Les nouvelles priorités de Washington au Maghreb sont connues. C'est à prendre ou à laisser. Le grand challenge a été de mettre en place de nouveaux rapports entre l'Algérie et le Maroc. La tâche n'est pas aisée et nos ennemis rappellent bruyamment à notre bon souvenir les impossibles retrouvailles algéro-marocaines. Ma sorcière bien-aimée de Fès en est consciente. Et ce n'est pas sans raison si elle a tenu à porter à ma connaissance l'interview accordée alors à la chaîne de télévision les 2M par l'émissaire américain qui croyait savoir que le réchauffement des relations algéro-américaines, De l'eau tiède sous un pont rouge, ne chahutera nullement la Romance de rêve à l'honneur entre Washington et Rabat. Y'a que la vérité qui compte m'a-t-elle dit, soucieuse de sensibiliser l'opinion publique maghrébine autour de la question de la réouverture des frontières. C'est mon choix pour l'été que d'en parler, et ce n'est pas de ma faute si je reste particulièrement attaché à la maghrébinité telle que portée par mes ancêtres avec, à leur tête, Yaghmoracen, le fondateur de la dynastie des Zianides. Le chemin de la liberté que j'ai choisi est loin d'être aisé, je le concède. Mais le Temps de vérité est venu, têtu plus que jamais, tel l'inexorable horloge du destin. Sauf que le destin qui nous préoccupe au plus haut chef donne l'impression d'être imposé par les Américains et leurs sous-traitants franco-anglais, avec à leur tête Tartarin de Tarascon, Nicolas Sarkozy pour les intimes. Et c'est dommage. Car pour les citoyens maghrébins que nous sommes, rien ne vaut une solution souveraine susceptible d'asseoir une unité sans faille, bien loin des calculs impérialistes et hégémoniques. Si certains esprits chagrins s'aventuraient à m'opposer quelques doutes fallacieux, je n'hésiterais pas à leur rétorquer qu'il ne sera pas facile de faire taire les voix singulières seules en mesure de secouer la mémoire ankylosée et d'emprunter Un tramway nommé désir (pas celui de Amar Tou) pour libérer Les Adolescentes, chères au cinéaste italien Alberto Lattuada, que Le corrupteur de nos rêves de cinéphiles, Marlon Brando alias Viva Zapata pour ne pas le désigner, a prises en otages depuis le fameux Coup de foudre au Plaza qui s'est terminé, vous vous en souvenez, par Le dernier Tango du CNT à Paris. Une conférence internationale qui a dessiné “l'après-Kadhafi de Sarkozy”, lance Guinée Conakry Info. D'abord une “consécration de la politique étrangère de la France, une audace que les autorités françaises pourraient bien entendu capitaliser” au moment même où le peu de représentativité et de poids que l'Afrique a eu pendant la conférence pourrait s'apparenter à un avant-goût de “néantisation politique” de l'Union africaine. Les jubilations haineuses de la presse néocoloniale arriveront-elles à cacher cette question de politique élémentaire : Nos confrères d'ici et d'ailleurs feignent-ils d'ignorer les conséquences engendrées par les “Printemps arabes” et le détournement au profit de l'Otan de l'énergie et de l'exaspération populaires en Tunisie et en Egypte ? Faut-il, pour cela, rappeler à leurs souvenirs encore vivaces les méga-mensonges et les falsifications d'images destinés aux opinions publiques occidentale et bien de chez nous pour les préparer à accompagner Tartarin de Tarascon dans la reconquête coloniale de l'Afrique du Nord ? Pendant que notre élite fait preuve d'un manque d'imagination inhibiteur, la reconquête de l'Algérie a commencé…“pour des intérêts autres que ceux consistant à protéger les civils et à aider le peuple”, s'il est permis de paraphraser ainsi Jacob Zuma, président de la République Sud africaine, notamment sa déclaration où il mettait à mal les forces de l'Otan dans leurs pratiques inappropriées et abominables d'appliquer les résolutions de l'ONU en Lybie… A. M. [email protected]