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La France prête à faire pression sur la partie marocaine ?
Subit optimisme sur l'avenir des négociations de Manhasset
Publié dans Liberté le 25 - 12 - 2010

Paris dit subitement faire confiance aux négociations sur le Sahara occidental ! Propagande ou réelle volonté de faire avancer le dossier ? Il reste que Sarkozy a des cartes pour contraindre Mohammed VI à de meilleures dispositions. Apparemment, Washington l'y enjoint…
Son jeu pro-marocain dévoilé par des télégrammes de diplomates américains rendus publics par WikiLeaks a gêné la France au point que le porte-parole de son ministères des Affaires étrangères, Bernard Valero, s'est senti obligé de faire part de l'optimisme de son gouvernement sur les négociations maroco-sahraouies !
Alors que Marocains et Sahraouis s'étaient quittés la semaine dernière sur un nouvel aveu d'échec, Paris, qui est resté le soutien zélé de la thèse néocolonialiste sur la soi-disant marocanité du Sahara occidental, fait savoir qu'il n'y pas lieu de désespérer qu'il ne faille surtout pas parler d'échec dès lors que les deux journées de rencontres dans la banlieue de New York ont débouché sur la perspective de nouveaux entretiens. Deux nouvelles sessions de pourparlers informels sont déjà programmées les 21 et 22 janvier et une autre en mars 2011, nous apprend Paris qui suit de très près le dossier.
Et selon ce pays qui, pour le moins, n'avait pas cessé d'encourager le souverain marocain dans ses fuites en avant et le viol de toutes les résolutions onusiennes, les deux parties en conflit auraient même proposé des idées concrètes pour avancer ! Cette certitude laisse perplexe lorsque la partie qui arbitre les négociations, l'émissaire de l'ONU dans la région, l'Américain Christopher Ross, a affirmé à l'issue de dernière rencontre entre le Front Polisario et les représentants du Maroc que “chaque partie avait continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir”.
Les Etats unis ont sans doute mesuré le degré d'enlisement sur ce dernier dossier de décolonisation, pour apporter de vive voix leur soutien à Christopher Ross qui mène les discussions maroco-sahraouies sur leur sol, à Manhasset dans la banlieue de New York. Une manière de rappeler que la Maison-Blanche garde un œil braqué sur le Sahara occidental, d'autant qu'au Sahara sahélien limitrophe, les djihadistes cherchent à y établir des bases. “Il n'y a pas de changement dans notre politique, nous continuons à appuyer les efforts de médiation des Nations unies”, a indiqué le porte-parole du département d'Etat américain, Philipp Crowley. Une manière aussi d'inviter la France à faire preuve de neutralité dans ce conflit, de sorte à ce que l'ONU puisse mener à bien la mission dont l'a chargée la communauté internationale. À savoir réunir les conditions indispensables pour faire appliquer le plan Baker, lequel se fonde sur le référendum. Par ailleurs, c'est pourquoi les Sahraouis ont fait le dos rond préférant laisser toutes ses chances aux négociations onusiennes même si celles-ci ont pris l'allure d'un feuilleton sans fin.
Le Premier ministre sahraoui, qui ne veut offrir aucune occasion de rupture des négociations au pouvoir marocain, a exposé la position du Front Polisario avec lucidité et le sens du pragmatisme. “En tant que politiques, nous nous trouvons face à une situation compliquée, d'autant que nous ne voulons accorder au Maroc aucun prétexte pour qu'il puisse entraver le processus de paix, notamment après les réactions internationales aux événements de Gdeim Izik qui l'ont mis dans l'embarras”, a explicité Abdelkader Taleb Omar.
