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Algérie : l'improbable contagion tunisienne
Publié dans Liberté le 24 - 01 - 2011

Le pouvoir de transition en Tunisie pourrait bien être obligé de se plier à la demande populaire d'exclusion des ministres RCD et progresser un peu plus vers une situation de totale rupture avec l'ancien régime.
La Tunisie indépendante n'a connu que le monopole politique sous deux régimes qui n'ont pas connu la contestation. Bourguiba s'est imposé par une forme de légitimité naturelle et quand celle-ci fut remise en cause par l'âge et l'état de santé du leader historique, Ben Ali bâtit, à son tour, sa légitimité sur la continuité du bourguibisme, avant que la dérive clairement mafieuse de son clan ne finisse par le discréditer et, involontairement, mettre à nu le fondement politique de la corruption et des inégalités sociales. Jusqu'ici, seule une élite exprimait le rejet du système, rejet dont le niveau était difficilement mesurable dans une société policièrement terrorisée et étouffée. Les abus de ses proches et alliés ont poussé les Tunisiens aux limites du supportable et progressivement “politisé” les difficultés sociales.
L'homogénéité avec laquelle le mouvement insurrectionnel était porté à travers la Tunisie entière montre que l'injustice et le rejet du système de ben ali étaient “équitablement” partagés. En Algérie, nous vivons, un peu par procuration, la transformation que nous avons un moment cru survenir chez nous après octobre 1988. Ce n'est pourtant pas faute de luttes si l'Algérie a pris, dans le feu de la guerre de libération nationale, le chemin du sous-développement politique qu'elle a “approfondi” après son indépendance. Les forces putschistes algériennes ont imposé, d'abord par les armes, puis par la terreur, l'idée que la libération était, pour nous, la fin de l'histoire. Elle fonde l'illusion idéologique que toute contestation remettrait en cause l'état de félicité que constitue l'indépendance.
La souveraineté et l'unité nationale, deux attributs de l'Etat indépendant, valent bien le renoncement au reste, en gros aux droits du citoyen. Voici réconciliés le patriotisme révolutionnaire et la dictature post-révolutionnaire.
Il fallait, pour que le péril contre-révolutionnaire subsistât, inventer “l'ennemi intérieur”. En commençant par le plus facile : la question historique identitaire offre le moyen de concevoir le “péril kabyle”, présenté comme particularisme séditieux. À ce “régionalisme factieux”, s'ajoutent “les sous-régionalismes” ordinaires qui achèvent de perturber la continuité sociopolitique territoriale.
La vague du soulèvement tunisien est inconcevable en Algérie, même si les émeutes cumulées la dépassent en ampleur et en intensité.
L'élite nationale, élevée depuis la colonisation, dans le choix entre le strapontin et la marge et dans le négoce du principe contre le privilège, ne conçoit le mouvement populaire que comme opportunité promotionnelle. L'argent du pétrole, trésor de guerre politique, sert à entretenir cette conception carriériste de l'engagement. Et éloigne l'élite de “sa” base.
En Tunisie, un système politique s'est mis à dos la société. En Algérie, un système Etat-société entretient, grâce à l'effet complexe de tous ces avatars, l'incohérence sociopolitique.
Et fait que, malgré le mouvement revendicatif profond, l'idée d'effet domino, qui provoquerait, en Algérie, le même élan transformateur qu'en Tunisie, soit improbable.
M. H.
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