Résumé : Boualem est sous le choc. Durant le trajet jusqu'à l'hôpital, il lui fait un massage cardiaque mais elle ne revient pas à elle. À l'hôpital aussi, l'équipe des urgences ne peut plus rien pour elle. Tous les présents et ceux qui apprennent la nouvelle sont sous le choc. On ne veut pas croire que la mort ait pu emporter la mariée. Même Nadia n'y croit pas... Pourtant, c'est la vérité. Aïda est bel et bien décédée. Nadia et ses parents arrivent à l'aube. Ils trouvent la maison illuminée, de nombreuses voitures étaient garées et des gens assistaient à la veillée funèbre. Un magnétophone diffusait des chants religieux. La famille de Aïda les accueille les yeux rouges à force d'avoir pleuré. Nadia n'arrive toujours pas à s'y faire. Mais quand elle voit son amie dans le linceul blanc, au milieu du salon, entourée de toute la famille et amies qui la pleuraient, elle manque de s'évanouir. Soutenue par sa mère, elle va près d'elle et la pleure. - Prie pour elle, pour qu'elle repose au Paradis... Regarde la... On dirait qu'elle dort paisiblement... En effet, tous et toutes sont surpris par sa beauté rayonnante et le sourire qui détend son visage depuis la veille. Aïda semble heureuse dans son sommeil éternel. Karima les rejoint, prenant la main de Nadia, l'amie intime de sa fille. - Elle était dans la voiture quand c'est arrivé, lui raconte-t-elle. Quand on les a rejoints à l'hôpital, c'était déjà trop tard... Elle nous a quittés le jour de son mariage... - Mektoub Rebbi, dit Ghania, la mère de Nadia. Nous la rejoindrons tous un jour... Nul ne peut échapper à la volonté divine ! - Oui mais elle est si jeune... J'ai si mal au cœur que je crois que rien ne pourra apaiser ma douleur, se lamente Karima. On ne l'écoutait plus... - Prie pour son repos ! Son heure était arrivée, dit Ghania. - Je pense qu'on est responsable de... - Non, non, insiste Ghania. N'oublie pas que Dieu donne et reprend ce qu'Il lui appartient... Nous Lui retournerons tous ! Garde la foi ! Mektoub Rebbi ya Karima... Celle-ci ouvre la main et leur montre la chaîne en or avec un pendentif. - Khalti, où l'avez-vous trouvé ? demande-t-elle en la prenant dans ses mains. Nadia a reconnu le cadeau offert par Smaïl. Elle pense à la peine qu'il aura en apprenant la disparition de sa bien-aimée. - Elle la tenait dans sa main, murmure Karima avant de lui demander. C'était lui... n'est-ce pas ? Nadia hoche la tête et pleure à chaudes larmes. La mort était venue délivrer son amie qui ne voulait pas briser son serment. Elle est morte bien avant de parvenir à sa nouvelle demeure, bien avant d'appartenir à un autre que Smaïl. Depuis toujours, ils avaient dit que seule la mort pourra les séparer et c'est ce qui est arrivé. Nadia et ses parents ne tardent pas à Chlef. Après l'enterrement, ils rentrent à Alger. Nadia est inconsolable. Elle n'arrive toujours pas à se remettre de la perte de son amie. Un jour, elle reçoit un appel de Smaïl. Il est en permission et se trouve à Alger. Il voudrait la voir et elle lui fixe rendez-vous non loin de son lieu de travail, à midi. Après avoir raccroché, elle se demande ce qu'elle lui dira, comment elle lui apprendra la mort de sa dulcinée. Le lendemain, ils se retrouvent et vont dans une pizzéria. Il est heureux de la voir. - Comment vas-tu ? - Hamdoullah et toi ? - Merci, je vais bien... Un serveur vient prendre leurs commandes mais elle ne veut rien. Smaïl est déçu. Il remarque que Nadia ne le regarde pas dans les yeux. Elle sait qu'il ne touchera pas à sa pizza quand il saura. Elle n'ose pas lui apprendre la nouvelle. Elle attend qu'il lui demande des nouvelles de Aïda mais même ainsi, elle n'a pas le courage de lui dire. - Qu'as-tu Nadia ? Qu'est-ce que tu me caches ? Pourquoi ce silence ? S'est-elle mariée ? - C'est presque arrivé, répond-elle lentement. Ils l'ont forcée mais elle est... partie... Smaïl est soulagé. Il pense déjà la rejoindre. - Où est-elle allée ? Où se trouve-t-elle maintenant ? - Sache... qu'elle est en paix, lui dit-elle. Sa famille ne peut plus la forcer... Smaïl, il faut que tu saches qu'elle t'a aimé jusqu'à son dernier souffle... Le jeune homme sursaute comme si elle l'avait giflé. - Tu dis... Non, ce n'est pas possible... Nadia pleure. Elle sort de son sac le cadeau qu'il lui avait offert et le lui remet. Il pleure lui aussi et il sort de la pizzéria où il étouffe. Nadia le rejoint et tente de le réconforter. - Elle n'a pas rompu son serment, elle t'aimait... - Moi aussi, je ne le briserai pas, même si elle n'est plus de ce monde ! Nadia se demande s'il allait tenir parole ou tout oublier avec le temps. Mais le jeune homme avait juré et il allait tenir parole. Il s'est engagé dans l'armée et ne s'est jamais réconcilié avec sa famille. Quinze années ont passé depuis. Il est toujours fidèle aux doux souvenirs de sa défunte bien-aimée. Des souvenirs qu'il chérit au fond de son cœur en attendant de la rejoindre... Fin A. K.