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Les élections locales du 29 novembre 2012
Les élus face à la problématique de l'aménagement du territoire
Publié dans Liberté le 21 - 11 - 2012

Les élections locales auront lieu le 29 novembre 2012. Cette présente contribution se propose de poser la problématique de l'aménagement du territoire en principe de la responsabilité des élus locaux, en relation avec la politique gouvernementale.
La recomposition du territoire doit s'inscrire dans un vaste projet inséparable des réformes structurelles à tous les niveaux en cours. La conception volontariste étatiste de l'aménagement du territoire en Algérie, fondée sur la fameuse théorie des pôles de développement ou de croissance entraînants, a été un leurre et n'a pas eu les effets escomptés.
L'aménagement du territoire ne peut être conçu d'une manière autoritaire, interventionniste, conception du passé, mais doit être basé sur la concertation et la participation effective de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux afin d'optimaliser la fonction globale du bien-être collectif.
L'aménagement du territoire et la politique socioéconomique globale
L'Algérie s'étend sur 2 380 000 km2 dont 2 100 000 km2 d'espace saharien. La densité paraît faible, neuf habitants par km2, mais les neuf dixièmes sont concentrés sur les terres du Nord, donnant l'occupation réelle de 73 hab/km2 et se situant entre le Maroc (70 hab/km2) et la Tunisie (80 hab/km2). Sa situation géographique est stratégique: en face de l'Europe, côtoyant la Tunisie, l'Atlantique Maroc/Mauritanie, la Libye le Mali et le Niger comme point d'appui de l'Afrique subsaharienne, où les tensions récentes au Sahel ont un impact direct sur sa sécurité. Il convient de prendre le soin de ne pas confondre l'espace géographique avec l'espace économique qui intègre le temps, l'espace étant conçu comme surface, distance comme ensemble de lieux, et éviter que plus de 95% de la population revive sur moins de 10% du territoire. L'aménagement du territoire devra répondre aux besoins des populations en quelque lieu qu'elles se trouvent et assurer la mise en valeur de chaque portion de l'espace où elles sont installées.
Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites, mais d'organiser leur solidarité à travers des réseaux rénovés qui tiennent compte des mutations, tant internes que de l'économie mondialisée.
L'aménagement du territoire doit favoriser une armature aubaine souple à travers les réseaux, la fluidité des échanges, la circulation des hommes et des biens, les infrastructures et les réseaux de communication étant le pilier. Cela implique une nouvelle architecture des villes, évitant ces ghettos sans âme, des sous-systèmes de réseaux mieux articulés, plus interdépendants bien que autonomes dans leurs décisions, évitant le gigantisme.
Cette nouvelle politique devrait être basée sur la concertation et la construction des solidarités locales. Elle devra forcément se situer dans le cadre d'une stratégie plus globale incluant la protection de l'environnement souple dans son organisation et loin de toute tutelle administrative, dont le rôle essentiel est la prospective du territoire, en évitant notamment la marginalisation d'une partie du territoire; la dislocation, le centralisme administratif par l'hégémonie de la capitale et l'exode massif vers les villes poussant à l'anarchie dans le processus d'urbanisation, et ce, afin de construire un socle productif sur plus d'individus et davantage d'espace.
Des collectivités locales providence à des collectivités managers
Cela pose fondamentalement le nouveau rôle de l'Etat et des collectivités locales à travers une véritable politique de décentralisation, devant aller à terme vers la régionalisation économique, à ne pas confondre avec le régionalisme néfaste, base de l'économie de marché et de la démocratisation des décisions, ce qui ne saurait signifier déconcentration. Un nouveau rôle de l'Etat en symbiose avec les walis relais est d'être un Etat stratège et régulateur.
L'Etat doit décider mieux, évaluer davantage, s'organiser à effet en privilégiant l'adhésion par le dialogue avec l'ensemble des acteurs sociaux. L'Etat n'oblige pas mais mobilise par l'élaboration d'objectifs cohérents et concertés pour accroire l'efficience macroéconomique et macrosociale.
