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“El-MIR'AT", DU THEÂTRE REGIONAL DE MASCARA
Une existence spleenétique
Publié dans Liberté le 22 - 09 - 2012

Et si les deux patients n'existaient pas ? Et s'ils n'étaient, en fait, que le reflet plaisant et réconfortant du docteur Youcef, qui ne trouve plus sa place dans le monde des hommes ? Et s'ils n'étaient que la voix d'un être en perdition, qui ne sait plus comment être au monde ?
Le rapport à sa propre image est souvent problématique. Si on dépasse plus d'une minute face au miroir, on réussit, parfois, à entrevoir ce qui se cache au fond de soi. Une toute partie de son âme. Et pour la plupart, on n'aime pas ce que l'on voit. On apprécie peu cette manière de se mettre à nu, de se retrouver désarmé face à soi-même. Lorsqu'on réussit à entrevoir autre chose que son propre reflet, on est considéré comme un aliéné pour le reste du monde, mais c'est parfois tellement plaisant de voir qu'on n'est pas seul dans ce monde en souffrance. C'est exactement ce qui arrive au personnage central de la pièce El-Mir'at (le miroir), le docteur Youcef (rôle campé par Slimane Ben Ouari), qui voit une version améliorée de lui-même. Il est un prophète, détenteur de la “vérité réelle" (al haqiqa al haqiqiyya). Il est, enfin, le héros de sa vie, l'homme providentiel que tout le monde attend, qui vient rappeler aux humains qu'il ne sert à rien de se voiler la face, en vivant dans le mensonge et la superficialité. Il leur demande d'affronter leurs réalités, de tout remettre en question, à commencer par leur propre identité. Produite par le Théâtre régional de Mascara et présentée, mercredi soir à la salle Mustapha-Kateb du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, dans le cadre de la compétition du Festival national du théâtre professionnel d'Alger, la pièce El-Mir'at, mise en scène par Mohamed Frimahdi et écrite par Samir Meftah, nous installe dans un asile psychiatrique dans lequel deux médecins tentent de soigner deux individus qui prétendent être frères. Yahia (incarné par Abdelkader Djeriou) et Saïd (interprété par Faouzi Ben Brahim) refusent de se conformer aux règles de la société ; ils remettent en cause leurs prénoms qu'ils n'ont pas choisis, leurs filiations qu'ils ne veulent plus assumer. Personne ne les a consultés, alors pourquoi devraient-ils s'appeler Yahia ou Saïd ? Cette logique séduit le docteur Youcef, en proie à des questionnements existentiels, et qui ne trouvent malheureusement pas écho auprès de son ami, le docteur Ali (incarné par Fethi Kafi). Et si les deux patients n'existaient pas ? Et les deux malades n'étaient, en fait, que le reflet plaisant et réconfortant du docteur Youcef, qui ne trouve plus sa place dans le monde des hommes ? Et s'ils n'étaient que la voix d'un être en perdition, qui souffre de désarroi, qui ne sait plus comment être au monde ? El-Mir'at fait partie des dramaturgies inclassables, oscillant ainsi entre l'absurde et le drame existentiel. L'auteur, Samir Meftah, a travaillé sur deux types de personnages : les protagonistes (Yahia, Saïd et Youcef) et les antagonistes (Ali et parfois Youcef). Il a surtout eu recourt à l'usage du lieu commun en construisant le texte des deux patients, puis il a choisi d'arborer un discours conventionnel et conformiste en sculptant les traits du docteur Ali, tout en réalisant un travail remarquable dans la structuration du personnage du docteur Youcef. C'est le personnage le plus complexe, qui sollicite un gros effort du comédien. Dans ce rôle, Slimane Ben Ouari n'a pas déçu et a mis en avant les caractéristiques intérieures de son personnage, forcément double, mais pas automatiquement souffrant de schizophrénie. La pression de la compétition lui a parfois fait perdre le fil, puisque sans texte, il n'exprimait pas toujours des réactions. La prestation de Faouzi Ben Brahim a été également une des belles surprises de la pièce. Il a été juste du début à la fin, jouant avec ou sans texte. Abdelkader Djeriou, qui a perdu sa voix au milieu du spectacle, n'a pas résisté à la pression et aux nombreuses propositions dans le jeu de ses camarades. Jouant sur le même modèle de l'aliéné depuis quelques années déjà, Abdelkader Djeriou n'a pas été à la hauteur de son talent, basculant le plus souvent dans le cabotinage. Sur le plan de la mise en scène, il y avait au moins deux visions qui étaient proposées. Il y a eu un travail intéressant mais pas toujours abouti sur la cacophonie, avec une vision artaudienne. Une tentative qui n'a pas dépassé l'exercice de style, car la cruauté n'a pas mené à la transe ; elle n'a pu se concrétiser scéniquement, ni même dans l'évolution des personnages.
Le texte a été tué avec l'ajout d'une scène où l'on a tenté d'expliquer au spectateur que tout se passait dans la tête d'un des personnages. Ce qui a cassé l'illusion et rompu le pacte avec le spectateur. La magnifique scénographie d'Abdallah Kebiri a ouvert de nouveaux espaces aux comédiens. En forme de casse-tête, avec à l'intérieur une bulle qui pourrait suggérer un cerveau humain, ce décor n'a pas toujours été exploité dans la pièce, faisant souvent office de décoration. Somme toute, et malgré ses failles ou ses moments difficiles qui peuvent être comblés avec le temps, El-Mir'at est une des plus intéressantes pièces présentées dans la compétition du Fntp.
S K


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