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Alger attend les explications de Riyad
L’ambassadeur saoudien a été reçu, hier, au MAE
Publié dans Liberté le 05 - 02 - 2004

Le diplomate saoudien devra transmettre aux autorités de Riyad les vives protestations d’Alger.
L’ambassadeur de l’Arabie saoudite à Alger a été reçu, hier matin, au siège du ministère des affaires étrangères pour fournir des explications sur la présence de l’ancien chef du FIS-dissous, lors d’une cérémonie officielle, organisée, lundi, à Riyad, par le souverain wahhabite en l’honneur des chefs des missions de pèlerinage. Le diplomate a été entendu par un haut responsable du ministère des affaires étrangères. Il a été rappelé à l’ambassadeur que Abassi Madani a été autorisé à quitter le territoire national pour des raisons humanitaires et qu’il n’est habilité par aucune organisation algérienne officielle ou non officielle à la représenter dans le cadre du hadj. Le communiqué du département de Belkhadem, rendu public, hier, s’interroge sur les véritables motivations de cette initiative.
L’ambassadeur d’Algérie à Riyad a été instruit pour entreprendre la même démarche auprès des autorités saoudiennes. Selon nos sources, l’ambassadeur saoudien a pris note des reproches d’Alger. Aucune réponse, ou du moins explication, concernant la présence de l’ancien chef du Fis dissous à cette cérémonie officielle n’a été donnée par le diplomate saoudien. Ce dernier devra informer les autorités de son pays sur la protestation de l’algérie par rapport à cet incident.
Riyad est tenu, selon la procédure en vigueur sur le plan diplomatique, de donner une explication qui sera transmise par la suite par son ambassadeur au pays d’accueil.
L’algérie reste ainsi dans l’attente de précisions des autorités saoudiennes sur cette grave affaire qui jette un froid dans les relations bilatérales.
La présence de Abassi lors de la cérémonie de lundi dernier est assimilée à une provocation. Riyad n’était pas sans savoir que l’ex-chef du parti dissous a été autorisé, dans des conditions très particulières, à se déplacer à l’étranger. Si on ne peut pas dénier le droit à un souverain saoudien d’inviter à titre personnel Abassi, il n’en demeure pas moins que la présence de ce dernier aux côtés du ministre de l’intérieur saoudien, lors d’une réception organisée pour les chefs de délégations de pèlerinage, où aucun officiel algérien n’était invité peut être considérée comme un geste extrêmement grave dans la mesure où les saoudiens ont délibérément fait passer Abassi pour un représentant de l’Algérie et donné au FIS la caution d’un parti légal.
L’Arabie saoudite qui fait face à la violence terroriste continue de soutenir les organisations intégristes. C’est du moins le premier constat fait à travers le geste du roi Fahd. En déroulant à Abassi le tapis rouge, le souverain a volontairement voulu irriter l’Algérie officielle pour qui le dossier du FIS est “définitivement clos�.
S. T.


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