qu'on fait, un voyage au bout de nous-même nous est proposé à travers ces trois expositions. A voir impérativement !
Sara Kharfi


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