“Voilà que l’Algérie cartonne�

Mohsen Salah, entraîneur de l’ÉGYPTE

Décidément, le coach égyptien, Mohcen Salah, n’a pas de chance avec l’Algérie. Deux ans après avoir perdu la finale de la Coupe de la CAF avec El-Ismaïli contre la JSK, voilà qu’il
s’incline encore une fois devant les algériens. Inutile de vous décrire sa peine.
Liberté : C’est certainement difficile de perdre un match dans les dernières minutes alors que votre équipe semblait prendre le dessus en tentant le tout pour le tout pour obtenir l’avantage. Qu’en pensez-vous ?
Mohcen Salah : Que voulez-vous ? c’est la loi du football qui dit que ce n’est pas toujours celui qui domine qui gagne ! Je crois que dans l’ensemble de la partie nous ne méritons pas de perdre ce match car mis à part le premier quart d’heure, nous avons assuré l’essentiel du jeu pendant le reste de la partie et développé un volume de jeu supérieur. Cela bien sûr n’enlève en rien au mérite de l’équipe algérienne qui s’est très bien défendue et qui a su tirer profit de nos erreurs.
Justement, comment expliquez-vous cette défaite ?
Je pense que la raison principale réside dans le fait que mes joueurs ont énormément manqué de réussite aujourd’hui. Nous nous sommes créé beaucoup d’occasions de but sans pour autant parvenir à prendre l’avantage.
Et quand vous ratez autant de buts, nécessairement vous vous mettez en danger. Même si j’assume pleinement la responsabilité de cette défaite, il est clair aussi que certains éléments de l’équipe n’ont pas joué convenablement leur rôle.
C’est-à -dire…
Je veux dire que les joueurs n’appliquent pas tout le temps les consignes du staff technique. Aujourd’hui, il y a eu une mauvaise application sur le terrain pour des considérations personnelles. Certains joueurs, en effet, ont fait preuve d’un égoïsme certain devant les buts. Ils croient que parce qu’ils ont la réputation d’être des buteurs, il faut toujours que ce soit eux qui marquent. Or, c’est faux, le football est un sport collectif dont les matches se gagnent en groupe et avec une solidarité sans faille.
Cela confirme donc les informations faisant état de lutte de clans entre les pros et les locaux au sein de votre équipe…
Il n’y a aucune lutte de clans au sein de l’équipe égyptienne. Moi, je veux parler de joueurs qui font preuve d’un individualisme contraignant pour l’équipe alors que nous passons notre temps à préparer un jeu collectif efficace.
 Pourtant, certains parlent même d’une bagarre générale qui a éclaté entre les joueurs à la veille même du match…
Non, c’est faux !
Sur le deuxième but algérien votre défense porte une lourde responsabilité, n’est-ce pas ?
Effectivement, notre axe central n’a pas pressé dès le début l’attaquant algérien. Il a fait plusieurs mètres sous les yeux de mes deux défenseurs, ce qui lui a permis de préparer sa manœuvre. Nous avons été lourds sur ce coup-là .
Revenons maintenant au match. Quelle a été selon vous la force de l’équipe algérienne ?
Je tiens tout d’abord à féliciter l’équipe algérienne pour sa victoire. C’est une équipe qui manque, certes, d’animation offensive, certainement suite à un manque de préparation, mais qui compense ce déficit par une très grande rigueur tactique et un bloc défensif solide. Les algériens ont fait preuve de beaucoup de combativité et se sont défendus énormément sans pour autant rater l’occasion de nous inquiéter. Il est clair que c’est une équipe rajeunie en pleine formation et qui a un avenir prometteur devant elle. Cependant, la réussite semble lui sourire pendant cette CAN. Les dirigeants algériens disent qu’ils ont une équipe qui a tout à apprendre dans cette compétition mais voilà qu’elle cartonne.
Vos dirigeants ont critiqué l’arbitrage pour n’avoir pas sifflé au moins deux penalties valables pour votre équipe ?
Effectivement, je pense qu’en première mi-temps il y avait penalty suite à une faute de Mamouni sur Ahmed Hassan. L’arbitre a cru que mes joueurs passaient leur temps à faire semblant de tomber alors qu’il y avait vraiment faute.
Ne pensez-vous pas que l’apport du public algérien a été considérable ?
C’est évident que ce public nombreux a beaucoup motivé les joueurs algériens. Mais je pense aussi qu’il nous a gênés dans notre travail.
Comment ?
Eh bien, le comportement du public a empêché mes remplaçants de bien effectuer leur échauffement en seconde période.
Du coup, ils sont rentrés pas suffisamment préparés ; ils n’ont pas pu apporter le plus que j’attendais d’eux.
En outre, avec cette présence massive nous avons eu du mal à faire passer nos consignes aux joueurs.
Comment voyez-vous les chances de qualification de l’Égypte ?
Le moins qu’on puisse dire, nos chances de qualification sont hypothéquées.
Nous sommes venus en Tunisie pour briguer la première place du groupe et voilà que nous ne sommes même pas sûrs de finir seconds.
Il nous reste une seule chance : celle de battre le Cameroun. Nous lutterons jusqu’au bout.
S. B.