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Quelles leçons de la gouvernance de la Révolution ?
Publié dans Liberté le 07 - 11 - 2002

Lorsque nous faisons le point de l'évolution du Mouvement national, nous constatons qu'il n'a pu faire le saut qualitatif que lorsqu'après les massacres du 8 Mai 1945, il a pris conscience de la force de mobilisation du peuple dans un mouvement révolutionnaire, ce qui n'était pas possible au niveau du mouvement politique.
Les évènements du 8 mai 1945 ont prouvé que l'indépendance ne pouvait s'acquérir sans la violence révolutionnaire.
La guerre d'indépendance en Algérie n'a rien à voir avec les autres guerres d'indépendance au Maghreb, dans le monde arabe ou en Afrique.
Le comportement des forces coloniales par la barbarie, la spoliation, le séquestre, la répression, la domination, la brutalité, le mépris n'a laissé aucune chance à une solution politique qui viendrait mettre fin à des soulèvements circonscrits et des escarmouches.
C'est la violence révolutionnaire par la radicalisation des positions et l'action directe contre l'ennemi qui va bénéficier de la légitimité auprès de la population.
Mais la répression et la brutalité qui se sont abattues sur les militants révolutionnaires n'étaient pas pour faciliter le travail des principaux responsables du déclenchement de la Révolution.
Par conséquent, la Révolution était dans un grand besoin de créer des institutions capables d'assurer la continuité du combat sans dépendre des individus. C'est à quoi va s'atteler un noyau de responsables avec la participation active de Larbi Ben M'hidi et Abane Ramdane après sa sortie de prison en janvier 1955. Leur travail va aboutir à la tenue, en 1956, du Congrès de La Soummam qui va apporter les contours de cet édifice institutionnel1.
“On y retrouve, explicités, les trois éléments-clés qui identifient la nature du mouvement de libération et sous-tendent sa cohérence idéologique et politique : une légitimité révolutionnaire articulée sur un programme et une stratégie structurée ; un statut organique définissant les rouages de la Révolution et leur mode de fonctionnement ; une direction unique et homogène.”
Mais c'est la question de la direction et de son homogénéité qui va poser les problèmes les plus sérieux à la Révolution.
(Suite page 4)Si la question est réglée au niveau institutionnel, puisque le Front de libération nationale (FLN) est reconnu comme la seule organisation représentant le peuple algérien et sa Révolution, le problème reste entier à l'intérieur de la direction du FLN et de l'Armée de libération nationale (ALN). Le Congrès de La Soummam a essayé de régler ce problème de leadership de la Révolution en établissant deux principes qui devaient guider le comportement des acteurs tout au long de la guerre : la primauté du politique sur le militaire et la primauté de l'intérieur sur l'extérieur.
Après le cessez-le-feu, la population, les militants et les moudjahidine au combat sont fatigués par plus de sept ans de mobilisation permanente ; ils aspirent, le plus normalement du monde, à un repos bien mérité et au retour dans leurs familles.
Ils se rendront compte que l'état-major général (EMG) a préparé la prise du pouvoir et dispose pour le faire d'une armée importante aux frontières.
Ce fut la guerre entre wilayate et “I'armée des frontières” avec pour résultat la prise du pouvoir par des responsables qui étaient mieux préparés à faire face à la lutte des clans qu'à la construction d'un Etat digne du prestige de la Révolution algérienne et du sacrifice du peuple algérien. Le fleuve était détourné !
Ce que nous voulons démontrer par cet exposé, c'est que ce “détournement du fleuve” va instaurer un mode de gouvernance que nous pourrons qualifier de “gouvernance par l'utopie” ; c'est-à-dire annoncer des principes louables qui ne sont pas applicables au contexte prévalant et, pire encore, qu'on n'a pas la volonté d'appliquer.
Benyoucef Benkhedda dans le texte déjà cité parle de déviation et même de dérive : “En réalité, s'il y a déviation, elle prit corps à partir de la mort de Abane. Certains dirigeants de la Révolution ne lui ont jamais pardonné son fameux principe de la primauté du politique sur le militaire, car ils redoutaient de se voir amoindris dans leur rôle et leur statut de “chefs de guerre”” (fin de citation).
Combien de mois après le Congrès de La Soummam, les responsables ayant adopté ces principes sont-ils restés à l'intérieur du pays ? Qui détenait le pouvoir dans le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) ? Pourquoi l'EMG a-t-il osé faire la guerre au GPRA ? Quelles leçons ont tiré les responsables de l'époque des manifestations de “Sept ans ça suffit” ? Et plusieurs autres questions qui méritent d'être étudiées pour comprendre les conditions de prise du pouvoir à l'indépendance, lesquelles conditions ont malheureusement tracé la trajectoire du système de gouvernance depuis.
Toujours est-il qu'à l'indépendance et en grave contradiction avec les principes du congrès de La Soummam, ceux qui ont pris le pouvoir ne sont ni de l'intérieur ni des politiques, c'est la consécration de la “gouvernance par l'utopie” qui s'installera dans la pérennité. Les changements successifs de chefs d'Etat et de Chefs de gouvernement après l'indépendance n'y feront rien. Quarante ans après l'indépendance, nous sommes toujours à la recherche d'une légitimité articulée sur un programme et une stratégie structurée, un statut organique définissant les rouages de l'Etat et leur mode de fonctionnement, et une direction unique et homogène. On ne construit pas un Etat avec des slogans et les luttes entre clans ! D'où l'importance d'un travail d'analyse approfondie pour trouver des réponses convaincantes à ces questions. Le changement du système politique, rendu inéluctable aujourd'hui, passe par un tel travail.
À jeudi prochain pour une autre question ; entre-temps, travaillons toutes et tous à l'élargissement de la base du dialogue sur l'avenir de l'Algérie.
A. B.
(1) Benyoucef Benkhedda, 2000, Abane-Ben M' hidi. Leur apport à la Révolution algérienne. Editions Dahleb, p. 11
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