Selon les spécialistes de la structure, l'Algérie enregistre 60 000 nouveaux cas d'AVC annuellement. 30% d'entre eux sont évitables par le traitement de la sténose carotidienne asymptomatique, qui peut être dépistée par un médecin généraliste. Les 3es journées chirurgicomédicales de l'EHS Dr Maouch (ex-CNMS), tenues hier, ont permis de mettre à jour le niveau de prise en charge des spécialités de la structure, notamment la cardiologie et la chirurgie cardiaque et vasculaire. “L'objectif de cette rencontre est l'échange d'expériences entre différents partenaires", a expliqué M. Sandjabi, directeur général adjoint du CNMS. Le Pr Belhocine, président du comité scientifique de la rencontre et chef de l'unité de réadaptation cardiaque, a affirmé que le CNMS est bien avancé dans la cardiologie interventionnelle. Un constat corroboré par le Dr Brakni, qui a confirmé que la majorité de ses techniques sont pratiquées aussi bien pour les urgences que pour les interventions différées. “Nous progressons énormément dans la programmation des patients. Les délais sont raccourcis à une semaine au maximum", a complété le Pr Belhocine. Il a néanmoins déploré le déficit en communication entre les différents spécialistes. “Entre nous, on ne parvient pas à coordonner la prise en charge des patients. La plupart des malades que nous avons au service de réadaptation cardiaque nous sont adressés par d'autres structures hospitalières, alors que le service de cardiologie est à un étage au-dessus", a-t-il regretté. Il semblerait qu'une mésentente entre chefs de service de l'EHS bloque quelque peu le fonctionnement du centre. Pour exemple, le service de cardiologie a été fermé pendant deux ans à cause d'un différend entre deux professeurs. D'ailleurs, de nombreuses personnalités marquantes de l'hôpital, à l'image du Pr Adghar ou du Pr Bougherbal ont boycotté la rencontre d'hier. “Une grande pression est exercée sur le CNMS. Il faut absolument développer la coordination interservices", a recommandé le Pr Belhocine. Au-delà, le CNMS demeure une référence en matière de prise en charge des maladies cardiaque et vasculaire et aussi de médecine du travail. Il est en train de gagner des galons dans la transplantation rénale. 207 greffes rénales ont été réalisées à partir de prélèvement d'organe sur donneurs vivants dans l'enceinte de cet EHS. Le Dr Chebli, maître assistant en chirurgie vasculaire, a abordé, dans sa communication, la problématique de la sténose carotidienne asymptomatique. Il a rappelé que d'après les statistiques de la Société algérienne de neurologie et de neurochirurgie clinique, l'Algérie enregistre 60 000 nouveaux cas d'AVC chaque année. 30% d'entre-eux peuvent être évités, si la sténose carotidienne, qui en est à l'origine, est traitée au stade asymptomatique. Il a souligné que le dépistage se fait aisément par un médecin généraliste, qui identifie un souffle carotidien par stéthoscope. Il oriente alors le patient vers un spécialiste qui pousse plus loin l'exploration. Il a estimé important aussi que les cardiologues fassent automatiquement un lien entre un anévrisme de l'aorte et les artériopathies omblitérantes des membres inférieurs. “Il faut prendre en charge sérieusement cette population cible", a-t-il soutenu. S H.
