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Faut-il avoir peur du Hezbollah ?
Liban
Publié dans Liberté le 31 - 03 - 2010

Fondé en 1982 par Téhéran afin de lutter contre l'occupation israélienne au Liban, la milice islamique chiite pro-iranienne, à la fois parti politique et milice armée, est devenue incontournable au pays du Cèdre. Mouvement de résistance légitime à Israël pour les uns ou force étrangère manipulée par l'Iran et la Syrie pour les autres, les Libanais sont partagés.
“Le Hezbollah ! Bien sûr que je le crains. En mai 2008, leurs miliciens ont attaqué Beyrouth et nos soldats n'ont pas bougé d'une oreille.” À la caisse de sa pâtisserie, Elvire Khoury, chrétienne de Jbeil, au nord de Beyrouth, confie son angoisse en racontant ces évènements, vieux de presque deux ans. Accusés d'espionner les déplacements des officiels à l'aéroport de Beyrouth par la coalition au pouvoir (le sunnite Hariri, le druze Joumblatt et le chrétien Geagea), les hommes du mouvement religieux chiite pro-iranien, sommés par le gouvernement de démanteler ses réseaux téléphoniques secrets, prennent le centre de Beyrouth par la force, sans réaction de l'armée libanaise. “Si les militaires avaient riposté, ils auraient été écrasés”, déplore, amère, la commerçante.
Au lendemain de cet épisode, qui a frisé la guerre civile, Mme Khoury a préféré envoyer son grand fils, Charbel, en France, “pour sa sécurité”, dit-elle.
Fondé en 1982 sous le nom de “Amal islamique” par des religieux iraniens, encadré et formé par des Pasdarans (le bras armé du régime de Téhéran), pour mener la guérilla au sud-Liban contre Israël, à l'époque force occupante, le Hezbollah est devenu incontournable dans le paysage politique libanais. Fort de ses “victoires militaires” contre l'Etat hébreu en 2000, dont il provoque le retrait, et surtout à l'été 2006, où il résiste à l'invasion de l'armée juive, le mouvement chiite se pose militairement comme l'unique force de résistance contre l'Etat hébreu, tout en ayant acquis une respectabilité politique et une légitimité institutionnelle. “Le seul inconvénient de taille est que cette résistance n'est pas nationale, mais islamique chiite à 100%, et qu'elle refuse d'accepter dans ses rangs des combattants des autres communautés”, regrette Antoine Moufarrej, un ingénieur chrétien d'Amchit (nord-Liban). Autre reproche majeur fait au Hezbollah : celui d'établir au sud du pays un état dans l'Etat. “Mon frère est journaliste, poursuit Antoine, et s'il doit faire un reportage au Liban-Sud, il doit demander la permission aux hommes du Hezb.”
Une partie des chrétiens, notamment les partisans du général Aoun, soutiennent pourtant la milice chiite.
À Tripoli, Gaby Saadé, cadre dans une cimenterie de la côte, proche de sa ville, déclare tout net : “Le Hezbollah est un parti libanais comme les autres, et il a libéré le pays de l'emprise israélienne. Notre armée est trop faible pour nous protéger des agressions juives. Nous avons besoin d'une résistance, et le Hezbollah constitue aujourd'hui la seule force libanaise capable de remplir ce rôle.” Fataliste, Elias Francis, un progressiste laïc, reconnaît : “De toutes façons, mieux vaut discuter avec la milice chiite comme le fait le général Aoun que de l'affronter. Par le dialogue, on peut peut-être convaincre les hommes du Hezb de déposer leurs armes et d'intégrer l'armée libanaise.”
Rendre les armes ! Une perspective à laquelle ne croit guère Monseigneur Nasrallah Sfeir, patriarche, depuis 1986, de tout les maronites d'Orient, la confession chrétienne majoritaire au Liban. Sans tergiversation, Mgr Sfeir met en doute l'affirmation d'une partie de la communauté chrétienne qui qualifie le “Hezb de parti comme les autres… ”
“Quoiqu'on en pense, ils sont manipulés par l'Iran et la Syrie”, déclare le patriarche. “Leurs hommes peuvent user de leur arsenal militaire quand bon leur semble, craint-il. C'est l'Etat et non une milice qui doit défendre le pays.”
Une peur qui n'est pas seulement ressentie par la seule communauté chrétienne, mais également par une partie des musulmans chiites laïcs. Sociologue, écrivain et journaliste au quotidien Al Hayat, Waddah Charara conteste la “libanité” de la milice chiite. “La tradition et les valeurs de notre pays sont faites d'ouverture, de tolérance et de mixité.
Importé de l'étranger, ce parti est l'incarnation d'un sectarisme forcené. S'il arrivait au pouvoir, c'est tout le Liban démocratique, chrétien comme musulman, qui souffrirait.” Quand à Mahmoud Charbaji, musulman sunnite du Nord, il avoue qu'il était “favorable au Hezb tant qu'Israël occupait le pays, mais aujourd'hui, conclut-il, les Juifs sont partis et la résistance doit remiser les armes et penser à construire la paix”.
La paix ! Pris en étau entre un gouvernement d'affairistes et une milice religieuse intransigeante, les Libanais sont bien en peine de croire à la paix et d'imaginer un avenir serein pour leur pays.


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