L'arnaque africaine continue en Algérie. La dernière affaire traitée par la section de recherches du groupement de la gendarmerie d'Alger est une arnaque de 2 milliards de centimes. La victime, originaire de Guelma et père de deux enfants, avait reçu un colis postal dont l'expéditrice est une dame d'origine d'un pays subsaharien répondant au nom de Meriem Amadou. Cette dernière prétendait résider en Angleterre en qualité de réfugiée politique et sollicitait à travers sa lettre son aide pour pouvoir transférer ses capitaux de un million de dollars depuis un pays africain vers l'Algérie pour y réaliser un investissement. La victime, alléchée par l'offre, tomba dans le piège bien tissé par la dame qui n'hésita pas, pour le mettre en confiance, à le faire entrer en contact avec ses deux soi-disant fils qui résident en Algérie et qui attendent de récupérer auprès de la banque les documents nécessaires pour le soi-disant transfert de la somme. Ces derniers demandent alors à la victime d'ouvrir un compte en devises en son nom afin de faciliter l'opération. Ensuite, ils lui exigent une avance en euros, prétextant que cette somme servira à accélérer le virement par le service de l'ambassade du pays africain, surtout que “les fils de la milliardaire” roulaient avec un véhicule gris de type 4x4 avec une immatriculation diplomatique. Ce qui accréditera davantage les dires des escrocs auprès de la victime qui, d'ailleurs, n'a pas hésité à leur remettre une somme qui dépasse les 2 milliards de centimes algériens. Mais l'histoire ne s'arrêtera pas là, les escrocs, voyant que la victime est intéressée par l'affaire, ont continué à insister pour avoir d'autres fonds. La victime, se doutant d'une arnaque, déposa une plainte auprès de la section de recherches du groupement de gendarmerie de la wilaya d'Alger. Une souricière leur sera tendue dans un hôtel à Bab-Ezzouar. Ils ont été arrêtés et présentés jeudi dernier devant le procureur du tribunal d'El-Harrach. Les deux faux “frères”, qui sont en réalité du Mali et du Niger et résidaient illégalement en Algérie, ont été placés sous mandat de dépôt pour escroquerie et immigration clandestine. Cependant, l'argent de la victime n'a pu être récupéré. Ce dernier avait révélé aux enquêteurs qu'il s'était endetté pour pouvoir payer l'avance en euros. L'enquête des gendarmes a identifié le véhicule avec immatriculation diplomatique qui, en réalité, appartenait à un fonctionnaire de l'ambassade du Niger à Alger qui ignorait les intentions de son compatriote nigérien.
