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M. Kamel Benkoussa, économiste et financier, tire la sonnette d'alarme
“Vers une dégradation du quotidien des Algériens”
Publié dans Liberté le 23 - 11 - 2011

Dans cet entretien, ce spécialiste financier aborde les effets de la crise de la dette en Europe et aux Etats-Unis sur l'Algérie et souligne l'urgence pour l'Algérie de transformer son modèle économique. En un mot régler une question vitale pour le pays, passer d'une économie rentière à une économie productive.
Liberté : Ce qui ressort de cet événement c'est que la crise est sans précédent. Quel sera l'impact sur l'Algérie ?
Kamal Benkoussa : Aujourd'hui, il est clair que cette crise qui n'a pas encore montré son vrai visage sera une crise comme l'histoire de l'humanité n'en a jamais connu. Il est inconcevable aujourd'hui ou irréaliste de croire que l'Algérie sera épargnée par cette crise. L'Algérie par son modèle économique d'importation en grande masse de biens de première nécessité et de son économie rentière sera aujourd'hui inéluctablement frappée par cette crise. Le modèle économique algérien est un modèle vulnérable aux crises financières et celle-ci sera d'autant plus violente qu'elle englobe les différents pôles de croissance au niveau mondial (Etats-Unis, une partie de l'Asie et l'Europe). Donc l'Algérie subira, dans un premier temps, la baisse des prix des produits pétroliers, car il y aura une contraction des économies occidentales, donc revenus et recettes qui baisseront. Dans un second temps, lorsque les économies américaine et européennes mettront en place leur plan de dévaluation de leurs dettes via une monétarisation de ces dernières, qui générera une hyper inflation au niveau mondial, l'Algérie la subira via ses importations. Donc avec une dégradation en même temps du quotidien des Algériens notamment des plus démunis qui représentent une partie importante de la jeunesse.
Que répondez-vous à ceux qui disent que notre aisance financière peut constituer une opportunité dans ce contexte de crise ?
Je suis tout à fait d'accord. Cette crise aujourd'hui est une opportunité si on sait la saisir. À savoir si aujourd'hui nous avons un programme de développement économique ? À savoir quels sont les secteurs dans lesquels l'Algérie devra se renforcer ? Quelle est l'activité qui devrait être l'activité de pointe pour l'Algérie ? Est-ce que oui nous avons ciblé des entreprises qui pourraient être des entreprises étrangères intéressantes à faire venir en Algérie via des prises de participation. Il est clair que l'Algérie aujourd'hui peut saisir cette opportunité de crise pour pouvoir se développer. Maintenant tout est question de volonté politique et surtout de vision. Avoir une crise et ne pas avoir de vision économique de developpement du pays, c'est inutile. Je suis tout à fait d'accord avec ces propos.
Durant votre exposé, vous avez relancé le débat sur les fonds souverains, une question déjà débattue et tranchée en 2008.
Il ne faut pas croire que je suis un défenseur des fonds souverains. L'idée qu'il y a derrière c'est de savoir cela : vous avez une cagnotte d'argent, comment utiliser cet argent ? Il y a des véhicules qui peuvent être utilisés à l'instar des fonds souverains. Est-ce que maintenant vous allez laisser vos investissements dans de l'obligataire et avoir des rendements réels négatifs et vous satisfaire de cela ? Ou est-ce que il ne serait pas plutôt intéressant d'utiliser l'expertise d'Algériens qui sont à l'étranger ou même aller chercher des non-Algériens qui sont experts de la gestion de ce fonds souverain qui pourraient demain saisir les opportunités d'investissement en vue, pas de prendre des positions spéculatives, mais en vue de prendre des prises de participation réelles dans des entreprises qui seraient nécessaires au developpement du tissu industriel algérien.
Donc, c'est tout une politique stratégique d'indépendance de l'Etat algérien aussi bien économique que territoriale. Il ne faut pas voir l'idée du fonds souverain comme étant une idée qui menacerait aujourd'hui l'intégrité de l'Etat, qui menacerait aujourd'hui l'indépendance de l'Etat vis-à-vis des autres puissances. Au contraire, si nous restons dans le modèle actuel, l'Algérie se vend à l'étranger.
Quant la monétisation de la dette des pays étrangers commencera, l'Algérie n'importera pas pour 40 milliards de dollars de produits de première nécessité, elle importera pour 70 à 80 milliards. Je vous garantis que si le modèle algérien ne change pas, l'Algérie dans trois années n'aura plus de réserves de change et ça c'est une réalité sur laquelle il va falloir une bonne fois pour toutes que nos dirigeants en prennent conscience. C'est un commentaire de compatriote. L'objectif est de prévenir pour pouvoir mieux guérir.
À l'unanimité, tous plaident pour un nouveau modèle économique, plus efficace pour l'Algérie. Comment voyez-vous ce modèle économique ?
Déjà c'est un modèle économique et social. C'est un modèle dans lequel déjà il va falloir laisser les entreprises notamment privées, les forces vives de notre économie, se développer dans un cadre légal et un environnement sain. Qu'on laisse les entreprises se développer et créer la croissance et l'emploi.
Pouvons-nous aujourd'hui admettre qu'il soit difficile d'obtenir un agrément qui pourrait permettre le developpement de certains secteurs sous prétexte de lourdeurs administratifs qui aujourd'hui étouffent le privé ? Laissons le privé s'épanouir dans son activité et de prendre ses responsabilités d'investissement et de developpement de richesses et de création d'emplois pour, demain, permettre à l'Algérie de renouer avec la croissance. C'est nécessaire. Au-delà de cela, il y a aussi tout un modèle social et économique C'est la question du devoir et de ma responsabilité, des droits et devoirs. Il est clair que chacun d'entre nous doit prendre ses responsabilités.
Il est clair qu'aujourd'hui chaque Algérien à chaque niveau puisse se poser la question : qu'est ce que je peux apporter au developpement de mon pays ? En partie, nous avons déstructuré cette société. Nous avons détruit le système éducatif. Cinquante ans de leçons à prendre. Je ne suis pas dans la critique du bilan de ces cinquante dernières années. Tout n'est pas à jeter. Il y a de bonnes choses qui ont été faites. Je ne suis pas là dans le jugement du passé. Il n'y a rien à juger. Regardons devant. Nous avons maintenant une Algérie au temps T.
Qu'est-ce que nous allons en faire dans cinq ans, dans dix ans, dans quinze ans ou dans vingt ans ? Ce sont des questions qui sont très importantes pour l'Algérie de demain et aujourd'hui moi je pense, je suis profondément convaincu que nous pouvons créer notre modèle algérien basé sur non seulement nos valeurs qui sont nécessaires dans le cadre d'une moralisation de la société donc de renouer ces liens entre les individus.
Ma présentation paraÎt un peu pessimiste, mais je suis très optimiste dès lors que nous prenons nos responsabilité en tant qu'individus face aux défis de demain qui sont de sortir l'Algérie de ce modèle de dépendance vis-à-vis des économies étrangères.
S. S.


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