Le procès du cerveau présumé des attentats à l'explosif, ayant ciblé, en 2007, le siège du Palais du gouvernement et le siège de la sûreté urbaine de Bab-Ezzouar, Fateh Bouderbala, prévu pour lundi dernier à la cour d'Alger a été reporté. Cet ajournement est motivé par le pourvoi en cassation interjeté par le prévenu devant la Cour suprême à l'encontre de l'arrêt de renvoi. Ainsi, le juge a décidé le report de l'affaire jusqu'à ce que la Cour suprême statue sur ce pourvoi en cassation, sans toutefois déterminer de date précise pour la reprise du procès. Selon l'arrêt de renvoi, Bouderbala “émir", à l'époque d'Alger et sa périphérie d'Al-Qaïda pour le Maghreb islamique (Aqmi), avait reconnu avoir supervisé par téléphone l'itinéraire des kamikazes qui étaient à bord des véhicules piégés jusqu'à leur arrivée sur les lieux ciblés (Palais du gouvernement, siège de la sûreté urbaine de Bab-Ezzouar) où il leur avait donné l'ordre d'actionner leurs ceintures bourrées d'explosifs. L'attentat du Palais du gouvernement avait fait 20 morts et 222 blessés. Celui de Bab-Ezzouar 11 morts et plus de 100 blessés. D'autres attaques du même genre avaient échoué dans le quartier huppé de Hydra près de l'ambassade du Danemark où habitent de très hauts responsables de la sécurité algérienne. Agissant sur la base de renseignements fournis par l'accusé, les services de sécurité avaient pu neutraliser deux refuges de terroristes et récupérer des quantités d'explosifs ainsi que quelques armes légères. Le groupe Bouderbala compte 18 prévenus dont 9 en fuite. La plupart activaient dans la région de Thénia. Fateh Bouderbala et Abdelmalek Droukdel ainsi que huit de leurs complices ont été condamnés à la peine de mort par le tribunal de Sidi-M'hamed. Qui est Fateh Bouderbala ? Son surnom est Abdelfateh Abou Bassir, un des doyens terroristes. Il a rejoint le GIA en 1995, puis le premier noyau du GSPC ne 1998. Il était l'homme de confiance de Droukdel, auquel il rendait compte directement de ses actions. Un communiqué officiel a indiqué, à l'époque, qu'il avait été arrêté dans un refuge à Alger avec deux de ses acolytes sur information fournie par la population. Il était en possession d'un lance-roquette, de plus de 800 kg d'explosifs, de 3 bombes prêtes à l'emploi, de micro-ordinateurs avec commande à distance, ainsi que d'une vingtaine de détonateurs. Il a avoué que cet arsenal meurtrier devait “être utilisé durant le Ramadhan aux fins de commettre des attentats spectaculaires". Affaire à suivre. N. H.