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MODE DE CONSOMMATION ALIMENTAIRE
Un véritable problème de santé
Publié dans Liberté le 08 - 02 - 2012

Il n'est un secret pour personne que les Algériens, dans leur majorité, se nourrissent mal. Très mal même. Et les conséquences d'une telle situation sur la santé publique sont évidemment prévisibles.
Le régime alimentaire des Algériens a changé radicalement ces dernières années. On a tendance, en effet, à constater que petits et grands n'hésitent pas à se restaurer à l'extérieur, affluant ainsi massivement vers les fast-foods, pizzerias et autres boutiques spécialisées.
Sandwichs, frites-omelettes, chawarma, m'hadjeb, garantita et l'incontournable pizza constituent le menu par excellence de nombre d'Algériens qui, pour diverses raisons, s'alimentent en dehors de chez eux. “Nos grands-parents se nourrissaient mieux que nous et mangeaient en quantité raisonnable”, explique le docteur Ladoul, maître assistant au service de médecine interne de l'hôpital de Salim-Zemerli d'El-Harrach. Selon lui, la malbouffe est le mal du siècle. Un mal qui engendre une problématique de santé publique importante. D'autres spécialistes estiment que l'alimentation devient un problème de santé. “Les Algériens ont changé de régime parce qu'ils ont changé de société”, explique l'un des spécialistes. “On mange davantage de plats qui cuisent vite, comme les fritures par exemple.”
Le facteur alimentaire devenu
la cause de plusieurs maladies
Il faut savoir que le facteur alimentaire est devenu la cause principale de plusieurs maladies. Selon une étude réalisée il y a quelque temps par l'Institut national de la santé publique, 26% de cas de mortalité sont dus à des maladies cardiovasculaires, et la même étude révèle que la majorité de ces malades ne s'alimentait pas sainement, et 20% des plus de 35 ans sont obèses et 56% sont en surpoids.
Hypertension : 25% de la tranche 35-70 ans, due principalement au dérèglement alimentaire
Selon un spécialiste en nutrition, l'hypertension, qui touche 25% de la tranche 35-70 ans, est due en grande partie au “dérèglement alimentaire”, le principal facteur de ces pathologies est lié à l'alimentation, un excès de sel, de sucre, de graisses ainsi que des fritures avec une huile frelatée et non renouvelée générant immanquablement ces maladies. Pour ce spécialiste, l'obésité a pour conséquence des risques cardiovasculaires, de diabète, de cholestérol, enfin toutes les maladies liées à une nourriture peu équilibrée. D'après les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Algérie compterait 18% d'obèses, la Tunisie 17% et le Maroc 16%. Des chiffres en progression constante. Du fait de l'urbanisation accélérée, qui a bousculé les modes d'alimentation, le contenu de l'assiette du Maghrébin a profondément changé. On est passé de plats traditionnels composés d'huiles légères, de céréales, de légumineuses et de légumes frais à une consommation plus fréquente de pain blanc, de produits laitiers, de sucres et de graisses ajoutées.
L'Algérie compte le plus d'obèses au Maghreb
Le docteur Ladoul explique cette obésité par le fait que les gens mangent n'importe quoi. Les aliments surgelés, par exemple, contiennent des éléments chimiques qui sont pour la plupart cancérigènes. “Les gens ne sont pas conscients du danger de ce type d'alimentation non équilibrée et parfois mal conservée qui est à l'origine de plusieurs maladies cardiovasculaires, en constante augmentation en Algérie”, souligne-t-il, ajoutant que ces dernières années une pathologie prend de plus en plus de l'ampleur. Il s'agit des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Selon lui, cette pathologie est la conséquence directe de l'hypertension et du diabète. Cette pathologie pose un vrai problème de prise en charge. Les progrès de la science font qu'aujourd'hui l'on connaît beaucoup de choses sur beaucoup de maladies. Le constat est qu'un bon nombre est attribué au système alimentaire et à l'hygiène de vie. Tout cela est bien connu du monde médical. Mais ce que regrette le docteur Ladoul est le manque de sensibilisation. Même si cette sensibilisation est perceptible dans les grands centres urbains, elle fait défaut à l'intérieur du pays. Ce qui fait que par exemple l'hypertension sévit plus dans le Sud algérien.
26% de la mortalité, les maladies cardiovasculaires, dues principalement au facteur alimentaire
Il convient de signaler que dans la majorité des cas, l'Algérien ne travaille pas toujours près de son domicile. Le repas de midi se prend donc souvent dans un fast-food où l'alimentation est très grasse, très salée, très sucrée. De fait, les endroits de “bouffe rapide” sont aujourd'hui incontournables pour manger rapidement et gagner du temps. “Je viens chaque jour à midi dans un quatre-saisons pour prendre une pizza, parfois un sandwich chawarma et une canette de boisson gazeuse”, nous dit Fouad, 35 ans, employé dans une société nationale. Le motif financier est également invoqué pour expliquer la situation. En effet, la plupart des Algériens gagnent de petits salaires, certains ne dépassent pas 15 000 DA par mois, alors que le prix d'une ration journalière tourne autour de 150 DA, c'est pour cette raison que nombreux sont ceux qui s'alimentent dans ces endroits bon marché, sachant pertinemment que ce genre d'alimentation est dangereux pour la santé.
“Une facture salée : au moins 30 milliards de dinars pour les hypertendus”
L'Algérie compte 9 millions d'hypertendus, selon l'Association d'aide aux hypertendus d'Alger. On estime à un minimum de 30 milliards de dinars les dépenses en médicaments de cette catégorie de malades. Le nombre de diabétiques en Algérie est passé d'un million de personnes en 1993, à plus de 2 500 000 personnes en 2007, 3 millions actuellement, soit 10% de la population (chiffre OMS). Le coût social doit être énorme et les budgets des ministères de la Santé et de la Solidarité nationale suffiront-ils à répondre à la demande en soins, notamment en médicaments, et à payer les congés de maladie ? Les dépenses de la Cnas qui prend en charge à hauteur de 80% les frais médicaux de chaque assuré, selon les tarifs de référence, en plus des retraités et des malades chroniques qui bénéficient de 100%, sont de l'ordre de 80 milliards DA. Selon les responsables de cet organisme, ces dépenses ont tendance à se stabiliser, notamment avec la baisse des prix de pas moins de 120 médicaments en raison de la concurrence des génériques dont les prix sont moins chers. Cette stabilisation des dépenses de sécurité sociale est due également, selon le DG de la Cnas, aux différentes incitations offertes aux pharmacies conventionnées qui optent pour les médicaments génériques et les produits locaux. Cependant, la facture demeure toujours salée. Selon les pharmaciens d'officine, une ordonnance d'un malade chronique tourne autour de 15 000 à 20 000 DA pour un traitement de trois mois. Pour les diabétiques qui ont les ordonnances les plus élevées, certains pharmaciens nous expliquent qu'elle peut atteindre 30 000 à 35 000 DA. Uniquement pour les diabétiques, la facture pour le Trésor s'est accrue d'environ 50 milliards de dinars en quatre ans, soit plus de 1200 milliards de centimes par an, selon une source du secteur pharmaceutique. C'est énorme. La prescription de médicaments génériques contribue à la baisse de cette facture, mais selon eux ce n'est pas toujours le cas à cause souvent de l'indisponibilité de ces produits. Dans la majorité des officines qu'on a visitées, l'insuline de Saidal n'est pas disponible. Ces officines proposent exclusivement de l'insuline des grands laboratoires. Et quand on sait que cette insuline est cédée entre 6000 à 7000 DA la boîte, une idée est vite faite sur la facture globale.
S. S.


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