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MELHFA CHAOUIE
Comment se faire une place ?
Publié dans Liberté le 30 - 03 - 2013

Toutes les régions du pays ont leur spécificité, ce qui fait dire à certains que l'Algérie n'est pas un pays mais un continent. Dans les Aurès, un morceau du puzzle frôlant une mort certaine est la “melhfa" chaouie, n'était la contribution du mouvement associatif
Il y a à peine quelques jours, de belles Algéroises, jeunes et moins jeunes, ont ressorti leur joli haïk blanc, comme pour montrer le chemin, le temps d'une journée sous le soleil de la Blanche, qu'une grande part de notre algérianité ne peut, et ne doit pas, être mise aux oubliettes, encore moins au musée, car il s'agit d'une partie ou morceau, aussi petit soit-il, d'une mosaïque qu'on appelle l'identité nationale. Toutes les régions du pays ont leur spécificité, aussi bien culturelle, linguistique, topographique, climatique, ce qui fait dire à certains que l'Algérie n'est pas un pays mais un continent.
Dans les Aurès, ou le pays chaoui, un morceau du puzzle (et pas des moindres!) à frôler une mort certaine est la “melhfa chaouie", si ce n'est la contribution in extremis (encore une fois !) du mouvement associatif, et précisément de quelques éléments conscients que le trépas de cette tenue millénaire est une perte irréparable, car portée par la gardienne de la mémoire : la femme.
On assiste depuis plus d'une dizaine d'années à une renaissance de la robe berbère des Aurès, aussi timide que silencieuse au début, mais qui a su éviter, surmonter et contourner moult entraves et difficultés, pour se faire une place sous le soleil auressien au début, pour voir un peu plus grand chaque jour et avoir des adeptes hors territoire.
Et la belle histoire ne fait que commencer ! Voir, revoir, enquêter, savoir comment a eu lieu ce miracle, nous conduit chez pas mal d'acteurs qui ne se doutaient pas un seul instant qu'ils allaient être les sauveurs d'une tenue, celle des ancêtres. Le défunt Mostefa Gerbazi était l'un de ces pionniers et résistants à l'appel des sirènes.
Il avait encouragé les couturières à revenir à cette coupe bannie des catalogues, et avait acheté et vendu à perte, rien que pour maintenir en vie, au péril de sa santé, la “melhfa" noire avec ruban rose, rouge, jaune, etc. qu'il aimait tant de son vivant. Il n'est plus là, mais il a réussi.
Avenue de la République, chez un autre franc-tireur et résistant (un magasin de souvenir auressien), nous avons demandé où en est la courbe de robe, et le propriétaire du magasin de nous répondre : “Je suis bien situé commercialement parlant, donc je peux vous garantir que la “melhfa" est sauvée, elle a sorti la tête de l'eau. Cependant, il y a un autre problème qui se pose : nous n'avons pas de fournisseurs fiables et constants. La demande dépasse l'offre et nous sommes impuissants, en tout cas, je parle de mon cas. Des fois, des clients repartent bredouilles. Ce qui est extraordinaire, c'est que les clients viennent des wilayas limitrophes (Sétif, Biskra, Oum El-Bouaghi, Constantine Annaba), mais les plus grands et importants clients (es) sont les Auressiens qui vivent sous d'autres cieux, surtout de France, et achètent la “melhfa" chaouie, peut-être par nostalgie. Personnellement, je préfère la “melhfa" classique noire, avec ruban bariolés très prisés par les chaouie, comme les tapis multicolores d'ailleurs".
La tentation de la modernité
Non loin de l'avenue de la République, face au Théâtre régional de Batna, une boutique de luxe, Casanova réserve une place de choix à deux robes chaouies, bien en exergue en vitrine, sauf qu'il s'agit de robes, modifiées, un petit peu “améliorées" ou “édulcorées", selon le terme de certains puritains. Le propriétaire, bien que proche dans ses propos de ceux du vendeur de souvenirs, a une autre conception de la chose commerciale.
Pour lui, “je suis vendeur, je réponds à la demande des clientes, si elles souhaitent rajouter un seroual algérois à la robe, je ne vois personnellement aucun inconvénient. Je réponds à la demande, et je crois qu'elle est vraiment diversifiée, et ce, selon les commandes (avec motifs berbères, en peinture sur tissu, en argent, avec bustier ou sans, etc.). Nous avons nos propres couturières qui prennent en charge fidèlement la commande, et les prix varient de 7 000 jusqu'à 10 000 DA".
Un autre maillon et pas des moindres : photographes et couturiers, un couple qui couvre les fêtes en matière d'habillement et couverture photographique. Madame Bibche et son mari connaissent de l'intérieur les fêtes, donc ce que portent les invités, les hôtes, mais surtout les mariés. A la question si la “melhfa" est présente, nos interlocuteurs répondent : “Plus que jamais, puisque nous-même fournissons des robes chaouies, aussi bien des robes de soirée, que les robes de mariée. Ils nous arrivent de les louer aussi". Ils nous confirment la main sur le cœur que la “melhfa" est présente dans plus de 80% des dots, et que se faire prendre en photographie en tenue chaouie est très tendance.
Dans les deux magasins, et ironie du sort ou heureux hasard, nous avons rencontré des jeunes filles à la recherche de belle “melhfa" à l'approche des fêtes. Selon la première, de passage à Batna car elle habite Metz (France), elle veut une robe comme celle de sa grand-mère de la région de Seriana (à 40 km de Batna) ; par contre, la deuxième, étudiante en communication, elle estime qu'il reste du chemin à parcourir, car, selon elle, “tant que c'est occasionnel (le port de la robe), la partie n'est pas gagnée".
Ce n'est pas totalement faux, mais lorsqu'on sait que nous subissons une “razzia" dans différents domaines, pas uniquement pour la robe, ce petit retour à soi, sans repli sur soi, annonce peut-être des jours meilleurs, aussi bien pour la robe, le tapis, la poterie, le bijou, etc. mais ça c'est une autre histoire.
R H


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