La direction de la réglementation et de l'administration générale de la wilaya d'Oran a organisé une journée d'étude à la lumière de la nouvelle loi 06/12 sur les associations. Cycle olympique oblige, les associations sportives sont appelées à organiser des AGO (assemblée générale ordinaire) et des AGE (assemblée générale élective) sous la houlette de la DJS (direction de la jeunesse et des sports) pour se mettre en conformité avec la nouvelle loi, dès cet été. “Pour l'AGO, le délégué de la DJS suffit, mais pour l'AGE, la présence d'un huissier de justice est impérative pour valider les élections du bureau de l'association. Pour les subventions communales et de wilaya, les APC et l'APW sont appelées à demander notre avis sur chaque association pour débusquer celles qui sont défaillantes. Plus de 300 associations sportives sur les 685 ont été dissoutes", lance haut et fort le cadre de la DJS, présent aux travaux de la journée de sensibilisation à l'application stricte de la loi en vigueur. Si la nouvelle loi a introduit de nouvelles dispositions pour plus de transparence, la pratique est tout autre. “80% des présidents d'associations sportives n'ont pas le niveau secondaire. Ils ne peuvent prétendre au poste de président selon la nouvelle loi", affirme un responsable d'une association. Cependant, les subterfuges sont multiples et variés : “Les présidents qui n'ont pas le niveau secondaire vont choisir un proche ayant le niveau exigé, et eux se porteront candidats pour le poste de trésorier, et du coup, les caisses de l'association restent toujours sous leur main", explique notre interlocuteur. “D'autres vont choisir un fils ou une fille (procédé déjà utilisé) pour le poste de président, mais le papa gérera le tout, au vu et au su des autorités locales qui font la sourde oreille". “Personnellement, je suggère l'obligation du niveau secondaire pour le président, le trésorier et le SG pour avoir un sang nouveau", confie un dirigeant de club. D'autre part, les délégués de la DJS devront être vigilants sur les quorums et les listes des membres fondateurs de chaque association : “C'est la jungle ! L'anarchie est partout. Je vois mal un délégué de la DJS appliquer la loi et la réglementation. Le sport est pourri de l'intérieur", peste un sportif. La DJS a imposé la date limite du 4 juillet, pour déposer les dossiers des associations pour les AGO et AGE, mais un grand nombre d'associations traînent les pieds car les guerres intestines ont déjà commencé : “Je préfère une poignée d'abeilles qu'un sac de mouches. À quoi bon avoir des dizaines d'associations budgétivores défaillantes à El-Bahia. Il y a des communes pauvres avec plusieurs associations sportives avec la même discipline, c'est absurde", s'indigne notre interlocuteur. N B