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FAYÇAL BELATTAR, CONTEUR, À "LIBERTE"
“J'ai été nourri dans mon imaginaire par l'Orient"
Publié dans Liberté le 21 - 08 - 2012

Lors de “La nuit du conte", organisée à l'espace Plasti, pour la clôture des soirées Mille et Une News, il a présenté une partie de son spectacle, premier volet d'une trilogie à venir. Le conteur revient, dans cet entretien, sur son travail de collecte, d'écriture et de transmission.
Liberté : “La Légende de l'homme qui ne voulait pas mourir", est le premier volet de la trilogie Battements au cœur de l'Orient. Pourriez-vous nous en parler ?
Fayçal Belattar : C'est l'épopée de Gilgamesh, le premier roi du monde, et le premier écrit sur terre. C'était un tyran sadique, un roi qui opprimait son peuple, qui a régné vers 3600 avant J.-C., mais au terme d'un voyage initiatique, il s'amendera et conduira son royaume à la prospérité. Il a fait d'Ourouk une cité puissante, florissante ; il a érigé des chefs-d'œuvre d'architecture, des monuments : le temple d'Inanna Ishtar dont la porte est en Allemagne, le mur de protection qui entoure Ourouk. Je n'ai pas encore édité ce premier volet, qui m'a pris sept mois de recherches et six mois d'écriture, mais je compte le faire, parce que j'ai déjà donné la générale du spectacle (50 minutes à une heure). Je suis accompagné sur scène par le musicien Lahbib Benslama (luthiste, flûtiste, percussionniste). On a essayé d'associer, de marier la parole à la musique. L'idée m'est venue parce qu'à un certain moment, je voulais me démarquer, être un conteur professionnel qui écrit ses contes.
Dans les deux prochains volets, vous vous intéressez à quels autres rois qui ont régné sur la Mésopotamie ?
Le deuxième volet, “l'Ombre d'un doute" ou “le Linceul de sable apporté par le vent", raconte l'histoire de l'orgueilleux Nabuchodonosor, roi de Babylone. C'est le même principe que le premier volet : une introduction, une description du roi, puis le rêve et l'aventure ainsi que la rencontre avec un prophète. J'ai consacré une grande partie aux Jardins suspendus de Babylone, les jardins de sa bien-aimée Sémiramis, et la tour de Babel, la pécheresse. Le troisième volet je l'ai consacré à deux rois : Hammourabi et Assourbanipal. Hammourabi est le premier être sur terre qui a instauré un code civil. Quant à Assourbanipal, c'est grâce à lui qu'on a pu avoir tout le savoir de la Mésopotamie, parce qu'il a rassemblé toutes les œuvres littéraires et d'art de son temps dans une bibliothèque. C'est dans sa bibliothèque qu'on a découvert les tablettes d'argiles écrite en cunéiforme. C'est grâce à lui qu'on a l'histoire de Gilgamesh, l'histoire de Nabuchodonosor, etc.
D'où vient votre intérêt pour l'Orient ?
J'ai, tout simplement, été nourri dans mon imaginaire par l'Orient. L'Orient, les murs derrières lesquels se cachaient tous les tissus des Mille et Une Nuits, les histoires d'Ibn El Mouqafae, Kalila et Dimna. Dans mon enfance, j'ai été bercé par les contes de ma grand-mère que je surnomme “la Bouche du monde". J'ai été élevé sur les histoires. Chaque soir, on me racontait un conte, et plus tard, j'ai beaucoup lu.
Vous êtes conteur à présent, mais qu'en est-il de votre parcours ?
J'ai une licence en langue et littérature françaises de l'université de Constantine, puis j'ai été admis à l'université de Rouen pour un master recherche, texte et culture publique, spécialité littérature française et comparée. Après, je me suis orienté tout naturellement vers le conte. J'ai fait deux ans de littérature orale, et j'ai été initié au conte par de grands conteurs, par le Centre des arts du récit de Grenoble, et par l'association Kan ya Makan de Constantine. Ce qui est le plus important pour moi c'est la transmission : transmettre tout ce qui est digne d'être transmis et rappeler aux gens ce qui est important comme valeurs. Je suis engagé dans l'oralité.
L'exercice de la transmission, qui se fait par voie orale, ne transforme peut-être pas le message mais agit sur le contenu...
Pour le moment, je suis dans le conte comme étant un spectacle, un art de la scène. Je veux mener un travail scientifique qui est la collecte. D'ailleurs, mon dernier travail, c'est une traduction et une adaptation du texte algérien-maghrébin El Haraz. Je ne l'ai pas encore monté mais j'ai terminé l'adaptation. C'est un texte chanté qui m'a terriblement touché, et qui m'a été transmis par la voix algérienne de Amar Ezzahi. Lorsque j'ai écouté sa version, je voyais le spectacle, je voyais le conte. S'il y a une continuité et si les gens nous prêtent toujours oreille, rien ne sera oublié. Ça me fera plaisir si un jour il y aurait un autre conteur qui transmettra mon texte, mes contes. En plus, je publie mes textes, donc je prends le risque de ne pas avoir un public, de ne pas avoir beaucoup d'audience. Je ne me vois pas dans la nécessité mais ça me tient à cœur de rappeler aux gens Gilgamesh. C'est très, très important de savoir d'où l'on vient, où on va, où on est.
Vous êtes un conteur d'expression française, ne pensez-vous pas traduire votre travail, notamment vers l'arabe, pour toucher un plus large public ?
Ces derniers temps, il y a beaucoup de débats sur la francophonie, parce qu'il y a moins de francophones dans le monde. Forcément, ça ne peut pas me servir, mais comme je suis d'expression française, je me sens responsable de me battre pour cette langue. Toutefois, je vais faire le spectacle El Haraz en bilingue (français et peut-être arabe dialectal en zadjal). Je ne pense pas traduire, pour le moment, mon travail vers la langue arabe classique, parce que j'estime que c'est une langue poétique et je veux prendre mon temps pour vraiment m'imbiber de cette langue.
S. K.


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