L'initiative du TRTO, sous le haut patronage du ministère de la Culture, a donné de l'élan aux activités théâtrales dans les villages. L'art des planches nourrit avant tout l'intelligence du peuple. Pas moins de trente spectacles théâtraux sont prévus à travers quatre villages de la commune d'Illiltene (à 72 km au sud-est du chef-lieu de wilaya). Ils sont lancés par le Théâtre régional de Tizi Ouzou (TRTO). Les troupes venues des quatre coins du pays (Alger, Batna, Mila, Boumerdès, Oran… ) vont animer des soirées théâtrales au profit des villageois. D'autres localités de Tizi Ouzou sont concernées par ces activités culturelles en ce mois de ramadan. À Illiltene, le coup de starter a été donné vendredi pas les membres des associations qui ont collaboré à cet événement, dont celles des villages Tifilkout, Aït Aïssa Ouyahia, Igfilen et Zoubga. De belles prestations ont été accomplies par les troupes présentes. À Aït Aïssa Ouyahia, c'est la troupe du Théâtre régional de Batna qui avait présenté Poubelle Story, interprétée par Hacen Chila et Ferroudj Mebrouk. Pour ce dernier, connu dans les feuilletons de l'ENTV et le film Mostapha Ben Boulaïd : “Cet événement est très important pour la culture dans les villages, spécialement le théâtre qui n'est plus un événement des grandes villes. On est avec des gens simples, cultivés, accueillants et chaleureux. Je souhaite que cette initiative soit relativement généralisée dans d'autres villages du pays. Tous mes remerciements aux associations et aux responsables du TRTO.” À Igfilen, le coup d'envoi a été fait par la troupe de Bordj Bou-Arréridj, avec la pièce Marelle. D'autres prestations sont prévues également dans ce village. À Zoubga, des présentations des mêmes troupes sont attendues aussi cette semaine. Profitant de ces journées théâtrales initiées par le TRTO dans la commune d'Illiltene, l'association Tafat du village Tifilkout, participe, elle, par des journées théâtrales en hommage à feu Boubkeur Makhoukh, le dramaturge bien connu originaire de la région. C'est tout à l'honneur de Tifilkout, un village Kabyle de la daïra d'Iferhounene, qui a su faire de la diversité culturelle à travers la production théâtrale une réalité du terrain. Boubkeur Makhoukh, faut-il le rappeler encore, a été l'adaptateur au théâtre de la pièce Hafila Tassir, une nouvelle de l'Egyptien Ihsan Abd El-Qadous. C'est avec ce formidable texte qu'il a joué lui-même au festival de Mostaganem en 1984 où il a été chaleureusement primé. Il a produit par la suite une œuvre d'exception dont certaines pièces ont fait le bonheur de l'ENTV à une certaine époque. On peut citer à l'occasion Ghabou lefkar, d'après les Emigrés, de S. Mroseck (1986), Ali Baba, pour le petit théâtre d'Annaba (1993), Flagrant délirium, pour M. Fellag, Hissaristan, d'après Journal d'un fou, de Gogol, pour le petit théâtre d'Alger, Nouba fi El-Andalous, d'après Fuente Ovejuda, de Lope De Vega, etc. Cette activité en est à sa cinquième édition, rappelle-t-on. Le public, jeune et moins jeune, considère cette manifestation comme unique en son genre. Des soirées de théâtre de niveau national dans des villages de haute montagne de Kabylie, cela semblait irréalisable ; pourtant elles ont eu lieu, malgré le manque de moyens pour ces associations. L'initiative du TRTO, sous le haut patronage du ministère de la Culture, a donné de l'élan aux activités théâtrales dans les villages. L'art des planches nourrit avant tout l'intelligence du peuple.
