Les Verts sur la voie royale

L’équipe nationale est à deux doigts d’une qualification inespérée

Les Verts ont franchi un pas important vers la qualification aux quarts de finale.
Arrivée à Sousse avec la modeste ambition d’acquérir une certaine expérience, avec une équipe en pleine formation dixit, Rabah Saâdane, l’équipe nationale se retrouve à l’issue des deux premiers matches propulsée au devant de la scène. Le nul méritoire arraché au champion d’Afrique en titre, le Cameroun, et surtout cette victoire héroïque face à l’Égypte, font de la sélection algérienne désormais l’une des attractions de cette CAN 2004. Tous les observateurs présents ici en Tunisie s’accordent à dire que l’Algérie constitue déjà les premières surprises du tournoi. Et c’est une belle surprise ! En dépit d’un dernier match catastrophique face au Mali, les Verts ont fait bon cœur contre mauvaise fortune. En si peu de temps, ils ont réussi l’exploit authentique de tenir la dragée haute au dernier finaliste de la Coupe des confédérations et fait mordre la poussière aux Pharaons qui sont arrivés à Sousse avec plus de 25 matches amicaux dans les jambes. Imaginez une équipe que Saâdane qualifiait naguère de “bébé�, se retrouve en un laps de temps très court, à bousculer la hiérarchie et à disputer le leadership à deux équipes (Cameroun et Égypte), atteignant déjà le stade de maturité.
Avec quatre points déjà dans l’escarcelle, les coéquipiers du remplaçant providentiel Hocine Achiou, ont franchi un pas très important vers la qualification au second tour au moment où tous les Algériens prévoyaient le retour au pays bien avant ce stade de la compétition.
En effet, à 72 heures de la dernière confrontation, les Algériens n’ont plus besoin que d’un petit point pour se hisser dans le gotha africain. Mathématiquement donc, l’Algérie n’est pas encore qualifiée. Mais ça ne saurait visiblement tarder quand on constate toute cette combativité et cette hargne dont font preuve les Fennecs d’Algérie. "Aujourd’hui, nous venons de battre l’une des meilleures équipes africaines, à savoir l’Égypte. C’est une grosse performance et un grand défi que les joueurs ont su relever avec beaucoup de mérite. Il y a une semaine, tout le monde ne donnait pas cher de nos chances. Tout le monde ne nous voyait pas au second tour mais, aujourd’hui, non seulement on est candidat en force à la qualification, mais aussi à la première place. C’est tout simplement fabuleux ce qui nous arrive ", nous a confié d’une voix d’où perce une émotion certaine, le sélectionneur national Rabah Saâdane. Et d’ajouter : " Après deux matches, nous pouvons nous enorgueillir d’être maîtres de notre sort. Il suffira de ne pas perdre face au Zimbabwe pour transformer le rêve en réalité. "
La présence en force de nombreux Algériens ici à Sousse, témoigne de la déferlante énorme enregistrée au stade olympique, des Algériens qui se frottent déjà les mains. Ils (les supporters) jubilent. C’est le football qui retrouve peu à peu le sourire. Dans l’une de nos précédente éditions nous nous interrogions dans ces mêmes colonnes, si le football n’était pas en train de renaître à Sousse.
Et bien oui ! Quels que soient les résultats futurs de l’EN dans cette CAN, le bonheur incommensurable apporté au peuple qui n’a pas hésité à sortir dans les rues pour manifester sa joie, est déjà un acquis inestimable. “Nous sommes fiers de ce bonheur que nous apportons aux Algériens au moment où notre football peinait. C’est un honneur et un devoir pour nous mais, nonobstant notre sort dans cette CAN, il faudra continuer à travailler d’arrache-pied pour mettre en place une équipe compétitive capable de se présenter en favorite sur la scène continentale et représenter dignement les couleurs nationales sur la scène mondiale. Je ne suis pas en train de jouer les rabat-joie, mais l’expérience m’a appris que les Algériens sont tellement versatiles qu’ils peuvent passer d’une extrémité à une autre avec une facilité déconcertante. Alors restons réalistes et ambitieux ", martèle celui dont l’image se confond souvent avec l’itinéraire du sport roi en Algérie.
Saâdane sait très bien qu’il suffira d’un couac pour que tout soit remis en cause dans un pays en mal de stratégie. Alors de grâce prenons soin de ce “bébé ". Demain, il va nous valoir encore des joies immenses comme celle de jeudi.
S. B.