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Un éternel chantier
Application des réformes économiques en Algérie
Publié dans Liberté le 28 - 08 - 2003

Les observateurs internationaux constatent une série de handicaps à l'afflux d'investissements directs étrangers. À l'index, l'absence de visibilité, l'instabilité politique, la crise de confiance, la corruption et la mauvaise gouvernance.
“La situation économique et financière de l'Algérie reste fragile en raison de sa dépendance vis-à-vis du prix du pétrole, tant au niveau économique (96% des recettes d'exportations) que budgétaire (la fiscalité pétrolière représente près de 60% des recettes de l'Etat et un tiers du PIB). Depuis le double rééchelonnement de 1994 et 1995, l'Algérie vit au rythme des réformes engagées pour la libéralisation des services et l'ouverture de son économie avec le soutien de la communauté financière internationale. Si les mesures engagées dès 1994 ont permis la restauration des grands équilibres macro-économiques, se posent aujourd'hui le problème de la concrétisation des engagements pris et la réalisation d'une croissance suffisante pour lutter contre la pauvreté et assurer le développement durable de l'emploi.
La forte dépendance de l'économie algérienne constitue l'enjeu fondamental des prochaines années, alors que s'esquisse un tassement des prix du baril, sans que pour autant le pays ait véritablement concrétisé les réformes structurelles annoncées, notamment en matière de privatisation et de modernisation du secteur public”, note la mission économique de l'ambassade de France en Algérie dans une fiche de synthèse sur la situation économique et financière de l'Algérie. “Une économie fortement dépendante des exportations d'hydrocarbures, qui peine à se diversifier”, estime-t-on.
Voilà bientôt quinze années que l'Algérie s'efforce sans résultats tangibles de construire, sur les décombres d'une économie socialiste, un système de marché. Trois grandes réformes ont été engagées. La première en 1988 qui avait donné l'autonomie de gestion aux entreprises publiques économiques.
La gestion des capitaux publics investis dans ces entreprises était confiée à 8 fonds de participation agissant comme agents fiduciaires de l'Etat. Une seconde réforme mise en application en 1995 supprimera ces institutions pour mettre à leurs places 16 holdings publics (11 holdings nationaux et 5 régionaux) qui auront la particularité de détenir un droit de propriété sur les capitaux détenus par les entreprises publiques qui leur conféraient la possibilité de réaliser toutes les transactions de capitaux qu'ils jugeaient utiles, y compris les privatisations. En août 2001, une troisième réforme du secteur public sera promulguée mettant fin aux holdings, leur substituant 28 sociétés de gestion de participation et presque autant de sociétés de groupe auxquelles avait été retiré le droit de propriété sur les capitaux publics, détenus par les entreprises, de leurs portefeuilles.
On est revenu au système des agents fiduciaires de l'Etat du début des réformes économiques, qui ne peuvent agir que sur mandat des pouvoirs publics concernés regroupés dans le Conseil des participations de l'Etat (CPE) que préside le Chef du gouvernement en personne. Résultat : après 15 années de réformes et de contre-réformes, l'Algérie cherche, dans l'anarchie et l'indécision, son modèle de développement.
Les opérateurs économiques se retrouvent dans une situation d'attente et d'indécision. Le secteur public aujourd'hui est frappé de paralysie. L'Algérie a connu pas moins de huit Chefs de gouvernement en l'espace de dix ans. Les entreprises publiques sont constamment déstabilisées par des fréquents changements de mode d'organisation des capitaux marchands de l'Etat.
Une économie de marché sans mécanismes de marché
Il n'y a pas de marché financier, pas de marché boursier, pas de marché des changes, pas de marché foncier, pas de marché immobilier, pas de marché du travail… “On veut mettre en place une économie de marché sans les mécanismes du marché”, nous dit un homme d'affaires. Malgré l'assainissement de ses comptes extérieurs, “seules des réformes structurelles profondes (privatisations, investissements hors hydrocarbures, déréglementation des changes, loi foncière, modernisation des banques), que l'Algérie pourrait engager, seraient susceptibles d'affranchir durablement le pays de la contrainte extérieure dans un cadre international ouvert”, assurent les spécialistes.
Malheureusement, les réformes engagées jusqu'à présent peinent à se concrétiser. Les engagements internationaux (accord d'association et adhésion à l'OMC) constituent désormais le cadre de référence des réformes engagées vers l'économie de marché, même si la transition reste confrontée à des résistances.
Les investisseurs ne se bousculent pas au portillon
Méfiants d'un gouvernement qui n'affiche pas une claire détermination à construire une économie de marché où le privé serait dominant et où les lois économiques seraient applicables à tous les acteurs du marché sans exception, les promoteurs étrangers, qui trouvent satisfaction dans d'autres pays, hésitent à venir en Algérie.
Les résultats en matière d'investissements directs étrangers (IDE) hors hydrocarbures sont de ce fait bien maigres. Seules deux entreprises publiques économiques, les complexes détergents de l'ENAD, ont été achetées par la firme Henkel et les complexes sidérurgiques de Sider sont passés aux mains du groupe indien Ispat.
Certaines tentatives d'ouverture du capital, par exemple des cimenteries, ont échoué. C'est aussi le cas pour les infrastructures, à l'image de l'aéroport d'Alger et de l'autoroute Est-Ouest. Découragés par les tergiversations des pouvoirs publics et l'instabilité gouvernementale, les étrangers ne se bousculent plus au portillon.
À titre d'exemple, seules 92 sociétés françaises (59 filiales commerciales, 4 filiales de production et 29 bureaux de liaison) se sont installées en Algérie, selon les chiffres de l'ambassade de France en Algérie, offrant environ 6 000 emplois.
À titre de comparaison, il faut savoir que le Maroc compte sur son territoire pas moins de 450 sociétés françaises qui emploient près de 65 000 personnes. La Tunisie a, quant à elle, accueilli 770 sociétés françaises offrant à peu près 60 000 postes de travail.
Pour tenter de comprendre pourquoi le pays, en dépit de son potentiel exceptionnel, attire si peu les investisseurs étrangers, le ministère des Finances, dans le cadre du CAS, a commandé une étude au Foreign Investment Advisory Service (Fias), un organisme de conseil à l'investissement dépendant de la Banque mondiale. Les conclusions de cette enquête confidentielle menée auprès de 54 entreprises françaises, espagnoles et italiennes ont été rendues publiques au mois de juin. Elles sont accablantes.
Le Fias a identifié quatre handicaps majeurs dont souffrirait, selon lui, l'Algérie : “incertitude”, “illisibilité et instabilité politique”, “mauvaise application des lois et réglementations”, “corruption et mauvaise gouvernance”.
Les entreprises, qu'elles aient déjà investi dans le pays ou soient seulement tentées de le faire, “n'ont pas une grande confiance dans les institutions du pays, à commencer par son système judiciaire”, relèvent les enquêteurs. Les cascades de retraits d'agrément aux banques privées n'arrangent pas les choses.
M. R.


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