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L'Etat atteint de fièvre dépensière
LFC 2010
Publié dans Liberté le 15 - 09 - 2010

Bien peu de commentateurs l'ont souligné, sans doute en raison de la torpeur provoquée par le Ramadhan, la LFC 2010, adoptée au cœur de l'été dernier par le Conseil des ministres, est, surtout, caractérisée par une augmentation sans précédent des dépenses publiques et, singulièrement, du budget de fonctionnement de l'Etat. Ce faisant, la pratique budgétaire des autorités algériennes prolonge et amplifie en 2010, les tendances au gonflement de la dépense publique, sous toutes ses formes observées au cours des dernières années.
C'est un véritable emballement des dépenses de fonctionnement de l'Etat que l'ordonnance approuvée le 25 août dernier est venue consacrer. Des dépenses additionnelles de plus de 600 milliards de dinars viennent s'ajouter aux 2 840 milliards prévus au début de l'année. Au total, l'Etat algérien enregistre, donc, plus de 3 440 milliards de dépenses de fonctionnement en 2010. La progression de ces dépenses par rapport à 2009, qui restait modérée dans les prévisions rendues publiques au mois de janvier dernier, passe, brusquement, de 7% à près de 30% !
L'explication essentielle de ce dérapage des dépenses de fonctionnement réside dans la prise en compte par la loi de finances complémentaire du versement du nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires avec un effet rétroactif à partir du
1er janvier 2008.
Sur les 3 440 milliards de dinars du budget de fonctionnement de l'Etat, les dépenses salariales vont représenter, au total, près de 1 500 milliards, notamment, en tenant compte du recrutement, programmé cette année, de 60 000 nouveaux fonctionnaires. On doit ajouter à ces chiffres, déjà impressionnants, les 230 milliards provisionnés à la veille de la tripartite au titre de l'augmentation du SNMG, ainsi que les 80 milliards prévus pour le financement des emplois d'attente au profit des jeunes diplomés .C‘est, donc, une grosse moitié du budget de fonctionnement qui est, en fait, consacrée aux salaires.
L'autre moitié, à peine plus petite, est constituée, en 2010, par des transferts sociaux dont l'augmentation au cours des dernières années semble, également, être une tendance irrésistible des budgets algériens. Les subventions aux établissements hospitaliers se taillent la part du lion avec plus de 450 milliards, tandis que le soutien des prix qui avait quasiment disparu au cours des années 90, fait, au fil des années, un retour en force sous la forme, non seulement, du soutien des prix des produits alimentaires, mais aussi, des prix du gaz et de l'électricité ou, encore, des prix des transports qui, conjointement avec les multiples pensions versées par l'Etat, sont autant de postes de dépenses qui pèsent de façon croissante sur le budget.
L'irrésistible ascension
des dépenses
Le niveau atteint par les dépenses de fonctionnement de l'Etat, soulève, aujourd'hui, le problème de leur contrôle et de la capacité des autorités algériennes à maîtriser leur croissance. Confrontés, au cours des dernières années, à la mollesse des performances de l'économie algérienne en matière de croissance économique, les gouvernements successifs semblent ne pas avoir d'autre choix que de s'appuyer sur la dépense publique pour stimuler la croissance et l'emploi, quitte à recruter massivement dans l'administration et à multiplier les “emplois d'attente”.
C'est, en substance, le constat dressé par le chef de l'Etat lui-même, à l'occasion du Conseil des ministres du 25 août dernier. “La présente loi de finances complémentaire reflète une forte tension sur le budget de l'Etat au moment même où de nombreux autres pays sont contraints à une réduction importante des dépenses publiques. C'est, donc, un pari pour préserver la dynamique de développement économique et social avec laquelle le pays a renoué depuis une décennie à l'issue d'une période douloureuse” avait, alors, commenté le président de la République.
Dérapage
L'augmentation considérable du niveau des dépenses de fonctionnement de l'Etat en 2010 plaide en faveur de l'hypothèse d'un dérapage, voire d'une perte de contrôle sur ces dépenses. Cette perte de contrôle apparait, d'une part, comme la conséquence d'un choix, plus ou moins, délibéré des autorités algériennes en faveur de l'augmentation des transferts sociaux et de la croissance du nombre de fonctionnaires. Mais elle est, aussi, d'autre part, le résultat imprévu de la montée des luttes sociales et des revendications salariales couronnées de succès, de nombreuses catégories de fonctionnaires. Ce dernier facteur semble avoir joué un rôle particulièrement important dans le gonflement spectaculaire des dépenses enregistrées par la loi de finances complémentaire 2010.
