Le cinéaste Costa Gavras sera honoré, le 13 décembre prochain, par le Festival international du cinéma d'Alger (Fica), et ses Journées du film engagé, et son dernier film, le Capital, qui met en vedette Gad El-Maleh dans un rôle plutôt inattendu, celui d'un banquier sans scrupule, sera également projeté. L'engagement se déploiera sous ses différentes formes à Alger, lors de la deuxième édition du Festival international d'Alger (Fica), dédié au film engagé, prévue du 6 au 13 décembre 2012, à la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth (cérémonies d'ouverture et de clôture + projections de fictions), à la Cinémathèque algérienne —Musée du Cinéma — (projections de documentaires), et à la salle Frantz-Fanon de Riadh El Feth (débats avec les réalisateurs au lendemain des projections + 2 tables rondes). “Le Cinquantenaire de l'Indépendance marque nos choix. Il y a beaucoup de films sur la guerre de Libération nationale, et la Palestine [mise cette année à l'honneur par le festival]. L'engagement est relié à nous de manière charnelle sous ses différentes formes", a signalé Ahmed Bedjaoui, président d'honneur du Fica, lors de la conférence de presse, qu'il a animée hier matin à la salle Frantz-Fanon (Riadh El Feth), avec Zehira Yahi, commissaire du Fica. Mme Yahi a d'ailleurs mis l'accent sur les critères de sélection des 25 films qui seront projetés (en provenance de 14 pays). “Les films sont de grande qualité", a-t-elle soutenu, en estimant que le critère de qualité a été le plus déterminant dans les choix du commissariat du festival, qui se décline sous forme de Journées du film engagé. Une nouveauté : la compétition Après une première édition qui a été émaillée par la présence d'Oliver Stone en pré-festival et marquée par la projection de films de grande qualité, cette année, le festival propose une compétition [deux catégories : fiction (Grand prix et Prix spécial du jury) et Documentaire (Grand prix et Prix spécial du jury)]. Dix longs métrages concourent dans la catégorie Fiction, notamment Zindeeq de Michel Khleïfi (film d'ouverture), Yema de Djamila Sahraoui, la Pirogue de Moussa Touré (Tanit d'or au JJC 2012), Rengaine de Rachid Djaïdani, ou encore Wilaya de Pedro Perez Rosado. À ce propos, Mme Yahi indiquera : “Nous sommes très heureux d'avoir ‘Zindeeq' du Palestinien Michel Khleïfi, de même que nous sommes très heureux d'avoir ‘Wilaya' sur le combat de la République arabe sahraouie démocratique pour son indépendance." Le jury de la catégorie Fiction est présidé par Djamel-Eddine Merdaci et composé de Zoubeida Mameria, Abderezak Hallal, Arslane Lourari et Mario Serenellini (critique de cinéma italien qui présentera également le film César doit mourir des frères Taviani). Treize films concourent dans la catégorie Documentaire, notamment Ils ont rejoint le front de Jean Asselmeyer, Stéphane Hessel, une histoire d'engagement de Christine Seghezzi, l'Afrique des ténèbres à la lumière de Lamine Merbah et Ali Beloud, ou encore Thala rébellion éternelle d'Adel Bakri. Le jury dans cette catégorie est présidé par Kamel Dahane et composé de Boualem Aïssaoui, Nadia Cherabi, Mina Kassar et Abdenour Zahzah. Trois hommages et deux tables rondes Le Fica 2012 rendra trois hommages : “à ‘Shashat' (écrans) réseau des cinéastes palestiniennes ; des femmes admirables et remarquables qui vivent à Ramallah. On leur rend hommage pour leur courage et la qualité exceptionnelle de leur travail", dira Zehira Yahi ; à Madeleine Riffaud (d'ailleurs un documentaire intitulé les Trois guerres de Madeleine Riffaud de Philippe Rostan), une militante antinazie, qui est devenue correspondante de guerre en Algérie dans les années 1950 ; et au grand ami de l'Algérie, Costa Gavras, dont le dernier long métrage, le Capital, sera projeté le 13 décembre prochain à 19 heures à la salle Ibn Zeydoun. Deux tables rondes seront organisées durant le Fica : la première s'interrogera sur les frontières thématiques du cinéma engagé, la seconde portera sur la vision des jeunes cinéastes sur la guerre de Libération. Le festival démarre donc demain. Au programme, des présentations (commissariat, jury, Michel Khleïfi), la projection du film et un débat. En outre, Ahmed Bedjaoui a précisé que les projections à Ibn Zeydoun seront en format DCP (Digital Cinema Package). Ce sera “un premier test pour le festival". Et Mme Yahi d'appuyer que si le ministère récupère les salles de cinéma, “il est prévu