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EN TOUTE LIBERTE
Quelle gouvernance faut-il pour amorcer la croissance des territoires ?
Publié dans Liberté le 04 - 01 - 2012

Le message du Président de la République adressé aux participants des Assises nationales consacrées au développement local et les attentes citoyennes, organisées par le Conseil national économique et social (CNES) à Alger les 29 et 30 décembre 2011, a le mérite de poser dans des termes précis la problématique du développement local. Ainsi il y est dit que « le défi des prochaines années est de faire émerger une dynamique territoriale basée sur des principes d'auto développement basé sur les ressources locales,tant humaines que matérielles et immatérielles,et non pas uniquement sur l'aide et l'assistance de l'Etat ». Une idée largement partagée par les responsables des administrations territoriales, notamment certains walis, qui estiment que la prise en charge des services publics et la satisfaction des besoins sociaux par les seuls pouvoirs publics ne suffit pas en elle-même à induire un développement économique local durable en mesure d'assurer une création suffisante d'activités et d'emplois. Cette idée fait aussi son chemin auprès des élus et de la société civile qui prennent conscience de plus en plus que l'on ne peut pas tout attendre de l'Etat. A voir de plus près, on peut constater tous que, finalement, cette question se rattache à la problématique générale de la transition, encore inertielle, d'une économie rentière à une économie nationale diversifiée, compétitive et insérée internationalement. Alors la vraie question est de savoir comment libérer les potentiels territoriaux « dormants » pour les mettre au service d'un nouveau régime de croissance. En mettant ainsi le développement territorial au cœur de ce changement de paradigme économique on est sûr d'entraîner l'ensemble du pays et de la société vers le progrès social et la modernité. Mais, pour obtenir l'adhésion du plus grand nombre, revoyons pourquoi une telle démarche de changement est incontournable? Pour le moment le financement des collectivités territoriales est pris en charge pour une grande part par le budget de l'Etat, sans parler des programmes communaux de développement (PCD) et des programmes sectoriels de développement PSD. La reproduction économique et sociale du système ainsi conçu, même médiocre et avec beaucoup de fuites rentières profitant davantage à certains lobbies et groupes sociaux, est assurée tant que la fiscalité pétrolière continue de générer au suffisamment de ressources. Mais le volume et la pérennité de ses ressources ne sont ni assurés, ni invariants, ni durables car ils dépendent d'un niveau de prix aléatoire et de quantités variables (tendanciellement à la baisse) d'hydrocarbures vendues au reste du monde. Un vécu collectif national récent nous a révélé brutalement que ce danger n'était pas que virtuel. Ainsi la crise financière, qui a été amorcée par la chute de prix des hydrocarbures de 1986, a duré plus d'une décennie et a entraîné le retrait brutal de l'Etat dans le soutien et l'appui aux collectivités territoriales avec des conséquences négatives que nous traînons encore. En cas de renouvellement d'un scénario de même type il n'y a pas de plan B ; tout le monde doit en être conscient. Les réserves de change et les ressources fonds de régulation des recettes vont, dans ce scénario, être consommées en quelques années seulement. Aussi la soutenabilité de l'économie algérienne et sa capacité à financer développement, notamment local, ne sont, en définitive, corrélées stratégiquement qu'à sa capacité à allumer le plus vite possible de nouveaux moteurs de croissance. Ces nouveaux moteurs de croissance ont ou auront, forcément, une répartition et une localisation territoriale. Ils ont vocation à être déployés certes dans les grands bassins industriels traditionnels (Annaba, Arzew/Oran, Skikda, Rouïba/Alger etc.), mais aussi dans des nouveaux territoires en émergence autour de pôles régionaux de compétitivité porteurs d'externalités positives (Sétif/Bordj, Sidi Bellabes etc.). Ces activités industrielles et de services, déclinées territorialement, devront s'appuyer sur les élites locales, notamment universitaires. On voit bien, tout compte fait, que cette économie hors hydrocarbures viendra des territoires