Notons que ce dérapage est à nouveau constaté dans des termes sans équivoque par le président de la République lui-même. “Le budget de fonctionnement a, désormais, atteint des seuils insoutenables et cette situation doit être transitoire. C'est à ce prix que nous poursuivrons le développement de notre pays sans léguer aux générations futures une dette publique très lourde”. Le chef de l'Etat poursuit son commentaire sur la loi de finances en affirmant que : “le budget de fonctionnement qui aura à faire face, l'année prochaine, à une lourde dépense encore liée au nouveau régime indemnitaire des fonctionnaires, ne devra connaître aucune autre augmentation”.
Le constat étant dressé et largement partagé, on peut, sans doute, s'interroger sur l'efficacité des mesures préconisées pour contrôler, à l'avenir, le gonflement des dépenses publiques. Les instructions données dans ce domaine au gouvernement l'invite à “veiller à éliminer du fonctionnement de l'Etat toute dépense superflue”. Le commentaire du chef de l'Etat sur la LFC 2010 s'achève, en outre, par cette exhortation adressée aux fonctionnaires. “En veillant à améliorer le statut social de ses agents, l'Etat attend d'eux de se mobiliser pour rationaliser la dépense publique et améliorer l'efficacité du service public”. Des instructions et des exhortations qui ne seront, peut-être, pas suffisantes pour inverser une tendance à l'inflation des dépenses qui semble réglée sur le mode du pilotage automatique.
Un pari sur l'avenir
Les motifs d'espoir et le pari sur l'avenir évoqué par le chef de l'Etat, on les trouvera, peut-être, du côté des dépenses d'équipement qui sont, finalement, fixées par la LFC 2010 à un peu plus de 3 000 milliards de dinars. Ce niveau de dépenses s'explique d'abord par l'importance des programmes d'investissement en cours dans les infrastructures économiques de base. Près de 500 milliards de dinars pour les routes, le même montant pour le train, et près de 200 milliards pour l'hydraulique. Ces trois secteurs restent les principaux bénéficiaires de l'allocation des ressources avec l'éducation – formation, dont les dépenses d'équipement atteignent également près de 200 milliards. Deux postes de dépense prennent, en outre, une importance croissante au fil des exercices budgétaires des dernières années. Il s'agit, tout d'abord, du secteur de l'habitat qui est le véritable enfant gâté de ce budget 2010 avec près de 500 milliards de dépense programmés. Le budget réservé à l'encouragement de l'investissement économique est également en très forte progression et benéficie de 250 milliards dont 75 iront au Fonds national d'investissement.
Au total, les dépenses programmées atteignent, donc, plus de 6 400 milliards de dinars, ce qui représente plus de 2/3 du PIB national, et qui illustre l'énorme dépendance dans laquelle se trouve l'économie de notre pays vis-à-vis des dépenses de l'Etat.
Conséquence de ce niveau de dépense, le déficit prévisionnel du Trésor s'élève à un peu plus de 3 600 milliards de dinars en raison d'un mode de calcul des recettes qui repose sur l'hypothèse d'un baril de pétrole à 37 dollars.
Le déficit réel sera, fort heureusement, d'un niveau beaucoup moins élevé mais devrait nécessiter, néanmoins, le recours aux ressources du Fonds de régulation des recettes budgétaires qui dispose, actuellement, de plus de 4 000 milliards de dinars (40 milliards d'euros), résultat des excédents de recettes accumulées au cours des dernières années.
Le recours, même dans des proportions modestes, au Fonds de régulation des recettes, c'est-à-dire aux réserves financières du pays, alors même que les prix pétroliers se situent à des niveaux qui seront, en moyenne, supérieurs à 70 dollars en 2010, sont une illustration supplémentaire du niveau considérable atteint par la dépense publique. Un niveau de dépense qui installe, durablement, notre pays dans une économie de redistribution des revenus, adossée à des ressources non renouvelables.


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