d'équiper les futures salles des dernières technologies". “Le cinéma s'affiche !" En plus de cette belle programmation dense et qui s'articulera autour de trois projections quotidiennes, à la Cinémathèque algérienne et à Ibn Zeydoun, une exposition placée sous le signe de la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance est organisée dans le hall de la salle Ibn Zeydoun. Cette exposition présente “un ensemble important d'affiches retraçant l'histoire du cinéma ainsi que la production algérienne, depuis l'indépendance à nos jours (1962-2012)", indiquent les organisateurs sur le dossier de presse. Relevons enfin que la commissaire du festival a rappelé qu'il n'y a pas pour la présente édition de choix particulier dans la thématique de l'engagement et que les critères de sélection n'ont pas pris en ligne de compte l'année de production des films. Elle a également souligné que parmi les perspectives du Fica, et notamment pour l'année prochaine, la création d'un site web et d'un logo (un concours sera lancé à destination des artistes plasticiens, avec une priorité aux étudiants des écoles des Beaux-Arts). Quant à l'affiche de cette année, elle est signée le plasticien Karim Sergoua. Le Fica prend donc en charge la notion de l'engagement, dans son sens le plus large, et promet d'être une grande fête du 7e art, mais aussi un espace de débat et de réflexion, dans un Alger qui attendait depuis longtemps un festival à sa mesure ! S.K Toutes les projections du festival sont gratuites. PROGRAMME DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU CINEMA D'ALGER DEDIE AU FILM ENGAGE PROJECTION DES FILMS FICTIONS Salle Ibn Zeydoun (Riadh El Feth) Jeudi 6 décembre 2012 18h : Ouverture officielle de la 2e édition du Festival international du cinéma d'Alger. Présentation des deux jurys pour les compétitions des films (Documentaires & Fictions). 19h : Projection de «Zindeeq» de Michel Khleïfi. Vendredi 7 décembre 2012 15h : «Zindeeq» de Michel Khleïfi. 17h : «Le Conte des 3 diamants» de Michel Khleïfi. 19h : «Aujourd'hui» d'Alain Gomis. Samedi 8 décembre 2012 15h : «Aujourd'hui» d'Alain Gomis. 17h : «Yema» de Djamila Sahraoui 19h : «Marley» de Kevin Macdonald. Dimanche 9 décembre 2012 15h : «Yema» de Djamila Sahraoui. 17h : «César doit mourir» des frères Taviani. 19h : «Wilaya» de Pedro Perez Rosado. Lundi 10 décembre 2012 15h : «Wilaya» de Pedro Perez Rosado. 17h : Hommage aux cinéastes palestiniens du réseau «Shashat». 19h : «Nostalgie de la lumière» de Patricio Guzman. Mardi 11 décembre 2012 15h : «Nostalgie de la lumière» de Patricio Guzman. 17h : «Rengaine» de Rachid Djaïdani. 19h : «La Pirogue» de Moussa Touré. Mercredi 12 décembre 2012 15h : «César doit mourir» des frères Taviani. 17h : «Marley» de Kevin Macdonald. 19h : «Dias de Gracia» de Everardo Gout. Jeudi 13 décembre 2012 18h : Clôture officielle. 19h : Hommage à Costa Gavras. Projection de «le Capital» de Costa Gavras. Vendredi 14 décembre 2012 15h : «Rengaine» de Rachid Djaïdani. 17h : «Dias de Gracia» de Everardo Gout. 19h : «La Pirogue» de Moussa Touré. PROJECTIONS DES FILMS DOCUMENTAIRES Cinémathèque algérienne –Musée du Cinéma- (26, rue Larbi Ben M'hidi, Alger). Vendredi 7 décembre 2012 18h : «Thala rébellion éternelle» d'Adel Bakri. Samedi 8 décembre 2012 15h : «Will the real terrorists stand up?» de Saul Landau. 16h30 : «Ils ont rejoint le front» de Jean Asselmeyer. 18h : «Jean Ziegler contre l'ordre moral» d'Elisabeth Jonniaux. Dimanche 9 décembre 2012 15h : «L'Afrique des ténèbres à la lumière» de Lamine Merbah. 16h30 : «L'Algérie nouvelle, on y croyait» de Chloé Hunziger. 18h : «Indochine sur les traces de ma mère» d'Idrissou Mora Kpaï. Lundi 10 décembre 2012 15h : «Stéphane Hessel, une histoire d'engagement» de Christine Seghezzi. 16h30 : «L'Homme de ‘la question'» de Christophe Kantcheff. 18h : «Armadillo» de Janus Metz. Mardi 11 décembre 2012 15h : «Moudjahidate» d'Alexandra Dols. 16h30 : «La moudjahida et le parachutiste» de Mehdi Lalaloui. 18h : «Les 3 guerres de Madeleine Riffaud» de Philippe Rostan. Hommage à Madeleine Riffaud. TABLES RONDES Cercle Frantz Fanon (Riadh El Feth). Lundi 10 décembre 2012 12h : Table ronde, «Quelles frontières thématiques pour un cinéma engagé», animée par Ahmed Bedjaoui. Mercredi 11 décembre 2012 12h : Table ronde, «Les jeunes cinéastes et leur vision de la guerre de libération», animée par Salim Aggar. *NB : Toutes les projections du festival sont gratuites.