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Le mauvais pari de Washington
Chiites d'Irak
Publié dans Liberté le 11 - 09 - 2003

En décidant d'envahir l'Irak, les Américains avaient énormément parié sur un soutien de la communauté chiite, en raison de l'oppression dont elle avait fait l'objet au cours du règne de Saddam Hussein. Contre toute attente, ces contestataires " séculaires ", rejettent eux aussi l'occupation américaine et exigent un Irak réellement libre. L'assassinat de leur leader Baqr El Hakim pourrait mettre le feu aux poudres dans un pays où l'anarchie et l'insécurité caractérisent la vie quotidienne depuis l'effondrement du régime de Saddam.
Richard Myers, le chef d'état-major interarmées américain avait misé sur un soulèvement chiite pour aider à la chute de la capitale irakienne. Représentant plus de la moitié de la population bagdadie, les Chiites n'ont, contre toute attente, pas levé le petit doigt durant toute l'offensive coalisée. Cette communauté ne s'est, à aucun moment, mêlée à la guerre menée contre le régime de Saddam Hussein, dont elle fut l'une des principales victimes aux côtés des Kurdes. L'attentisme caractérise toujours les Chiites qui, depuis la naissance de leur courant religieux à la suite de l'éviction de leur imam Ali Ibn Abi Talib, cousin et gendre du Prophète Mohammed (QSSSL) du califat au profit de Aboubakr Essidik, Omar Ibn El-Khattab, Othman Ibn Affane et enfin de Mouâwiyya Ibn Abi Soufiane, se sont contentés de contester sans pour autant agir. Après l'assassinat d'Ali en 661, les Chiites désignent leurs imams dans sa descendance et demeurent dans l'attente de leur imam caché " El Mahdi " qui rétablirait la justice sur terre avant la fin des temps. En attendant ce retour, son absence autorise leurs ulémas à interpréter la loi religieuse. Concentrés dans la région du Golfe persique à cause de la proximité de leurs lieux saints, Nadjaf et Kerbala où sont respectivement enterrés l'imam Ali et son fils Hussein, les Chiites représentent la majorité dans plusieurs pays, mais demeurent exclus du pouvoir à l'exception de l'Iran. En Irak, ils sont 10 à 13 millions, soit plus de 60 % de la population. Bien qu'ils soient concentrés dans le sud de l'Irak, les Chiites sont majoritaires à Bagdad. En effet, sur les cinq millions d'habitants de la capitale irakienne, prés de 3 millions sont chiites, dont 2 millions sont concentrés dans le faubourg populeux du Nord, plus connu sous le nom de Saddam city, débaptisé depuis la chute du régime pour porter désormais le nom d'un célèbre imam chiite Sadr city. Ceci étant, les Chiites n'ont été d'aucune utilité pour les coalisés dans leur guerre contre l'Irak. Ils ont refusé de prendre part aux opérations militaires. Pis, le sud de l'Irak où ils sont concentrés, a été l'un des territoires les plus difficiles à libérer. Les Britanniques ont peiné pour venir à bout des partisans et des feddayin de Saddam. Après avoir annoncé le 25 mars de l'année en cours, un soulèvement chiite à Bassorah, sur lequel ils comptaient beaucoup pour accélérer leur avancée sur leur terrain militaire, les soldats de sa majesté la Reine Elizabeth II ont déchanté rapidement, car il n'en était rien en réalité. Les Chiites refusaient de venir en aide à l'occupant même si cela devait contribuer à les libérer du joug de Saddam Hussein. Il faut dire que le président irakien déchu ne les a guère ménagés tout au long de sa dictature sanguinaire, notamment en 1991.
