Alors que le Maroc le juge obsolète et fait tout pour le contourner, l'ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, John Bolton, a dénoncé, au Congrès, l'absence de progrès pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental. À l'occasion d'une rencontre organisée par la fondation américaine Defense Forum Foundation avec les membres du staff du Congrès américain pour discuter des questions de sécurité des Etats-Unis, John Bolton a dénoncé l'absence de progrès pour la tenue d'un référendum au Sahara occidental. Il a surtout qualifié cette situation de “grande tragédie”. Bolton a déploré qu'après “toutes ces années d'efforts, je suis perplexe par notre incapacité d'organiser un référendum au Sahara occidental afin de permettre au peuple sahraoui, d'une manière réellement démocratique, d'exprimer son point de vue sur ce qu'il veut pour l'avenir de son pays”. L'ex-premier responsable de la représentation américaine à l'ONU, qui avait également travaillé avec l'ancien envoyé spécial des Nations unies sur le Sahara occidental, M. James Baker, a affirmé que “cette situation est une grande tragédie, et j'espère ne perdre aucune occasion pour cette région afin de voir ce que les institutions démocratiques légitimes pourraient faire”. Cette sortie médiatique d'un des hommes forts de la diplomatie américaine sous George W. Bush intervient après les travaux de la 5e réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc, du 24 janvier dernier, et qui avait pris fin à Manhasset (New York) sans avancée majeure dans les pourparlers entre les deux parties. Pour rappel, le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset et cinq réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset. La Résolution 1871 du Conseil de sécurité avait demandé aux deux parties en conflit de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, “sans conditions préalables et de bonne foi”, en vue de parvenir à une “solution politique juste, durable et mutuellement acceptable” qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.