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Infrastructures sensibles de classe “A"
La sécurité du site d'In Amenas a-t-elle été confiée aux spécialistes ?
Publié dans Liberté le 05 - 02 - 2013

Ce qui s'est passé le 16 janvier à In Amenas – Tiguentourine usine de traitement de gaz (infrastructure économique stratégique) – point sensible de classe “A", attaquée par un groupe terroriste puissamment armé, remet sur le tapis “la vulnérabilité des entreprises face aux attaques ou aux sabotages d'infrastructures par des terroristes". Tout d'abord et avant de développer cet aspect important dans la gestion des risques majeurs, nous nous inclinons à la mémoire des victimes qui ont perdu la vie et compatissons avec les blessés.
Aussi, nous rendons un vibrant hommage à l'ANP et à ses “unités d'élite" qui, grâce à leur professionnalisme, leur expérience et leur engagement à défendre et protéger leur pays, l'Algérie, ont maîtrisé la situation et neutralisé les assaillants, auteurs de cette attaque qui se voulait de grande envergure. Nous saluons ces hommes qui n'hésitent pas à mettre leur vie en danger pour sauvegarder des vies humaines et veiller à ce que l'Algérie vive souveraine. Ceci dit, il y a lieu de souligner qu'en matière de protection du patrimoine, l'Etat n'a pas lésiné sur les outils réglementaires en promulguant des décrets et lois relatifs à la sûreté interne de l'établissement. Ce qui vient de se passer à In Amenas doit interpeller les consciences de tous les responsables, particulièrement ceux en charge des missions de protection et de sécurité, que ce soit ceux de la sécurité industrielle (HSE) ou de la sûreté interne (SIE). En matière de protection des biens et des personnes, le législateur n'a rien laissé au hasard, à l'exception (peut-être) de préciser par une disposition claire et précise que “la sécurité ne doit être confiée qu'à des professionnels avérés". En effet, on ne badine pas avec la sécurité ! Confions la sécurité aux seuls spécialistes, donnons-leur les pouvoirs et les moyens et faisons-leur porter la responsabilité de la protection des biens et des personnes, veiller à la sauvegarde du patrimoine public et par-delà la protection de notre économie ; ensuite, quoi qu'il advienne nous leur demanderons des comptes en cas de défaillance du management sécuritaire. A présent, le management en matière de sûreté interne n'est pas l'apanage des experts, de spécialistes, de professionnels chevronnés. Ces derniers sont marginalisés, souvent écartés de cette noble fonction, voire même mis à la retraite suite à leur comportement “qu'on trouve" gênant et dérangeant ! L'attaque de Tiguentourine en est un argument de plus, plaidant en faveur de combler certains vides, notamment des dispositions liées aux critères prévalant lors de la nomination des gérants de ces sociétés de gardiennage, surtout celles relevant du secteur public et opérant dans les secteurs stratégiques. En “installant" des professionnels à la tête de ces sociétés, on ne fera qu'améliorer les prestations et contribuer du coup à réduire ou tout du moins à atténuer les conséquences lors de la survenance d'un risque majeur.
L'urgence de combler le vide juridique
Que n'a-t-on pas vu une société de gardiennage (publique), chargée des missions de surveillance et de sécurité dans le secteur des hydrocarbures (gérance confiée à un cadre en mécanique – un maintenancier dans une raffinerie – comme on dit et cela pendant près de 4 années !). Et comble de l'ironie, on continue à ce jour à confier dans cette société la responsabilité d'une structure aussi névralgique que la direction des opérations, rien que ça, à quelqu'un qui n'a jamais touché ni de près ni de loin à l'activité de sécurité (un ancien instituteur dans le primaire et ex-employé de mairie). Aucune connaissance des techniques de sûreté et de protection, encore moins du maniement des armes (ces sociétés utilisent souvent dans leurs fonctions des armes), etc. On ne devient pas un spécialiste par “expérience" (la sûreté interne est une science), tout comme un infirmier ne deviendra jamais chirurgien, mais dans les cas cités plus haut, ce sont ces “infirmiers" qui sont chargés de réaliser des opérations chirurgicales dans les domaines de la sûreté interne. Quant aux résultats on vous laisse le soin de les imaginer.
Ces sociétés de gardiennage dites de “sécurité" qui sont liées par des contrats commerciaux par le biais de “conventions" sont souvent chargées d'assurer la sûreté interne de l'établissement, se retrouvent à “faire" de la protection et non du gardiennage ! A cet effet, il faut savoir que gérer la protection d'une entreprise stratégique n'est pas à la portée du premier venu et surtout quand on n'est pas spécialiste. Le plan de sûreté interne (PSI) est un plan régi par des décrets et des lois. L'élaboration de ce PSI obéit à des règles. Et son règlement et particulièrement sa gestion permettent de faire face à des situations de crise très complexes, notamment par le déroulement de ses différents sous-plans d'alerte, d'action et de défense. Différentes hypothèses sont élaborées à l'avance sur la base de scenarios. Si ces plans de sûreté interne sont conçus et élaborés par des spécialistes et testés régulièrement il y a de fortes chances que le jour où on doit les appliquer les conséquences d'un risque, aussi important soit-il, se verraient atténuées considérablement. Cependant il se trouve que des incompétents se cachent derrière – arguant le fait que — l'approbation de ces PSI est faite par les services de la wilaya et quand même bien (et heureusement que le législateur en a confié cette mission à l'administration) cela relève des prérogatives du wali, cela ne devrait en aucun cas diminuer de la responsabilité morale et pénale de ces responsables gestionnaires de ces sociétés de gardiennage en cas de défaillance.