Cette année-là au mois de Février, à la surprise générale, une partie des Chiites se soulève à Kerbala et s'attaque à certains dignitaires du parti Baas. L'insurrection qui avait gagné Nadjaf, a été rapidement réprimée par Bagdad, dans un bain de sang effroyable, qui n'a pas manqué de faire réagir l'Iran. Téhéran, qui a dénoncé la profanation des lieux saints de Kerbala et de Nadjaf par l'armée irakienne, n'a pas été suivi par l'occident dont la hantise était la révolution islamique, en ce temps là. Même l'appel des Chiites irakiens pour la création d'une zone de protection dans le sud du pays est resté sans échos. Le manque d'homogénéité de cette communauté sur le plan politique a toujours joué en sa défaveur. Se considérant beaucoup plus arabes, en prenant part à toutes les luttes nationalistes, ils ne se sont que rarement solidarisés avec leurs coreligionnaires iraniens. À titre d'exemple, ils n'ont guère protesté contre la manière avec laquelle ont opéré les Britanniques lors de la création de l'Etat irakien après le dépeçage de l'empire ottoman alors que, majoritaires, ils ont été mis à l'écart du pouvoir. Idem pour le parti Baas au sein duquel les Chiites comptaient parmi les pères fondateurs, alors qu'ils ne représentaient que dix pour cent environ de son encadrement. Ils ont été évincés des postes de responsabilité. Le religieux a toujours pris le dessus sur le politique au sein de cette communauté où le respect aux imams et autres ulémas a primé. Traversée par la double influence du courant islamiste en phase de recomposition et des ulémas, la direction religieuse chiite n'a jamais réussi à échapper à la mainmise du pouvoir. Il y a lieu de reconnaître que Saddam Hussein, qui avait pris le soin de liquider physiquement plusieurs centaines de dirigeants religieux et d'ulémas et de placer le reste sous sa surveillance durant les années quatre-vingt, a considérablement réduit la marge de manœuvre des Chiites restés en Irak et ceux partis à l'étranger. La naissance en 1982 de l'Association suprême de la révolution islamique en Irak (ASRII), avec à sa tête l'ayatollah Baqer Al Hakim qui s'était réfugié à Téhéran, n'a pas eu l'effet escompté, car considérée comme inféodée aux Iraniens. La mort de l'imam Khomeiny et la longue guerre irano-irakienne ont porté un sacré coup à l'idée d'une révolution islamique en Irak. Les Chiites se sont repliés sur eux-mêmes, devant la sauvagerie du régime de Saddam Hussein, acceptant leur sort jusqu'à la récente intervention militaires des coalisées. Depuis, un rééquilibrage est en train d'être opéré au niveau du pouvoir où la communauté chiite est représentée proportionnellement à sa représentativité.
K. A.
Sectes chiites : l'unité dans la division
Une étude du célèbre Cheikh Abdelkader Al Jilani renseigne sur les divergences existant au sein de la communauté chiite qui se divise en trois sectes distinctes, lesquelles se subdivisent en plusieurs branches. Ainsi, il existe trois catégories reconnues que sont les Hérétiques, les Zaydites et les Rafidites. Les Hérétiques se ramifient en douze sectes. Les Zaydites quant à eux se subdivise en six sectes, alors que les Rafidites éclatent en quatorze sectes. S'ils s'accordent tous sur la prééminence de l'imam Ali Ibn Abi Talib sur le reste de l'humanité, y compris les prophètes pour certains d'entre eux qui vont jusqu'à lui accorder des qualificatifs divins, il n'en demeure pas moins que les divergences sont fort nombreuses. Il existe même une branche, les Mafdaliyyah, dont les imams s'autoproclament prophètes et messagers de Dieu, et se mettent sur un pied d'égalité que le Christ dont ils s'affublent des caractéristiques. Les Hérétiques sont considérés comme les plus extrémistes des Chiites, en raison du statut exagéré qu'ils attribuent à l'imam Ali Ibn Abi Talib. Non seulement ils affirment qu'il n'est pas mort et enterré et se trouve dans les nuages à combattre ses ennemis, les Hérétiques reprochent à l'archange Gabriel (Jibril)d'avoir fait une erreur dans la transmission de la révélation divine. Selon eux il s'est trompé de destinataire en la remettant au Prophète Mohammed, alors qu'elle était destinée à Ali Ibn Abi Talib. L'aberration ne semble pas avoir de limite chez les Rafidites dont les imams se considèrent omnipotents et omniscients des choses de ce monde et de l'au-delà, en attestant connaître le nombre de grains de sable existant sur terre, de gouttes de pluie ou de feuilles dans les arbres. La question du mariage du " plaisir ", Zaouadj Al moutaâ, est également différemment appréciée. En effet, la durée de ce contrat s'étale du temps que dure la consommation du mariage à l'infini. C'est dire le peu de cohésion dans l'interprétation des textes religieux. Ce sont là quelques exemples sur les divergences existant entre les différentes catégories et sectes chiites, dont le nombre exact est difficile à établir. Cela n'est pas propre aux chiites irakiens, mais à l'ensemble de la communauté, qui a beaucoup de mal à resserrer ses rangs.
K. A.


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