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Le “business” des cours de soutien
Un fléau tous azimuts
Publié dans Liberté le 24 - 12 - 2011

Les parents n'en peuvent plus. Année après année, ils doivent débourser des sommes considérables pour alléger leur angoisse devant l'avenir scolaire de leurs enfants. Conditionnés par un travail de fond, animé par une certaine catégorie d'enseignants, une minorité Dieu merci, les élèves font pression sur leurs géniteurs pour leur “acheter'' des cours de soutien dont les montants grimpent annuellement, à l'instar de la mercuriale sauvage des maquignons et autres grossistes de souk. Ces emplettes insolites se font en dehors de l'établissement scolaire, dans une cave, un garage ou un appartement aménagé pour les plus nantis des enseignants/commerçants. Comment expliquer ce phénomène et ses dérives multiples ?
D'emblée, il nous faut distinguer le bon grain de l'ivraie. Un élève qui ressent un besoin de soutien scolaire, ou mieux, d'accompagnement, nécessite une prise en charge appropriée et quasi instantanée. C'est à son enseignant que revient d'évaluer ce besoin par un diagnostic des difficultés rencontrées par l'élève. Il y répondra sur le champ, avant d'aborder une nouvelle leçon. À cet effet, depuis quelques années, dans les emplois du temps des élèves algériens figure cette remédiation pédagogique ciblée et individualisée. Elle a remplacé les séances de rattrapage longtemps décriées pour leurs contraintes et inefficacité.
En renfort de cette forme de remédiation, l'institution scolaire offre d'autres opportunités : du soutien chaque mardi après-midi et pendant la première semaine des vacances d'hiver et de printemps sans oublier l'ouverture des établissements scolaires après les heures de travail pour les candidats aux examens de fin de cycle.
Pour les élèves et leurs parents, ce sont-là des conditions largement suffisantes pour satisfaire gratuitement leurs attentes en la matière.
Et encore, un bon élève possède les ressources pour ne pas subir une pression et s'assumer personnellement à la maison avec un petit groupe de camarades. Cette façon de travailler ses révisions a connu de belles années avant que la mode du business ne viennent envahir notre société dès le début des années 1990.
Sur ce point précis du travail en groupe, la pédagogie universelle a sacralisé un principe pertinent : “En phase de révision (leçons ou devoirs), le meilleur enseignant/médiateur de l'élève est un autre élève.'' Entre eux, les élèves utilisent des codes qui leurs sont familiers et des stratégies particulières, des ficelles propres au “métier'' d'élève. Un autre mode de soutien scolaire est éminemment positif : celui encadré par un retraité du secteur. Poussé par sa vocation, et soucieux de meubler son temps libre, un retraité a toute la latitude de dispenser avec efficacité des explications. Toutefois, pour coller à la double exigence d'un soutien personnalisé et du diagnostic des difficultés, le retraité ne saurait encadrer plus de trois ou quatre élèves.
Les dérives du business
Avant d'aborder ces dérives, pour ne pas froisser certaines susceptibilités, nous nous contenterons d'évoquer un reportage du journal égyptien Al-Ahram repris par le quotidien El-Watan.
On y apprend qu'au pays des Pharaons, le fléau du business des cours de soutien remonte aux années 1960/70. Il a fini par donner naissance à une véritable “maffia'' qui sévit dans les établissements scolaires.
Cette dernière a même dompté la rigueur de la réglementation au point où le gouvernement et le Parlement de ce pays ont reconnu leur incapacité à l'éradiquer (c'était en 2006). Pour ameuter les clients vers leur commerce, ces enseignants usent de tous les stratagèmes. “Je n'ai pas le temps de vous expliquer le cours en classe. Les programmes sont trop chargés. Venez chez moi prendre des cours supplémentaires.” C'est en ces termes que la plupart des enseignants argumentent. Une parente d'élève, pharmacienne de profession, s'insurge devant “ce racket organisé qui prend en otage élèves et parents.”
Le reportage reprend le cas d'une écolière battue sauvagement par son enseignant au motif que ses parents refusent de l'inscrire à ses cours de soutien. Une scène qui a ému toute l'opinion publique égyptienne. Questionné sur ce fléau, un universitaire cairote souligne le laxisme dans le recrutement des futurs enseignants. Il propose d'évaluer le profil moral des postulants et leur capacité à bien communiquer. Selon lui, la surcharge des programmes est exagérée “puisque les programmes sont universels dans les disciplines scientifiques et techniques (maths, physique, chimie, sciences, technologie, comptabilité…).”
N'est-ce pas une forme de corruption quand l'enseignant et son élève s'apprécient et se voient mutuellement en billets de banque (en client) et en commerçant ? Que devient la relation noble de confiance et de respect entre éduqué et éducateur ? Où va cet argent qui échappe au fisc pour atterrir dans des réseaux maffieux de blanchiment d'argent sale ? Al-Ahram a cité le chiffre de 7 milliards de livres égyptiennes brassés par cette maffia new-look.
Qu'en est-il de la dérive pédagogique ? Vendus à la sauvette dans des locaux bondés d'élèves venus avec chacun ses propres difficultés, ces cours de soutien sauvages relèvent du bachotage. Le bachotage est une préparation collective (sans impact) artificielle et intensive aux examens.
Elle est basée sur la démultiplication d'explications et d'exercices types. De celles qui peuvent être données le jour de l'examen. La roulotte russe ! Une pratique antipédagogique qui renforce la frustration et alimente le sentiment de révolte. En conditionnant l'enfant du primaire à l'université (eh oui !) à l'achat du savoir alors que la Constitution le lui garantit, nous formons une génération de futurs citoyens nourris à la “tchipa'' ou au “bakchich''. Quel avenir !
A. T.
(*) Pédagogue [email protected]


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