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PORTRAIT...
Cheikh omar
Publié dans Liberté le 10 - 06 - 2012

C'est un morceau de sucre Cheikh Omar, du miel pour les lecteurs et les écrivains. Sucre sans être sucré, miel sans être mielleux, Omar est un gentleman qui nous réconcilie avec notre nature d'Algérien. D'un calme olympien, sourire aux lèvres, rien ne l'ébranle. Pas du genre à se plaindre sur “cette Algérie qui part en vrille”, comme tant d'autres, ou casser du sucre sur le dos de X ou Y. Oh que non ! Cheikh Omar mérite bien son nom, c'est un cheikh avec tout ce que cela suppose de sagesse et de maintien. Gentil, d'accord mais, de moi à vous, il n'est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Policé sans être policier. Mais gare à l'importun...Chaque fois que je pars à Tizi Ouzou pour une dédicace dans sa librairie éponyme, il se coupe en quatre : meilleur accueil, meilleur restaurant, meilleures blagues... Et si d'aventure je trouve chez lui un livre introuvable ailleurs, il me l'offrira si bien que, pour ne pas abuser de son hospitalité, il m'arrive souvent de saliver sur un livre et de ne point le prendre. Je présume que ces trésors de gentillesse, il les réserve à tous les écrivains. Ce qui est beau, c'est qu'il fait ces gestes par nature et non par esprit commercial, car, à la fin, que gagne-t-il avec un écrivain qui ne dédicace qu'une dizaine d'ouvrages alors que pour amortir les dépenses il faut en vendre cinq fois plus ? Lui, il est du genre quand il aime, il ne pense pas à la dépense. Et il aime d'amour son métier de libraire. Pour dire les choses par leur nom, il est né libraire puisque son père l'était déjà en 1936, année d'inauguration de ce temple des livres ! Il faut voir avec quelle passion il touche les livres. Je le soupçonne même d'entretenir avec eux une relation spéciale, une relation filiale sachant depuis Lamartine que les “objets inanimés ont une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer.” Prévenant, Omar a une mémoire d'éléphant. Un jour que je lui demandais s'il avait tel essai de Montherlant, il me montra une mine désolée. Deux mois plus tard, il m'appelait du Salon du livre de Paris pour me dire qu'il m'avait acheté l'essai en question plus un inédit qui venait tout juste d'être édité du même auteur, et, cerise sur le gâteau, si j'avais besoin d'un autre livre. Ces gestes-là on ne les oublie pas. Il n'a pas la mémoire sélective, mon ami. Des gestes comme ça, il m'en a donné à profusion. Sans rien attendre en retour. Rien. Il aime faire plaisir comme d'autres aiment faire du mal, voilà tout. Et ce n'est pas tout. Dans sa librairie, il y a toujours, embusquée au détour d'une dédicace, l'émotion. Voilà tel ami que je n'ai pas revu depuis une vingtaine d'années, voilà tel retraité qui a connu Dib à son crépuscule et tel autre est un jeune homme qui cherche un sens à sa vie dans les livres. J'ai connu de vraies joies, de belles rencontres et de vrais amoureux du livre. Toujours sous l'œil bienveillant du libraire. D'ailleurs, il les connaît tous. Et s'il ne les connaît pas, eux le connaissent. C'est une célébrité, Omar, mais une célébrité qui s'ignore et qui se refuse en tant que telle. Fou de la chose écrite, il a aussi d'autres passions secrètes. Qu'on se calme : rien de bien inavouable. À l'image de la brocanterie et des antiquités. Là où il entend qu'il y a un brocanteur, il y va à toute vitesse. Il a écumé des villes et des villages ici et en France où il ne rate aucune foire de la brocanterie. Et rien ne lui fait autant plaisir que de découvrir un objet rare. Alors, alors il faut voir avec quelle fébrilité il palpe et caresse l'objet de son désir. En cet instant, il est l'homme le plus heureux du monde. Comme tous ceux qui aiment les antiquités, il a le culte du souvenir et de la fidélité. Quand les livres, la brocanterie et la famille le lui permettent, Omar écoute Aznavour qu'il a eu l'occasion de rencontrer plusieurs fois. En savourant La bohême, il se laisse voguer au gré du souvenir, au gré de ses coups de cœur, au gré de son cœur si grand qu'il a contenu tous les écrivains algériens qui lui ont rendu visite. Ces écrivains-là, fussent-ils les plus modestes et les plus inconnus, sortent de sa librairie grandis. Ils ont eu le label “Cheikh Omar”. Cheikh ? C'est un chèque en or pour le monde des livres. Et pour ses amis...
H. G.
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