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LE CORAN DANS LA CULTURE AMAZIGHE CHEIKH EL OUARTILANI, CHEIKH BAYOUDH ET LES AUTRES
Au coeur de l'exégèse coranique
Publié dans Liberté le 22 - 08 - 2011

Le Coran et le hadith dans la culture amazighe font partie du patrimoine culturel national avec une richesse notable qui s'est tissée depuis la venue de l'Islam dans le sous- continent de l'Afrique du Nord, dans son immensité habité par le grand peuple amazigh, s'étendant de l'est de la Libye aux confins de la Mauritanie en englobant les profondeurs du Sahara.
L'Islam n'aurait pas pu se répandre dans ces vastes contrées sans l'adhésion de ces peuples unis par la langue amazighe et leur contribution dans la facilitation et la compréhension du Coran, en direction des couches populaires. Un immense travail de terre à terre avait été effectué d'abord par les hommes de culture amazighe. Il se faisait par le biais des zaouias et par l'expansion des mosquées et des écoles coraniques. C'est là que contrairement à ce qu'on l'on pense, la langue amazighe a apporté son concours dans l'expansion du Coran. Elle était écrite en caractère arabe et permettait de jouer le ciment dans la facilitation du texte sacré. Elle avait joué un rôle considérable pour asseoir le Coran et le hadith dans les profondeurs de la société maghrébine en général et algérienne en particulier. De plus, son caractère vivant, apte à assimiler les mots et les expressions de l'arabe et des autres langues grâce à sa capacité phonétique et linguistique, a encouragé une cohabitation avec la langue du Coran en faisant chemin ensemble tout au long de nombreux siècles.
Durant ces longs siècles, l'amazigh était écrit tout naturellement en caractère arabe. Conformément à ses traditions, l'Islam s'il encourageait la langue du Coran, respectait tout autant les autres langues des peuples ayant embrassé l'Islam de leur propre gré à la manière du turc, du persan et des langues hindoue et asiatique. Cela avait été le cas aussi dans la vaste contrée amazighe et ce, jusqu'à la venue du colonialisme français qui changea la donne avec l'apparition du caractère latin dans la transcription de la langue.
C'est durant cette période que la langue amazighe avait apporté un grand concours dans la circulation des connaissances et du savoir. Elle n'était pas confinée dans un rôle de dialectes comme on a tendance à le faire croire. C'était la langue officielle dans les relations sociales, celle de l'enseignement, de la traduction, du commerce, des affaires et des grandes relations culturelles d'Est en Ouest et du Nord au Sud. Tous les savants parlaient amazigh, à côté de l'arabe dans une symbiose parfaite. Il n'y avait pas de divorce entre ces derniers et les couches sociales.
La ville de Boussoumghoun, témoin légendaire
Les dourous se faisaient en amazigh et en arabe simplifié. Les madih, la poésie et les qacid aussi. Le cas du cheikh Oumohand n'est pas l'exception. Parmi les derniers produits en date de cette grande civilisation, il y a cheikh El Ouartilani et cheikh Bayoudh qui maîtrisaient les deux langues à la perfection et donc interprétaient le Coran avec une facilité et dextérité remarquables. En vérité, ce ne sont pas des cas isolés, mais le prolongement naturel d'un processus historique ancré dans la société algérienne. En remontant loin chez les pères du soufisme en Algérie, les cheikhs Boussoumghoum et cheikh Tidjani ont une tradition notable avec la culture amazighe. Sinon, ils n'auraient jamais réussi à asseoir leur ancrage dans les couches sociales. La preuve, la ville de Boussoumghoum qui les avait abrités tous les deux et d'autres cheikhs non moins connus et accueillis pour ensuite connaître la célébrité et la mondialité, garde jalousement toujours au fin fond des monts des ksour son cachet amazigh, en parlant, en vivant et écrivant amazigh avec fierté à côté de l'arabe. Tout un symbole en assurant une symbiose entre son amazighité, son arabité et son islamité. Cette même triptyque développée et consacrée par le père du réformisme en Algérie, le cheikh Ibn Badis.
À l'image de cet exemple, toutes les zaouïas, écoles coraniques et médersas développaient les mêmes comportements de convivialité et de coexistence dans toutes les régions du pays. Nous avons des exemples dans le grand Sud, dans la vallée du M'zab, dans les vastes contrées autour des Aurès, la Petite et la Grande-Kabylie, dans l'Ouarsenis et tant d'autres qui ont sauvegardé jalousement ces traditions. Tout ne baignait pas dans l'huile, mais c'était le caractère dominant qui assurait un grand équilibre culturel et social et même politique.
Il faut dire que le colonialisme avait frappé et la langue arabe et la langue amazighe dans leur expansion et leur profondeur en étant au départ liées par un destin commun. Les restrictions menées et bien plus, les tentatives carrément d'effacement ont touché les deux langues comme vecteurs traduisant la personnalité d peuple algérien.
Rétablir l'héritage
Après l'indépendance, au lieu de combler le vide et réparer une injustice, force est de reconnaître que la langue en particulier et la culture amazighe en général, ont fait les frais d'une politique foncièrement biaisée à la base en privilégiant l'une et en sacrifiant l'autre, pour tenter de la confiner au rôle de dialecte et de folklore, et ce plus grave dans les textes fondamentaux, alors que les deux avaient connu les mêmes privations et les mêmes restrictions. Cela avait été ressenti comme une brimade, une privation et engendré des mouvements pour son rétablissement historique. Pour revenir à l'exégèse coranique, il y a nécessité de rassembler le riche patrimoine millénaire écrit et documenté dans les bibliothèques, les zaouïas et les écoles coraniques ou enfoui chez des particuliers et de faire connaître les illustres savants et chercheurs, restés inconnus. Il faut faire honneur au passé et attester de la contribution de la langue amazighe au développement de l'exégèse.
(À suivre)
S. B.
Email : [email protected]
Prochain article : Cheikh Bayoudh et Sen essai sur Sourate El Kahf


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