L'immigration ne représente pas, contrairement à une idée reçue, une charge pour les dépenses publiques et pourrait même être une manne financière pour les économies occidentales qui battent de l'aile en raison de la crise financière internationale, a indiqué l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Dans son dernier rapport annuel sur les perspectives des migrations internationales, le Club des pays les plus nantis de la planète critique les discours tendant à stigmatiser le coût de l'immigration. Analysant les résultats d'une première étude comparative internationale de l'impact budgétaire net de l'immigration, il déduit comme premier enseignement le fait que l'impact fiscal des immigrés est très limité, "n'excédant pas 0,5% du produit intérieur brut (PIB), qu'il soit positif ou négatif". Pour le chef de la division migrations à l'OCDE, Jean-Christophe Dumont, les immigrés, en général, contribuent plus en impôts et en cotisations sociales qu'ils ne reçoivent de prestations individuelles. La France serait, avec l'Allemagne et la Pologne notamment, le contre-exemple de cette affirmation avec une contribution négative des immigrés de quelque 1 450 euros par an en moyenne entre 2007 et 2009. Pour l'ensemble de l'OCDE, cette contribution est positive et s'établit à 3 280 euros. "La spécificité" française s'explique, selon l'OCDE, par le poids des retraites perçues par les immigrés arrivés dans les années 1960-1970 alors que les cotisations ont fortement chuté à partir des années 1980 du fait du ralentissement des arrivées de nouveaux migrants. La faible contribution des immigrés aux recettes fiscales s'explique aussi par des salaires souvent moindres que ceux des salariés français. Ils payent donc moins d'impôts et de cotisations sociales, selon M. Dumont, qui recommande de maintenir des politiques d'intégration, parce qu'il y a, à ses yeux, un retour immédiat sur investissement avec des gains fiscaux importants. L'OCDE affirme, également, que les immigrés contribuent aussi bien aux métiers qualifiés qu'à ceux qui le sont moins. "L'immigration répond à des besoins assez variés, mais les gouvernements auraient intérêt à clarifier leurs objectifs et à mieux définir leur politique", prévient l'expert de l'OCDE. Le rapport de l'OCDE intervient au moment où nombre de pays occidentaux préconisent de centrer leurs politiques d'accueil sur une main-d'œuvre "choisie" et hautement qualifiée, alors que le vieillissement démographique nécessite le recours à une main-d'œuvre étrangère. R. N./APS Nom Adresse email