L'expérience ne signifie pas l'ancienneté
Il importe à ce titre de se pencher sérieusement sur des programmes de formation des personnels dits de sécurité : agents de protection et de surveillance, chefs de groupe, superviseurs, chefs de site, managers, etc. Mais attention ! il ne s'agit pas de former pour former, mais de constituer des structures de sûreté interne compétentes, maîtrisant les techniques de protection, de contrôle, de surveillance, aptes à dérouler des plans opérationnels de défense des sites stratégiques dont ils ont la charge et la responsabilité de protéger et de défendre. En fait, il est question d'un vaste programme en définitive ! Mais le pas le plus urgent, c'est de donner un coup de balais dans la fourmilière et remettre les “choses" à leur place. Ce qui vient de se passer à In Amenas doit être l'élément déclencheur pour nous faire comprendre que la sécurité et la sûreté interne au niveau d'un site névralgique est une “affaire très sérieuse" qui doit bénéficier d'une attention très particulière et très urgente de la part des responsables concernés, il y a péril en la demeure. Quand on veut “caser" quelqu'un (un ami), on ne le nomme pas comme gestionnaire d'une société de sécurité, tout comme quand on veut aider “socialement" une personne on ne la “case" pas comme agent de sécurité et surtout comme agent de sûreté interne, car en plus du risque qu'ils font courir à la société ils mettent en même temps la vie de ces agents en danger. Les efforts déployés par les pouvoirs publics en matière de consolidation et promotion de la sûreté interne d'établissement imposent aujourd'hui une action soutenue pour développer cette fonction dont la pérennité demeure liée principalement à une action permanente de suivi. Les sociétés de gardiennage, de transport de fonds et escortes de produits sensibles dûment agréées apportent sans aucun doute leur participation et mettent leurs services et compétences à la disposition des sociétés désireuses de faire protéger leur patrimoine par des entreprises spécialisées. Ces sociétés de gardiennage doivent avoir leur mot à dire lors des négociations avec leurs clients et non “obéir" rien que pour avoir le marché. L'apport de ces sociétés de gardiennage dans la politique de prévention des risques a pour objectif de mettre en place des dispositifs opérationnels qui répondent aux exigences des plans de sûreté interne ainsi que des systèmes performants visant à assurer la protection des personnes, des biens et l'environnement. A cet effet, il faut savoir que l'information préventive et le renseignement sont des axes importants de cette politique : l'objet de cette contribution est de permettre de comprendre l'importance des enjeux et la responsabilité de ces sociétés lors de la prise en charge des missions de protection de ces sites stratégiques.
Il faut être conscient des menaces éventuelles et des risques encourus et surtout être en mesure d'évaluer et de mesurer les conséquences qui peuvent en découler et que la “démarque inconnue" fait son apparition et provoque l'incident catastrophique ! Que faire alors pour y parer et quelles sont les mesures à mettre en place pour prévenir ces dangers et y faire face ? La vulnérabilité d'une zone ou d'un point donné est l'appréciation de la sensibilité des éléments vulnérables présents dans la zone à un type d'effet donné. Les responsables en charge de la protection de l'économie nationale accordent un intérêt particulier aux sociétés de sécurité, surtout celles activant dans les secteurs sensibles (énergie (électricité et gaz), distribution d'eau potable, médicament, transports (terrestre, aérien, maritime), raffineries, etc.) et qui peuvent être des auxiliaires à part entière d'un système global de protection et de défense, (d'où l'importance de revoir la composante de certaines d'entre elles). Mais pour ce faire, les exigences dans la qualification des personnels exécutants, particulièrement les responsables de l'encadrement de ces personnels chargés de la gestion des dispositifs opérationnels, doivent être draconiennes (diplôme et expérience avérés dans le domaine (nous parlons bien sûr de l'expérience, pas de l'ancienneté).
La réalité est tout autre
On ne devient pas un agent de sécurité et à plus forte raison un “agent de sûreté interne" rien qu'en endossant une tenue, tout comme on ne peut confier la responsabilité d'un site sensible à des personnes qui n'ont aucune relation avec l'activité de sécurité, et à des degrés plus élevés on ne peut confier la gestion des dispositifs opérationnels (niveau directeur) à des “non-professionnels". Les enjeux sont trop importants. D'aucuns seraient tentés de justifier de l'importance de l'attaque pour dire que ce n'est certainement pas des agents de sûreté qui auraient pu y faire face, nous en convenons parfaitement, mais ce que nous souhaitons c'est de saisir cette occasion pour méditer sérieusement sur les importants aspects de défaillances existants dans cette activité de sûreté interne qui s'occupe de la sécurité intra-muros. En effet, et si un incident majeur aux conséquences incalculables se produisait ? Tout en sachant que les conséquences d'une mauvaise gestion sont très graves et le temps de réaction est très court. Nous suggérons d'y méditer sérieusement et... avant la survenance d'incidents, il y va de la pérennité de nos entreprises stratégiques et de la protection de nos installations et de notre économie nationale. Et si la société mère de cette entreprise (publique) de gardiennage “misait" sur elle en “s'intéressant" davantage à son organisation, tant dans les domaines de la composante de ses ressources humaines (encadrement de haut niveau et formations spécifiques pour le personnel opérationnel), que dans le déblocage des ressources financières conséquentes, cette société pourrait rivaliser avec les meilleures sociétés étrangères qui activent dans ces domaines de sécurisation des sites stratégiques ; et avec le bonus que le “secret et le confidentiel" requis dans ce type d'activité seraient bien gardés.
Dr M. D.
*Enseignant chercheur/ Docteur of sciences in engineering and technical's security, Londres.
Expert en sûreté interne d'établissement. Email: [email protected]


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