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sonatrach est fragile !
DE L'INSTABILITE POLITIQUE À L'INSTABILITE ECONOMIQUE
Publié dans Liberté le 16 - 03 - 2011

Dès sa naissance (1963), Sonatrach s'est retrouvée dans un contexte de nationalisations euphoriques touchant y compris des hammams (bains turcs) et des cinémas, parfois dans un véritable show médiatique et folklorique à la limite du ridicule ; une période d'instabilité politique (coup d'Etat en 1965 par Boumediène, suivi de plusieurs autres tentatives militaires pour le renverser).
Elle a dû intégrer dans ses jeunes structures des dizaines de compagnies pétrolières nationalisées en 1971 et se retrouver seule avec tous les “challenges” complexes à surmonter, pratiquement isolée du reste du monde des compagnies pétrolières. Les scientifiques et techniciens avaient les mains liées pour agir devant des politiciens souvent ignorant la complexité des activités de l'amont à l'aval.
Pour ne citer qu'un exemple, la division exploration a été forcée de déménager ses équipes par trois fois : du bâtiment Maurétania (décision bureaucratique pour installer le ministère des Finances) vers Hussein Dey… et, quelques années plus tard, de Hussein Dey vers Boumerdès, déstabilisant à chaque fois la vie sociale et professionnelle d'une grande partie du personnel.
À partir du début des années 1980, et très progressivement, les compagnies pétrolières commençaient à revenir, ainsi une situation promettante commençait à se réaliser, permettant des échanges d'expériences, plus faciles dans le pays et sur le terrain, avec des collègues venus d'autres horizons et ayant d'autres parcours.
Avec la décennie noire (1990-2000), le terrorisme aveugle et la privatisation sauvage, un réel danger menaçait Sonatrach, déjà affaiblie par la perte, les assassinats par les terroristes et l'exil de beaucoup de ses cadres. On pensait qu'elle allait suivre le sort de beaucoup d'autres compagnies nationales qui ont été dilapidées, sous couvert d'une privatisation anarchique au détriment des intérêts du peuple algérien.
Au cours de cette période, la corruption a pris des proportions importantes et l'a rongée de l'intérieur dans un but probable de la détruire. Ainsi se trouve Sonatrach affaiblie pour affronter les challenges du siècle 21 où, même si elle ne reste qu'à l'intérieur du pays, elle est gagnée et confrontée aux challenges de la globalisation incontournable, à la concurrence transparente où les meilleurs cadres et scientifiques la quittent pour aller vers d'autres compagnies installées dans le pays et/ou ailleurs dans le monde. Un challenge auquel Sonatrach ne prêtait pas attention et, par la force des choses, ne pouvait pas faire face. Ce sont des centaines de cadres qui la quittent ainsi pour de meilleurs salaires et des conditions de travail plus avantageuses. Et les exemples ne manquent pas, comme cette équipe d'une station de pompage d'un pipeline qui a été recrutée entièrement en signant, sur place, des contrats directement avec un recruteur venu du Moyen-Orient.
Ce n'est plus l'autoritarisme, pratique usée et abusée partout dans le pays depuis des décennies, qui est la solution ! Il faut bien saisir l'importance et la valeur des cadres, techniciens et scientifiques avec une expérience de plusieurs années, voire des décennies.
Dans l'industrie des hydrocarbures, il est bien connu que le pétrole se trouve d'abord et en premier lieu dans “les cerveaux des géoscientistes” avant d'être localisé sous terre. Ce sont eux qui décident que telle région est plus favorable à une autre pour l'accumulation des hydrocarbures, et c'est encore eux qui désignent l'endroit précis pour le forage. De tels choix impliquent des dizaines de millions d'euros.
Et que représente donc leur salaire à côté de cela ? Les sociétés qui les recrutent le savent très bien, elles savent qu'ils rapportent plusieurs fois leur salaire !
C'est cela la vraie richesse de l'Algérie ! Et plus le pays la perd et plus notre peuple s'appauvrit !
C'est pour cela que je dis, dès le début de cet article, que Sonatrach est fragile en cette période difficile, tout en essayant de voir rapidement pourquoi elle est arrivée à ce stade. C'est mon avis exprimé rapidement. Le constat doit être fait, en toute objectivité, dans la transparence, dans la discussion ouverte et contradictoire. Oui, contradictoire, en favorisant l'expression des avis différents, opposés, mais dans tous les cas enrichissants, complémentaires et constructifs.
Mais Sonatrach n'est pas morte, et il ne faut pas qu'elle le soit ! Elle nourrit et continuera à nourrir pendant longtemps notre peuple ; quelles que soient les réformes profondes, et si jamais elles sont appliquées de manière honnête et efficace, dans le meilleur des cas, il faudra des années pour voir graduellement les rentrées au pays provenant des autres secteurs économiques augmenter en même temps que les dépenses d'importation diminuer.
Alors comment redresser ?
Le premier point fondamental est quelles que soient les solutions envisagées, elles seront vouées à un échec lamentable si elles ne s'inscrivent pas au sein de réformes profondes et démocratiques que notre peuple attend.
Elles doivent faire partie de tout un ensemble touchant tout le secteur de l'énergie et des mines, en favorisant en premier lieu les entreprises d'Etat et les entreprises privées nationales, en encourageant ces dernières à naître et à se développer. Il est quand même aberrant que dans un pays où l'expérience des Algériens en matière d'industrie des hydrocarbures remonte aux années 1940, il n'y a que les entreprises nationales ou étrangères, et rien d'autres entre les deux !
Un encouragement peut être envisagé par l'impulsion d´étudiants sortant des universités et grandes écoles en partenariat avec des préretraités de l'industrie pétrolière, tout en associant les Algériens de la diaspora, spécialistes du métier, basés partout dans le monde.
