Les services des Domaines veulent restituer les 2,5 ha sur lesquels ont été bâtis plusieurs équipements du complexe touristique Adim. Cette structure emploie pourtant plus de 120 travailleurs permanents. M. Adim interpelle le wali de Boumerdès et le ministre du Tourisme pour régulariser sa situation. Le seul complexe touristique digne de ce nom établi à Zemmouri El-Bahri dans la wilaya de Boumerdès est menacé de fermeture. Considéré comme un symbole et un rempart contre l'isolement d'une région toujours meurtrie par le terrorisme, cette structure qui emploie plus de 120 travailleurs permanents risque de fermer si les pouvoirs publics n'interviennent pas pour venir en aide à son propriétaire qui s'est longtemps battu contre l'obscurantisme. Le patron de ce complexe Adim Omar qui est aussi président de l'association du tourisme de la wilaya vient d'être mis en demeure par les services des Domaines pour dégager une partie du terrain de 2,5 ha qu'il occupe depuis plus de douze ans au niveau de Zemmouri El-Bahri. Une décision de justice lui a été signifiée pour quitter cette parcelle où il a investi beaucoup d'argent pour participer au développement de la wilaya et du pays. “Pourtant, j'ai acquis cette parcelle grâce à un accord de concession avec les services des forêts de la wilaya mais au lieu de me régulariser on vient de me demander de libérer les lieux”, a-t-il précisé. M. Adim qui a été plusieurs fois ciblé par les terroristes qui ne lui on jamais pardonné son obstination à donner une autre image de l'Algérie a vu son frère assassiné devant ses yeux. Pour lui rendre hommage, il a baptisé la piscine construite aux normes internationales du nom de son frère. C'est l'une des rares piscines qui existent dans la région Centre et qui est une fierté pour la wilaya de Boumerdès. “Investir dans le tourisme dans une région comme Zemmouri où l'insécurité régnait totalement était un choix des plus difficiles et un défi”, dira-t-il. Mais ses déboires sont enregistrés avec l'administration malgré les encouragements qui lui venaient de certains responsables de la wilaya. “J'ai pu obtenir la concession des 2,5 hectares en 2003 mais après avoir achevé les travaux d'extension de mon complexe sur ce terrain, le séisme du 21 mai 2003 est intervenu et a tout détruit”, indique M. Adim. Le plus terrible c'est qu'il a enterré lui-même 7 membres de sa famille proche, dont son père. Quelques années plus tard c'est son frère Ahmed qui est assassiné par l'ex-GSPC. Mais cet investisseur ne baissera jamais les bras malgré les menaces du terrorisme qui n'a jamais accepté un projet d'une telle envergure dans l'un de ses fiefs. Il contracte un prêt bancaire et relance donc la reconstruction. Deux années après, il invite la presse à assister à l'inauguration d'un complexe encore plus beau doté de toutes les commodités. Le défi a été relevé. Plus de 2000 personnes séjournent chaque année dans cette structure dont des émigrés et même des ressortissants étrangers. L'euphorie sera de courte durée. Les services des Domaines lui demandent de restituer les 2,5 ha sur lesquels ont été bâtis plusieurs équipements du complexe. M. Adim compte sur le wali de Boumerdès et le ministre du Tourisme pour régulariser sa situation. Il y va du devenir de toute une région toujours menacée par le terrorisme et l'isolement. M. T.