Cette nouvelle politique permettra l'exercice de la responsabilité des citoyens à travers la méditation de leurs organisations et évitera l'affrontement direct Etat-citoyens, cause de tensions inutiles. Ces actions doivent s'opérer impérativement et parallèlement avec plus de pouvoirs aux élus locaux.
Cellule de base par excellence, la wilaya et la commune algériennes impliquent leur dynamisation tout en évitant qu'une bureaucratie locale se superpose à une bureaucratie centrale plus néfaste.
Après la commune providence du tout-Etat, l'heure est au partenariat entre les différents acteurs de la vie économique et sociale, à la solidarité, à la recherche de toute forme de synergie et à l'ingénierie territoriale. C'est dans ce contexte que la commune doit apparaître comme un élément fédérateur de toutes les initiatives qui participent à l'amélioration du cadre de vie du citoyen, à la valorisation et au marketing d'un espace
C'est à la commune que reviendra ainsi la charge de promouvoir son espace pour l'accueil des entreprises et de l'investissement. Le double objectif recherché serait la création de ressources fiscales et la promotion de l'emploi de proximité. Avec le nouveau système politique, qui devra être consacré dans la nouvelle Constitution, la commune devra par ailleurs et naturellement se constituer en centre d'apprentissage de la démocratie de proximité qui la tiendra comptable de l'accomplissement de ses missions.
La commune doit se préparer à une mutation radicale relevant de la décision politique au plus haut niveau, devant la faire passer du stade de collectivité locale providence à celui de collectivité entreprise responsable de l'aménagement, du développement et du marketing de son territoire. C'est pourquoi la fonction de wali - dont le rôle essentiel est celui d'animation et de coordination des communes - ne doit plus répondre aux critères actuels, où l'administratif prime, mais à des hommes managers d'un niveau intellectuel élevé et d'une haute moralité si l'on veut éviter la bureaucratisation locale. Cette mutation soulève la question des moyens et surtout de leur optimisation. La réforme de la fiscalité devra prendre en charge les ressources propres dont doivent disposer les communes, ainsi que les péréquations qui permettront d'aider les moins favorisées d'entre elles.
Pour répondre à cet enjeu majeur, on doit miser sur la valorisation du territoire et l'organisation du développement autour d'espaces équilibrés et solidaires (éco-pôles qui regrouperaient universités, centres de recherche, banques-entreprises, chambres de commerce, administrations), tenant compte de l'urgence d'une urbanisation maîtrisée, de la protection de l'environnement et du cadre de vie qui se dégradent de jour en jour engendrant des surcoûts.
En conclusion, l'aménagement du territoire renvoie forcément aux réformes, à la refondation de l'Etat algérien et à une vision stratégique globale de l'espace, où le politique, l'économique, le social et le culturel sont inextricablement liés. Cela pose fondamentalement le principe du futur rôle de l'Etat dans le développement économique et social devant réaliser un triple objectif :une société plus équilibrée et plus solidaire ; la croissance au service de l'emploi ; mettre l'Algérie au cœur du développement de toute la région euroméditerranéenne, plus globalement de l'intégration du Maghreb, pont entre l'Europe et l'Afrique, en favorisant la croissance économique synchronisée avec le progrès social. L'aménagement du territoire doit permettre, sous réserve de plus de moralité dans la gestion de la cité, notamment des deniers publics, de réaliser la symbiose Etat - citoyens, redonner confiance aux citoyens algériens, la confiance et toujours la confiance sans laquelle aucun développement fiable ne peut se réaliser.
D'où l'importance du taux de participation réel, y compris les bulletins nuls aux futures élections locales par rapport aux inscrits. Et ce bien entendu évitant l'utopie, tenant compte d'un univers de plus en plus globalisé où les grands espaces socio-économiques dominants sont basés sur la maîtrise des connaissances (le savoir), avec pour fondement la dynamique de l'entreprise créatrice de richesses, l'Etat de droit, la bonne gouvernance et la liberté entendue au sens large, par la promotion de la condition féminine et de l'homme pensant et créateur.
A. B.
Professeur des universités, expert international


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