et de leur PME. Alors comment faire pour progresser, par étape mais de façon déterminée, dans cette direction ? Pour ce faire un certain nombre d'actions m'apparaissent déterminantes. Se préoccuper d'abord et avant tout du développement du capital humain dans les territoires et de l'émergence de leurs élites locales universitaires et entrepreneuriales. C'est la ressource la plus durable. A ce sujet la revendication constatée, et maintes fois réitérée, par exemple, d'un enseignement efficace et performant de langues étrangères et des mathématiques dans les écoles et les universités du Sud participe de cette préoccupation de mise au niveau des standards internationaux des ressources humaines locales pour notamment répondre aux besoins du marché du travail. Continuer ensuite à améliorer les infrastructures physiques de base (transport, énergie, eau etc.) et les infrastructures en termes de TIC des différents territoires dans une vision d'attractivité régionale, nationale et internationale. Accompagner la construction de partenariats contractuels public/privé entre les investisseurs potentiels, les universités, les centres de formation avec les collectivités territoriales et autres espaces intermédiaires locaux. Enfin promouvoir la création d'entreprises au niveau territorial. Pour ce faire, deux nouveaux facteurs favorables peuvent induire un effet d'entraînement. Le premier est l'appui déjà programmé d'un soutien public massif : financement de la mise à niveau des PME et l'objectif de la création des 200 000 entreprises figurant dans le programme du Président de la République. J'ai pu me rendre compte, in situ, que des segments entiers de marché ne rencontrent pas encore, dans les territoires, une offre locale de biens et de services parce qu'inexistante pour le moment. C'est pourquoi le croisement des potentiels sectoriels et territoriaux offre déjà une palette d'opportunités marchandes rentables de création d'entreprises. Le second facteur favorable est la révolution numérique qui permet non seulement la fabrication et la commercialisation « virtuelle » d'un certain nombre de services géographiquement délocalisés mais aussi de réaliser « en temps réel et à distance » les programmes de mise à niveau des entreprises locales et leur maintenance. Ainsi par exemple de grands donneurs d'ordres nationaux et internationaux, en prenant appui sur les capacités décentralisées et spécifiques de promotion compétitives des territoires, pourront construire dans une relation gagnant/gagnant un réseau de partenaires ou de sous traitants moins chers et plus flexibles (out sourcing). Mais pour tenir ce pari et réussir il faut une gouvernance territoriale rénovée inclusive et une réactivité plus rapide des administrations locales. Mais dans le même temps l'Etat central devra accepter de se départir, au profit des institutions territoriales et de leurs espaces intermédiaires, d'un certain nombre de prérogatives en vertu du principe de subsidiarité. Les récentes décisions de décentraliser la gestion et l'affectation de ressources foncières pour les projets industriels et touristiques au niveau de la wilaya vont dans ce sens. D'autres mesures sont attendues comme la mise en place d'institutions régionales de financement de l'investissement sous forme par exemple de banques régionales d'investissements y compris sous forme de filiales à participation mixte publique et privé. Cependant pour réduire la bureaucratie et la corruption, y compris celle à des fins politiques en cette période d'élections législatives, il faudrait également mettre en œuvre un deuxième principe de bonne gouvernance celui de la transparence. Cela consiste à mettre en place des mécanismes afin que les sources d'information sur les décisions prises soient ouvertes et parviennent aux citoyens qui le souhaitent à travers notamment le mouvement associatif partie prenante de la démocratie participative.
Je voudrai pour conclure, rendre hommage et dédier cette chronique à mon ami Abdou Bouziane (Abdou B.) mort debout, alors que nous travaillions ensemble au sein du CNES, dans l'équipe de préparation de la « Concertation nationale consacrée au développement local et aux attentes citoyennes » qui s'est achevée par la tenue des Assises nationales. Qu'il repose en paix.
M. M.


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