Cette diaspora d'Algériens qualifiés, installés partout dans le monde, est un atout pour le développement du pays, elle mérite le respect, surtout de la part de hauts responsables, qui souvent se contentent de les culpabiliser par des appels creux de revenir, ou de leur demander de travailler gratuitement pour aider leur patrie. Alors que lorsqu'il s'agit d'expertises, les mêmes responsables font appel à des experts étrangers à prix d'or, sans pour autant dévoiler parfois les pots-de-vin des coulisses. Le monde est global, et chacun a le droit de s'installer là où il veut et là où il peut, d'aspirer à plus de progrès pour lui et pour sa famille ; ce sont les droits élémentaires de tout un chacun sur cette terre en ce siècle 21 !
La question, la grande question, est de trouver comment les intéresser à contribuer au développement du pays, même s'ils n'y envisagent pas un retour définitif.
Quant à Sonatrach, elle n'est pas la seule compagnie pétrolière dans le monde à faire face à cette hémorragie de cadres les plus compétents, mais elle est probablement l'une des entreprises pétrolières où l'on note une proportion significative. Les solutions existent dans les esprits des compétences à l'intérieur et à l'extérieur de Sonatrach, elles ne cherchent qu'à s'exprimer et à être répercutées par des décisions des hauts responsables, et non pas à illustrer des discours vains sans lendemain.À mon avis, ce phénomène va s'accentuer pas seulement pour Sonatrach, car de plus en plus de compagnies pétrolières s'associent dans des projets communs, vers de nouveaux domaines comme l'offshore profond. Demain, cela va être le tour de la marge algérienne, qui a déjà subi une exploration rapide (sismique, gravimétrique et magnétisme) au travers de projets académiques européens. Ces domaines repoussent les limites des sciences et techniques pour aller vers l'inconnu, là il faut partager les risques, les minimiser avec une synergie des expériences et compétences communes, sachant que les problèmes deviennent de plus en plus complexes avec parfois des conséquences économiques énormes dans le sens positif et aussi dans le sens négatif. L'exemple de la catastrophe de BP dans le golfe du Mexique, qui aurait pu arriver à n'importe quelle compagnie pétrolière, est la meilleure illustration de ces dernières années. Dans cette transparence, tout le monde sait, voit et lit, et donc découvre où sont les compétences et cherche à les attirer. Concurrence à ciel ouvert et en toute liberté ! Tag ala men tag ! (seul celui qui peut ira plus loin !) Le bâton, méthode révolue, ne marche plus ! À jeter à la poubelle de l'histoire !
Ainsi, dans ce contexte, comment Sonatrach pourrait garder ses compétences et en acquérir de nouvelles ?
Tout en exprimant rapidement mon avis, je dis que cela passerait en premier lieu et en partie par la constitution de Sonatrach en compagnie à actions, réellement, en délimitant ses avoirs de ceux de l'Etat, la doter d'une réelle gouvernance indépendante des vœux et des désirs du gouvernement à travers chaque changement de ministre qui se comporte comme si Sonatrach est sa propriété privée et la dirige tout seul. Un certain ministre s'était même permis de renvoyer des cadres de valeur et faisait tout, tout seul, y compris quand il ne pouvait pas assister à des conférences, déléguait un cadre qui devait lire le texte du ministre, comme si ce cadre était un robot incapable de faire sa propre communication, malgré ses compétences et ses décennies d'expérience.
Il est vrai que l'Etat est le seul actionnaire de la société d'Etat qu'est Sonatrach. Mais une fois l'équipe désignée pour la gérer, il lui appartient donc logiquement de faire le travail pour atteindre les objectifs fixés par son conseil d'administration, et non pas lui dicter au quotidien ce qu'elle doit faire dans les détails. Dans ce processus, pour ma part, je dirai que la seconde étape serait d'ouvrir le capital, dans un certain pourcentage (au maximum 5%), sous certaines conditions, seulement aux Algériens exerçant dans le groupe Sonatrach. Au cours de cette étape, après un certain apport et une étude des résultats, un système étudié dans la transparence pourrait octroyer une partie du salaire, primes et augmentations aux employés sous forme d'actions.
Cette étape serait importante à suivre de près, car elle s'inscrit dans un processus ayant pour but de permettre aux employés de Sonatrach d'augmenter leurs revenus, les attacher encore plus à Sonatrach, les responsabiliser en tant que copropriétaires pour surveiller le gaspillage et la corruption de l'intérieur. Cette étape permettrait aussi de développer des réflexes d'épargne, d'investissements et de faire reculer les habitudes, très développées chez beaucoup de consommateurs algériens. L'étape suivante pourrait aller dans le même sens en ouvrant jusqu'à un certain point (encore 5%) et sous certaines conditions, à tous les Algériens qui peuvent. Cette étape bénéficierait des leçons tirées de l'étape précédente. Là aussi, une telle mesure pourrait aller dans le même sens pour développer la culture d'épargne et d'investissements à d'autres secteurs de la population. Toujours dans ce processus, une autre tranche du même ordre pourrait être ouverte aux Algériens basés en dehors de l'Algérie et qui, à ce moment-là, devraient investir en devises et toucher leurs dividendes en devises aussi. L'expérience accumulée au cours des étapes précédentes permettrait de viser encore mieux les objectifs.
Dans tout ce processus, Sonatrach se renforcerait, gagnerait en transparence, réduirait vers zéro la corruption ; l'Etat conserverait facilement 80%, limite que nous impose la réflexion de notre temps, projetée sur la décennie actuelle ; après cela il faut laisser la discussion à de nouvelles générations, au cours et à la fin de notre décennie actuelle, avec de nouvelles idées, de nouvelles expériences que notre époque apportera.
Dr A. S.
(14 Mars 2011)


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