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Dans le secret des conseils des ministres
Pour la premiere fois, nous révélons comment BOUTEFLIKA et OUYAHIA ont bloqué les ministres FLN
Publié dans Liberté le 13 - 09 - 2003

Le limogeage de Ali Benflis, en mai dernier, a accentué le ressentiment de Bouteflika à l'égard des ministres FLN. Chantage, mise à l'écart et blocage, voici comment les deux têtes de l'Exécutif géraient les partisans de Benflis lors des Conseils des ministres et de gouvernement.
Samedi 10 mai 2003. Le président Bouteflika préside le premier Conseil des ministres avec le gouvernement Ouyahia. Lors de ce conseil intervenant cinq jours à peine après le limogeage de Ali Benflis de la tête de l'Exécutif, le président Bouteflika a annoncé la couleur. Il a, en effet, accueilli avec dédain les nouveaux ministres. Dans la grande salle de réunion au palais d'El-Mouradia abritant traditionnellement les Conseils des ministres, le président Bouteflika s'est voulu arrogant et n'a pas souhaité la bienvenue aux nouveaux membres du gouvernement. De même qu'il ne s'est pas entretenu, comme c'est de tradition, avec ces derniers qu'il a lui-même désignés et avec lesquels il devait normalement travailler. Aussi, Bouteflika n'a même pas serré la main à ses ministres comme de tradition à chaque désignation d'un nouveau gouvernement. Il s'est contenté d'inviter la Télévision nationale pour prendre la photo de famille du nouvel exécutif et faire illusion d'une cohésion gouvernementale devant l'opinion nationale. Une ambiance morose régnait à l'occasion de ce premier conseil des ministres. Le visage des ministres FLN était crispé. Et ce, pour de nombreuses raisons. À commencer par le fait que le président de la République venait de démettre le secrétaire général de leur parti, Ali Benflis, de la tête du gouvernement sans raisons objectives. Même le Conseil national économique et social (CNES), traditionnellement très critique à l'égard des précédents gouvernements, avait, dans son dernier rapport annuel, valorisé la gestion de l'Exécutif Benflis compte tenu du taux de croissance très appréciable qu'il a réalisé en 2003. Les ministres FLN gardent aussi en mémoire le chantage exercé par le chef de l'Etat sur eux à la veille du changement à la tête du gouvernement. Bouteflika avait, en effet, demandé directement à certains ministres FLN de se déterminer dans la course pour 2004 en choisissant entre lui et Benflis. Indirectement, le chef de l'Etat avait envoyé à d'autres membres du gouvernement des émissaires de ses services leur demandant de choisir leur camp. Concrètement parlant, ces émissaires ont dit sur un ton des plus fermes à leurs vis-à-vis : “Celui qui est avec le Président lazem ibarhen (il faut qu'il le prouve). S'il ne le prouve pas, c'est qu'il est contre le Président”. C'était donc clair dès le départ pour les ministres du parti majoritaire. Aussi, et même si à l'occasion de ce premier Conseil des ministres, le chef de l'Etat a demandé aux membres du gouvernement de “s'investir avec toute la célérité possible dans le parachèvement des chantiers en cours et la maturation des projets non encore lancés”, dans la réalité, Bouteflika a tout bonnement exclu les ministres FLN de la gestion de leur département. Comment ? En procédant au blocage de toutes les initiatives émanant des ministres du vieux parti. Ces blocages sont survenus à plusieurs niveaux des fonctions gouvernementales.
Une longue liste d'entraves
Premièrement, en empêchant ces ministres de s'exprimer en Conseil de gouvernement. Depuis, en effet, la désignation de Ahmed Ouyahia, le 5 mai dernier, à la tête du gouvernement, rares sont les ministres FLN qui ont présenté des communications en Conseil de gouvernement. Et c'est Ahmed Ouyahia, en personne, qui s'est chargé de les bloquer sur instruction du président Bouteflika. L'ensemble des ministres du parti de Benflis ayant adressé des demandes en vue de faire des communications sur des sujets d'importance et d'actualité se sont vus opposer un refus catégorique. Même en revenant à la charge et avec insistance, Ouyahia n'a pas lésiné sur le non. “Ne me demandez plus, c'est moi qui vous direz quand vous pourrez faire votre communication !”, disait-il aux ministres FLN insistants. Plusieurs communications d'extrême importance n'ont, à cet égard, pas été programmées en Conseil de gouvernement. C'est ainsi que Mme Hamou Boutlélis, la ministre chargée de la Recherche scientifique, s'est vue refuser une demande de communication sur la recherche en matière de sismologie. C'était au lendemain du séisme du 21 mai dernier. La communication était extrêmement importante et tombait en plus à point nommé, à l'époque, en raison de la cacophonie qui régnait sur les responsabilités dans l'effondrement du bâti lors du séisme qui a frappé Boumerdès et Alger et sur les risques sismiques en Algérie en général. La ministre qui pensait voir sa communication programmée, vu son importance, a vite vérifié que son appartenance partisane (au FLN) était un facteur de blocage.
