La rencontre bipartite gouvernement-UGTA, tenue à huis clos au Palais du gouvernement, les 4 et 5 septembre derniers, durant près de 18 heures de négociations, a été couronnée par une série de recommandations portant essentiellement sur l'adaptation du système de sécurité sociale au nouvel ordre économique et social, ainsi que le statut général de la fonction publique. Plusieurs groupes de travail mixte et comités de suivi bipartites sont, également, installés pour assurer le suivi de certains dossiers abordés lors de cette rencontre. Il s'agit notamment de l'amélioration des performances de recouvrement, la contractualisation de la relation santé/sécurité sociale, le remboursement des médicaments, les mutuelles et la retraite. Ces groupes de travail sont composés des représentants des ministères du Travail et de la sécurité sociale, des finances, de la Justice, du commerce, des services du chef du gouvernement et de la centrale syndicale. Ils doivent remettre, indique-t-on, un rapport mensuel sur l'état d'avancement de leurs travaux au chef du gouvernement et au secrétaire général de l'UGTA. Les deux parties ont exprimé leur adhésion au principe de la réforme du système de sécurité sociale “afin de l'adapter au nouvel environnement économique et social”, notent-elles dans le communiqué commun sanctionnant les travaux de cette rencontre. Néanmoins, les deux parties ont préféré approfondir la réflexion autour des mécanismes et modalités de la mise en œuvre de cette réforme dans les groupes de travail mixtes. Ceci étant dit, aucune décision concernant la réforme du système de sécurité sociale n'a été prise lors de cette rencontre. Mais, ils ont formulé plusieurs propositions, telles que la revalorisation des taux de cotisation de sécurité sociale de certaines catégories particulières d'assurés sociaux et la réduction des transferts pour soins à l'étranger. Cette réduction passe, dit-on, par la généralisation des conventions avec les établissements de santé de haut niveau et le recours à des équipes médicales étrangères spécialisées pour des interventions en Algérie. La centrale syndicale a préconisé “le réaménagement de la liste des produits pharmaceutiques remboursables et l'application des tarifs de référence en vue de redéfinir de nouveaux mécanismes de remboursement par la sécurité sociale et la promotion de l'utilisation des médicaments génériques”. Toutefois, les deux parties n'ont pas explicité ou précisé les modalités de révision de la liste des médicaments remboursables et les changements qu'ils comptent introduire au système de remboursement. Rappelons que la liste des médicaments remboursables avait suscité une levée de boucliers de la part du syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique (SAIP) et de certains producteurs nationaux de médicaments. Ces derniers ont contesté les méthodes adoptées jusque-là en matière de remboursement et de confection de la liste des médicaments remboursables. Idem pour le système national de retraite, dont l'équilibre financier est jugé “précaire” et risque, selon la centrale syndicale, de compromettre sérieusement la pérennité de cet instrument de solidarité nationale. La centrale syndicale estime que “les propositions formulées par le groupe de travail bipartite demeurent incomplètes, du fait qu'elles ne traitent pas de l'ensemble des aspects inhérents au système de retraite et ne font aucune projection de la situation financière à moyen et long terme”. Ces préoccupations seront examinées par un groupe de travail mixte dans les prochaines semaines. La bipartite n'a entériné aucune décision portant sur la réforme du système de sécurité sociale et a déféré l'examen des principaux dossiers y afférents au groupe de travail mixte. La centrale syndicale ne s'oppose pas, aujourd'hui, à la réforme du système de sécurité sociale qui est inscrite dans les négociations que mènent l'Algérie avec l'OMC. F. M.