L'AG des Nations unies a affirmé, par une résolution, l'accès à l'eau et à des sanitaires comme un droit humain essentiel. Les promoteurs du texte, présenté à l'Assemblée par la Bolivie, ont souligné que 884 millions d'habitants de la planète sont privés d'accès à l'eau potable, que plus de 2,6 millions n'ont pas de sanitaires et que 1,5 million d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies liées au manque d'eau ou d'hygiène. La résolution, non contraignante, appelle les Etats et les organisations internationales à augmenter les efforts pour remédier à cette situation. Les 41 abstentions lors du vote de ce texte émanent de pays développés pour la plupart, même si l'Allemagne ou l'Espagne ont voté pour. Les pays qui se sont abstenus, comme les Etats-Unis, ont noté qu'un tel droit n'était pas reconnu en droit international ! Ils ont aussi fait valoir qu'une experte indépendante, l'avocate portugaise Catarina de Albuquerque, devait présenter l'an prochain un rapport devant le Conseil aux droits de l'homme de l'Onu sur les obligations des Etats relatives à ces questions. Ils ont reproché aux parrains de la résolution de chercher à devancer ses conclusions. L'ONG américaine Food & Water Watch a déploré que les Etats-Unis fassent obstacle à la reconnaissance du droit humain à l'eau, estimant que les populations pauvres méritaient la reconnaissance de ce droit sans plus d'atermoiements.