Deuxième blocage des ministres FLN : l'éviction des projets de loi à leur initiative. La procédure consiste à déposer ces projets sur le bureau du secrétariat général du gouvernement. Mais comme le secrétariat général du gouvernement relève de la… présidence de la République, ces projets de loi n'ont jamais vu le jour. L'exemple le plus illustratif de ce blocage est donné par les textes de loi proposés par le ministre chargé de la Réforme pénitentiaire, Abdelkader Sallat. Ce dernier a proposé une batterie de textes de loi concernant le code de l'organisation pénitentiaire et de la réinsertion sociale des détenus. Ces propositions de loi ont été carrément exclues des ordres du jour des Conseils de gouvernement. L'autre exemple est celui relatif au financement des clubs sportifs. En effet, Mohamed Allalou avait minutieusement élaboré tout un dossier sur cette question, mais n'a pas pu le faire passer en Conseil de gouvernement. Pourtant, ce projet est d'une extrême importance. Il permet à l'Etat de réglementer le transport, l'hébergement et la restauration des équipes de Nationale une de football. De même que, dans ce dossier, il est question que la gestion des équipes nationales, des minimes jusqu'aux seniors, revienne à la charge de l'Etat. Tout comme il s'est agi de la prise en charge du fonctionnement de la Fédération algérienne de football, de la Ligue nationale de football ainsi que des Ligues régionales et des ligues de wilaya de football. Malgré l'insistance de Allalou sur la programmation de ce dossier et ses multiples correspondances à l'adresse de Ouyahia, ce dernier est demeuré intransigeant en campant sur ses positions.
Aussi et même quand les projets de texte de loi passent en Conseil de gouvernement, le président Bouteflika les bloque en empêchant leur passage en Conseil des ministres. Le projet de loi sur les eaux minérales et les eaux de source, proposé par Abdelmadjid Attar, en constitue l'exemple le plus significatif. C'était en juillet dernier, au lendemain de la fermeture de l'usine de l'eau minérale Ifri. Abdelmadjid Attar, compte tenu de l'importance de la question, avait jugé urgent et extrêmement judicieux de réglementer ce marché. Mais son projet est resté sans suite. L'autre exemple est celui de la loi sur le sport. Même si Allalou a pu faire passer ce texte de loi en conseil de gouvernement, sa programmation en conseil des ministres était hors de propos.
Des ministres privés de visite
Le président Bouteflika a, par ailleurs, systématiquement exclu les ministres FLN de ses visites à l'intérieur du pays. En effet, aucun ministre FLN ne devait sortir avec le chef de l'Etat. C'est ainsi que même à l'occasion de l'inauguration d'infrastructures sportives, projets qui étaient souvent à l'ordre du jour des visites de Bouteflika, Mohamed Allalou, l'ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, n'était jamais de la partie. Idem pour les inaugurations des barrages d'eau ou d'unités de dessalement de l'eau où Abdelmadjid Attar n'était pas prévu dans les visites.
Les visites des ministres FLN sur le terrain ont été également “interdites” par le Président. Toutes les demandes écrites de sortie sur le terrain émanant des ministres du parti de Benflis pour l'inspection des projets relevant de leur département sont demeurées sans écho. À titre d'exemple, il est utile de rappeler les demandes d'autorisation de sortie de Mohamed Allalou dans les wilayas touchées par le séisme du 21 mai, à l'image de Tizi Ouzou et de Boumerdès. Ouyahia avait répondu à ces demandes comme il l'a fait pour toutes les sollicitations des ministres du FLN en martelant que “ce n'est pas le moment”. C'est que la décision présidentielle à leur égard était très ferme et sans appel. Mais au vu de l'insistance des ministres FLN à aller faire le point dans les différentes régions du pays sur les projets de leur secteur, Ouyahia a notifié leur interdiction de sortie via une instruction écrite rendue publique en juin dernier. L'autre interdiction qui a frappé les ministres FLN est celle en rapport avec les nominations des responsables au sein de leur département. En effet, toutes les propositions de nomination des cadres au niveau des ministères du FLN ont été automatiquement rejetées. Le mépris du premier magistrat du pays envers les membres du gouvernement issus du FLN est allé jusqu'à ne jamais citer nommément certains de ces ministres. Bouteflika se contente de les désigner du doigt quand il veut s'adresser à eux.
N. M.
Pas de sortie sur le terrain pour Bouchemla
L'ex-ministre déléguée chargée de la communauté nationale établie à l'étranger n'a bénéficié d'aucune sortie sur le terrain depuis le 6 mai dernier, date de la désignation d'Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement. Toutes les demandes de sortie sur le terrain de Mme Fatma-Zohra Bouchemla, en vue de rencontrer la communauté algérienne établie à l'étranger, ont été rejetées par le Chef du gouvernement. Bouchemla, qui avait recensé à l'époque du gouvernement Benflis les problèmes de cette communauté, lors d'une visite “très réussie” au sud de la France, n'a pas pu prendre en charge les doléances de cette communauté, compte tenu des blocages de la présidence de la République concrétisés par Ahmed Ouyahia.
La révision du code de la famille n'est pas à l'ordre du jour
Toutes les tentatives de Boutheina Cheriet d'inscrire la révision du code de la famille à l'ordre du jour des multiples Conseils de gouvernement se sont avérées vaines. Et pour cause, le président de la République lui-même avait décidé de geler la révision de ce code. “C'est une question sur laquelle a définitivement tranché le président de la République”, aurait déclaré Ahmed Ouyahia, le Chef du gouvernement, en personne, à la ministre déléguée chargée de la Réforme du code de la famille et de la Condition féminine au vu de son insistance.


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