L'enquête diligentée par les services de la Gendarmerie a permis de découvrir d'autres réseaux de falsification de documents officiels dont certains ont servi à la constitution de dossiers pour l'acquisition d'un crédit véhicule auprès de la banque. Des employés indélicats et profitant de leur poste dans des agences bancaires de la banque Al Baraka Bank ont agréé plus de 100 demandes de crédit automobile dont les dossiers étaient constitués de documents falsifiés, apprend-on auprès des services de sécurité, et ce, en contrepartie de 20 millions de centimes le dossier. L'enquête est toujours en cours. Les enquêteurs de la Gendarmerie nationale, spécialistes en matière de finances, vont étudier tous les dossiers de prêts pour véhicule déposés au niveau des agences de la banque privée Al Baraka Bank depuis 2008. Ils ont déjà mis la main sur de faux dossiers dans plusieurs agences. Et il semblerait que l'enquête pourrait s'étendre à d'autres dossiers de crédit bancaire. C'est suite à des plaintes déposées par les responsables de cette banque que les sections de recherche des groupements de la Gendarmerie nationale dans plusieurs wilayas viennent d'ouvrir une enquête au niveau des agences d'Al Baraka Bank concernant les dossiers de prêt pour véhicule. Les mêmes sources ajoutent que c'est également au lendemain des contrôles internes effectués au niveau de certaines agences que les responsables ont découvert des anomalies dans quelques dossiers. Ce qui les a poussés à alerter les services compétents afin de lancer des investigations. Il faut savoir que l'enquête diligentée dans la wilaya de Tizi Ouzou avait permis la saisie de plus de 11 faux dossiers. Une source proche des enquêteurs nous a indiqué que l'enquête préliminaire a dévoilé que des employés dans des agences bancaires de la banque Al Baraka Bank au niveau de quelques wilayas du Centre et de l'Est à savoir Tizi Ouzou, Constantine, Sétif, Boumerdès et Bordj Bou-Arréridj ont agréé plus de 100 demandes de crédit automobile dont les dossiers étaient constitués de documents falsifiés. Pis encore, les dossiers étaient déposés auprès de ces employés non pas par les bénéficiaires eux-mêmes mais par des escrocs complices qui se faisaient passer pour des intermédiaires et qui se faisaient payer entre 20 000 DA et 50 000 DA en contrepartie de leurs bons offices dans la constitution du dossier. Ils ne demandaient que la copie de la carte nationale d'identité des bénéficiaires. Selon les enquêteurs, l'escroc s'occupait de procurer des attestations de travail et de domiciliations de salaire fictives mais néanmoins “rassurantes”, pour les contrôles, car portant l'en-tête des institutions de l'Etat avec la bénédiction de l'employé de banque qui faisait le reste et donnait l'aval pour l'octroi des crédits. Après investigations, il s'est avéré que les dossiers contenaient de fausses attestations de travail et des certificats de résidence délivrés selon l'enquête, aux faux bénéficiaires pour 1 000 à 3 000 DA le document, alors que l'employé de l'agence donnait son accord favorable en contrepartie d'une somme d'argent qui dépasse les 20 millions de centimes le dossier. Un des escrocs a pu être identifié. Il est activement recherché. L'enquête a aussi permis la découverte d'un réseau national spécialisé dans la falsification des documents officiels qui coordonnait avec des employés au niveau de ces agences bancaires, au profit des personnes qui n'avaient pas le droit de bénéficier de prêts bancaires. La plupart des faux bénéficiaires ont déposé leurs dossiers hors wilaya de résidence pour brouiller les pistes en se présentant comme exerçant des professions “intellectuelles” à savoir l'éducation, pour lever tout doute. Pourquoi Al Baraka Bank ? On nous explique que cet établissement financier présenté comme le “leader du crédit auto” avait proposé alors des facilitations et autres allégements à ses clients désireux d'acquérir des véhicules neufs. Selon son rapport annuel publié sur son site Internet, cet établissement avait financé — au terme de l'année 2006 — plus de 17 500 véhicules pour des particuliers. Au total, 47 500 véhicules ont été financés par Al Baraka Bank depuis le lancement de ce produit en 2001. Il y a lieu de souligner que le gouvernement avait suspendu en 2009 les crédits de consommation à savoir le crédit auto. La nouvelle disposition contenue dans l'article 75 de la loi de finances complémentaire 2009 avait stipulé que “les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers”.
