Depuis le début du Festival national de la musique et la chanson raï, les soirées se suivent et ne se ressemblent pas. Pourtant, elles convergent toutes vers le même point : la forte affluence. L'avant-dernière soirée n'a pas dérogé à cette règle et a connu un franc succès, notamment grâce à la prestation de Faudel, Gana el-Meghnaoui et cheikh Mazouzi. On attendait cheb Nasro avec impatience puisque les organisateurs nous avaient annoncé sa venue. Mais Nasro a manqué à l'appel, ce qui n'a pas empêché les spectateurs du stade du 24-Février-1956 de passer une grandiose soirée. En effet, l'avant-dernière soirée du festival a été royale. La capitale de la Mekerra a vibré au rythme du guellal et de la gasba, jusqu'aux premières lueurs du jour. Un plateau artistique des plus riches avec six chanteurs dont trois stars du raï : Faudel, Gana el-Meghnaoui et cheikh Mazouzi. Ne pouvant contenir sa joie, le public s'est tortillé sur les rythmes festifs de ces trois grandes voix du raï qui se sont relayés sur scène, tout en la cédant à d'autres artistes accomplis, notamment le groupe Raïna Hak et cheb Nassim. Cette 6e soirée a démarré sur les chapeaux de roues avec la prestation, très attendue d'ailleurs, de l'enfant de Mantes-la-Jolie et originaire de Tlemcen, cheb Faudel. Egal à lui-même et fidèle à ses maîtres, notamment Khaled qu'il adule tout particulièrement, Faudel a entamé son tour de chant avec sa chanson Chafouni nebghiha. Il enchaînera par la suite avec le titre qui l'a fait connaître : Tellement je t'aime, ainsi que d'autres tubes de Khaled, Mami et de feu Hasni, notamment El-Beïda mon amour, Aïcha, Abdelkader ya Boualem ou alors Bladi hiya el-Djazaïr. Il déclarera entre deux chansons : “Vous savez, moi, j'aime Khaled et l'Algérie.” Le show de Faudel prend fin au milieu des youyous et des applaudissements enflammés. Accosté, Faudel nous déclare, non sans grande émotion : “J'ai donné tout mon cœur au public et ça était pour moi une révélation. J'espère seulement que le public a apprécié. Sincèrement, je suis ému et je ne crois pas mes yeux. Je pense qu'il n'y a pas lieu de craindre le public ; certes j'étais stressé avant, mais c'est normal, car je pensais à la meilleure façon de capter le sympathique public et el-Hamdoullah, j'ai réussi.” D'autre part, cette soirée a été agrémentée par d'autres concerts, notamment celui du jeune espoir cheb Nassim. Venu tout droit de Londres, il a interprété trois chansons qui ont connu de forts applaudissements de la part du public. De son côté, le chanteur algérois, Sid-Ali Dziri a réveillé – et le mot est faible – le public Belabbessiens à travers son entrée très remarquée, mais également à travers les quatre chansons rythmées et festives, qu'il a interprétées. Sid-Ali Dziri a ensuite cédé sa place au raïman, Gana el-Meghnaoui, qui ressuscite. Ce dernier a revisité son répertoire, tout en offrant au public une reprise du chantre de Bel Abbès, cheikh Naâm. Et c'est en vedette que le cheikh du raï-trab, Mazouzi, fera son entrée. Fidèle à son style et à ses maîtres, Mazouzi interprétera les plus beaux textes du maître incontesté du Melhoum, Mostefa Ben Brahim. Quant à Raïna Hak, composé du duo Hachemi et Belhimer, ils chanteront leurs plus belles compositions. A. BOUSMAHA Cheb Nassim élu raïman de l'année 2009 Le verdict du jury de la 19e édition du Festival national de la musique et chanson raI, de Sidi Bel-Abbès, est tombé hier matin. Présidé par le musicien Omar Assou, le jury a élu cheb Nassim, raïman de l'année 2009, suivi par cheb Kader et Hasni Sghir, en 2 e et en 3e position. Au cours d'un point de presse, animé hier matin au palais de la Culture par Omar Assou, ce dernier a expliqué le verdict en déclarant : “Le classement et la sélection des lauréats ont été établis sur la base d'un barème comportant quatre critères : l'interprétation, le rythme, le texte de la chanson et la présence du chanteur sur scène.” D'autre part, et pour la première fois depuis son institutionnalisation, des recommandations ont été rédigées et seront soumises au commissaire du Festival ainsi qu'aux responsables du secteur de la culture. Il s'agit, dorénavant, de prévoir des présélections régionales pour les candidats du Festival. À signaler que l'organisateur du Festival vient de décider la réalisation, par les trois lauréats, d'une compilation qui sera distribuée gratuitement. A. B.
