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L'humiliation
La nouvelle de Adila Katia
Publié dans Liberté le 12 - 06 - 2010

RESUME : Abdelghani l'emmène au restaurant où il a invité sa famille et ses amis. Wissam remarque qu'ils sont discrets et aucun des invités n'a tenté de la mettre mal à l'aise. Elle discute avec Amira qui promet de leur rendre visite…
17eme partie
Plus tard Wissam… pourquoi es-tu si pressée ? s'écrie Abdelghani, agacé par son insistance.
- Et toi, pourquoi veux-tu prendre tout ton temps ? répond la jeune fille.
- Parce que nous avons entièrement le temps. Comme je te l'ai dit ce matin, chaque chose en son temps !
Sur ce, il quitte le salon. Wissam, qui est en train d'ouvrir un des cadeaux, l'abandonne et suit Abdelghani. Elle le trouve dans la chambre, assis sur le bord du lit, la tête entre les mains. Elle s'assoit près de lui, met une main sur son bras et appuie sa tête contre son épaule.
- Excuse-moi Abdelghani, murmure-t-elle. Je ne voulais pas t'énerver et encore moins te faire de la peine !
- Je ne peux pas t'en vouloir, répond-il en passant un bras sur ses épaules pour la serrer contre lui. C'est ton droit de t'inquiéter.
- Je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression qu'il y a un problème, dit-elle. Mais peut-être que cela va passer ?
- Incha Allah ! Je le voudrais encore plus que toi.
Abdelghani lit des questions dans ses yeux. Il est surpris qu'elle ait deviné. D'un sourire, il l'encourage à les poser. Elle hésite un peu puis, en rencontrant de nouveau son sourire encourageant, elle formule sa première question.
- Et avant ?
- Comment avant ? reprend-il.
- Avant, est-ce que tu avais ce problème ? demande-t-elle.
- Non, répond-il. Car il ne s'est jamais posé. Wissam, je ne te mentais pas quand je t'ai dit que tu es la première femme à entrer dans ma vie !
- Je pensais que c'était pour le mariage, émet-elle. Comment… tu n'as jamais eu envie ?
Soudain, Abdelghani devient grave, le regard lointain. Jamais il n'avait été aussi inquiet. À travers les questions de Wissam, d'autres se sont posées à lui. Au fond de lui-même, il avait été rassuré de s'être éveillé à la vie en tombant amoureux de Wissam. En la voulant à lui, toute à lui. Il s'était dit qu'avec le temps, puisqu'il est tombé amoureux pour la première fois de sa vie, tout viendra par la suite. Mais à sa déception, il avait beau aimé plus que jamais Wissam, il n'a pas eu une seule fois la réaction normale que l'on trouve en tout homme, en face de la femme qu'il aime et adore. Il comprend l'attente de Wissam et son inquiétude face à cette indifférence presque. Mais elle savait tout comme lui qu'il y a un problème. Et que ce n'est pas le cœur qui manque pour passer à l'acte. Il y avait autre chose.
- Peut-être qu'un médecin pourra faire quelque chose ? murmure-t-elle. J'ai déjà entendu parler de genre de problème.
- Souhaitons qu'il puisse faire quelque chose ! Demain, j'irai en voir un, décide-t-il. Et tu m'accompagneras.
- Bien sûr !
- Wissam… et si, même avec le traitement, il n'y a aucune réaction ?
- Wissam le rassure en l'embrassant sur la joue. Car ce problème ne doit pas les séparer.
- Tu es jeune Wissam, dit-il. Avec le temps, tu changeras !
- Non ! Je t'aime Abdelghani et je resterai avec toi et tu le mets bien en tête ! ajoute-t-elle en le frappant du bout doigt. Ca y est ?
- Puisque tu le dis !
A. K.
(À suivre)


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