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Une crise de leadership
Zaouïa Tidjaniyya
Publié dans Liberté le 26 - 08 - 2010

Pourquoi donc les fidèles ont-ils besoin de tarîqa pour vivre leur religion ? À Aïn Madhi, l'on se défend d'obliger en quoi que ce soit les adeptes.
“Nous n'avons rien de particulier, à part le dhikr et la célébration ostentatoire des fêtes religieuses, mais nous interdisons absolument les pratiques qui consistent à vénérer les tombeaux des saints avec du henné et d'autres objets folkloriques”, nous dit Mohammed Ghrissi Tidjani, l'un des descendants de Sid-Ahmed Tidjani.
Mais c'est bien autour du saint homme, de sa personnalité, de son histoire que tout est centré, comme pour tous les saints d'Algérie, du Maghreb et d'autres pays. Et l'on vient de loin, de très loin, jusqu'à Aïn Madhi pour emporter la baraka. La zaouïa est là pour accueillir les disciples soufis qui sont hébergés jour et nuit, sans débourser bien entendu, et à la recherche de plus de spiritualité au moment où ils se plongent dans une atmosphère de recueillement et de méditation. Tapis et matelas confortables, cantine et environnement calme et reposant les aident pour cela. Le soufi a toujours besoin de plus de sincérité spirituelle, affirment les spécialistes, et c'est surtout dans le dhikr qu'il la trouve. Pour les disciples de la Tidjaniyya, le rituel est quotidien là aussi : récitation de deux versets du Coran et évocation répétée du nom de Dieu jusqu'à près de 400 fois après la prière du sobh et l'après-midi après la prière d'el-Asr, et un millier de fois après la prière d'el-Asr du vendredi.
Tout n'est pas si rose pourtant à Aïn Madhi. Loin des splendeurs du passé et du sérieux légendaire de ses adeptes, la Tidjaniyya ne vit pas dans la sérénité voulue et fait face actuellement à une crise de leadership sans précédent. “Simple querelle de famille comme il en existe dans les grandes familles”, nous dit brièvement Lahbib Tidjani, sur un ton qui se veut rassurant et ferme. Le père de celui-ci, successeur naturel au khalifa — terme par lequel on désigne le légataire légitime de Sid-Ahmed Tidjani et la direction de la
tarîqa —, étant malade c'est Lahbib qui a pris la suite. “Nous n'avons pas de conflit direct avec Lahbib, mais la direction de la Tidjaniyya n'est pas un héritage, alors que Lahbib mène la tarîqa avec une simple procuration notariée, ce qui n'a jamais existé chez nous”, nous explique Mohammed Ghrissi Tidjani, chef de file autoproclamé de l'opposition et cousin germain de Lahbib, ajoutant qu'il est de tradition “que c'est toujours celui remplissant les meilleures conditions qui tient cette place”. Il s'agit d'une opposition ouverte et sans concessions, avec le soutien de la majorité des membres du conseil supérieur de la tarîqa (soit près d'une centaine) et dont certains membres influents nous ont entretenus longuement sur la nécessité de “mettre fin à cette situation qui nuit à la réputation internationale de la Tidjaniyya”, selon eux.
Comme dans pareils cas, les disciples venant à Aïn Madhi se sentent évidemment obligés d'aller présenter leurs vœux aux deux résidences, celle de Lahbib et celle de Mohammed Ghrissi Tidjani. La crise est vite montée d'un cran lorsque dans une déclaration à la presse en mars dernier, le susnommé Lahbib a affirmé que la Tidjaniyya était prête à persuader le groupe terroriste de Benmokhtar (au Sud) à déposer les armes. Le quotidien arabophone étalait l'information sur 4 colonnes à la une, sur fond noir et bien alignée au centre de la page avec la photo grand format de Lahbib. Interrogé sur cette déclaration, ce dernier nous a souligné que c'était là une interprétation propre au journal. “L'Etat a laissé la tarîqa jouer son rôle social et éducatif pleinement et cela devrait suffire”, renchérissent les opposants. Au-delà de ces querelles de clocher plutôt détestables, à défaut d'être des querelles de familles, l'on peut se demander si le soufisme n'est pas finalement un mouvement qui cultive déjà lui-même le mystère volontiers, tel que le suggère un grand nombre d'historiens. Un mouvement spirituel, mystique, apolitique ? À Mostaganem, plate-forme tournante du soufisme, les Alaouite paraissent armés d'une sérénité à toute épreuve sur ce plan-là.


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