Des pistons aux cylindres en passant par les roulements, les pompes d'embrayage et de freins, le liquide de frein, les bougies d'allumage, toute pièce peut être sujette à imitation. Le marché de la pièce détachée de contrefaçon à Oran semble connaître un essor palpable au vu des indications des services de contrôle compétents. Ainsi et dans leur bilan du premier trimestre de l'année en cours, les services douaniers de l'entreprise portuaire d'Oran ont procédé à la saisie de plus de 14 000 pièces détachées automobiles, toutes de fabrication contrefaite, apprend-on de source concordante. Cette dernière qui souligne que la marchandise saisie provenait de l'Asie, affirme, par ailleurs, que les pièces de rechange ne répondent à aucune norme en matière de sécurité et de qualité. Les pièces détachées de piètre qualité inondent des magasins devenus l'Eldorado des produits made in China. “La vente de ces produits de contrefaçon hautement nocifs nuit au commerce du canal officiel. Des Chinois se mettent à présent au commerce de la pièce détachée car ils ont flairé le bon filon et les bénéfices substantiels qu'ils pourraient tirer de ces produits de bas de gamme", affirme-t-on. Il y a seulement deux mois, près de 10 tonnes de pièces détachées ont été saisies au port d'Oran pour absence du nom du pays d'origine, chose qui n'écarte pas l'hypothèse de la contrefaçon. Destinées à couvrir le marché de la région, les pièces en question sont de différentes marques. Malgré une batterie de lois mise en place par le législateur, la lutte contre la commercialisation des pièces détachées contrefaites reste ardue et embrouillée. Des pistons aux cylindres en passant par les roulements, les pompes d'embrayage et de freins, le liquide de frein, les bougies d'allumage, toute pièce peut être sujette à imitation. En 2012, ce sont plus de 200 espaces qui ont été nettoyés par les éléments de la Sûreté de la wilaya d'Oran. Selon les statistiques, la Chine occupe la première place avec un taux de 94% dans les exportations de la pièce détachée saisie une fois arrivée dans le pays importateur. Elle est suivie par la Turquie avec un taux de plus 3%. Soucieuse de mettre un frein à cette “hémorragie", l'administration des Douanes s'est attelée à partir de 2007, à mettre en place un réel partenariat avec les sociétés détentrices de marques, à travers la signature de plusieurs protocoles d'accord. “Malgré la signature en 2011, de deux protocoles entre les Douanes algériennes avec deux sociétés internationales, la pièce détachée continue à inonder le marché local. En 2012, l'administration des Douanes n'a pas dissimulé sa volonté quant à se doter du système Interface public-membres (IPM), qui permet, à travers l'échange d'informations entre les titulaires de marques et les douaniers, de rendre plus efficace l'intervention aux frontières pour juguler le phénomène de la contrefaçon. Il est à rappeler que 80% des pièces de rechange des véhicules sont importés de Chine, France, Italie et Corée du Sud. Les importations auprès des pays arabes représentent 2% de ce marché, et proviennent notamment de Tunisie, des Emirats arabes unis (EAU) et du Maroc. K. R I Nom Adresse email