Les Sahraouis veulent encore croire à la porte de sortie onusienne à l'exercice de leur droit à l'autodétermination. Faut-il alors croire à un changement de cap chez les français qui ont été les écueils sur lesquels se sont brisées les tentatives au Conseil de sécurité de faire condamner le Maroc pour sa répression féroce le 8 novembre dernier contre les camps Geim Izik, près de Laâyoune occupée, et qui a fini dans un bain de sang. Pour rappel, au moment où une enquête internationale sur ces événements fâcheux avait été demandée par le Parlement européen, Amnesty internationale, Humain Rights Watch et la Fédération des droits de l'homme, ainsi que l'Organisation mondiale contre la torture, l'ONU, les Etats-Unis, et bien d'autres pays, la France, en avait fait obstruction, en usant de son droit de veto au Conseil de sécurité et en poussant d'autres à la suivre, comme l'Espagne en plein récession qui a besoin de son voisin du nord pour ses démêlés à venir avec Bruxelles.
Cette machine lobbyiste qui couve impunément les crimes commis par l'administration marocaine a été récemment dénoncé par le ministre sahraoui des AE, Salem Ould Salek : “Il est regrettable de constater que ces deux voisins (France et Espagne), de notre région préfèrent l'expansionnisme marocain qui met en cause les frontières établies par ces mêmes pays durant l'époque coloniale et acceptées par les peuples du continent africain comme étant inviolables et facteurs de paix et de stabilité tant nécessaires pour le développement et le progrès.” La France peut effectivement contribuer à retourner le dossier.
C'est Philippe Bolopion, directeur ONU de Human Rights Watch qui le dit implicitement dans une contribution dans le journal de référence français, le Monde. Pour celui-ci, “depuis plusieurs années, à l'abri des portes closes du Conseil de sécurité de l'ONU, la France use du pouvoir de dissuasion que lui confère son droit de veto pour tenir les Nations unies à l'écart des questions touchant au respect des droits de l'homme dans le territoire annexé par son allié marocain en 1975”. En effet, faute d'un mandat approprié, la Minurso (mission de l'ONU au Sahara occidental) est restée aveugle tout au long des événements qui ont opposé le mois dernier les forces de l'ordre marocaines aux civils sahraouis, des troubles les plus graves depuis le cessez-le-feu de 1991.
Le Conseil de sécurité de l'ONU est resté sans voix devant le massacre de 36 civils sahraouis, acceptant la thèse marocaine selon laquelle Rabat ne faisant que “libérer” des milliers de civils sahraouis retenus en otages dans un camp érigé en signe de protestation à proximité de Laâyoune ! “Si ces événements s'étaient déroulés en République démocratique du Congo, en Haïti ou au Soudan, des experts en droits de l'homme de l'ONU auraient immédiatement été dépêchés sur place pour établir une version objective des événements et informer le Conseil de sécurité, contribuant ainsi à apaiser les tensions”, s'est demandé le responsable d'Human Rights Watch dont l'organisation à plusieurs reprises sur la répression endurée par les sahraouis.
Et de s'interroger pourquoi la France qui soutient pleinement l'intégration croissante des questions touchant aux droits de l'homme dans les missions de l'ONU, s'arc-boute, sur le dossier du Sahara occidental, persistant à défendre une anomalie historique. Quel est l'enjeu de cette obstination de Nicolas Sarkozy dont l'ambassadeur à l'ONU, Gérard Araud, a reçu des volets de bois vert le 30 avril dernier, lorsqu'il a dû faire face aux pays du Conseil de sécurité tels que le Royaume-Uni, l'Autriche, l'Ouganda, le Nigeria ou le Mexique, qui sont favorables à un élargissement du mandat de la Minurso aux questions de droits de l'homme.
Le ton est monté et Paris s'est réfugié derrière son droit de veto pour sauver le régime marocain. WikiLeaks a livré une partie de la posture française : pour la France officielle, la question du Sahara occidental est une aubaine pour maintenir un abcès de fixation aux portes de l'Algérie. Quoiqu'il en soit, nous verrons lors des prochaines sessions de négociations de Manhasset si le changement de cap français est réel comme nous auront à le constater plus concrètement au renouvellement du mandat de la Minurso, en avril 2011.


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