“Il y a concurrence déloyale�

Le PDG de saïdal à propos de l’industrie du médicament

II dénonce les anomalies dans le secteur pharmaceutique.
Le secteur du médicament demeure à plus de 80% du fait des importations. En dépit des textes de lois en vigueur favorisant et encourageant l’investissement productif, les quantités de produits pharmaceutiques venus d’outre-mer sont très importantes. L’évolution de cette activité a pris une courbe ascendante ces trois dernières années. La facture reste toujours très lourde. Elle a atteint les 482 millions de dollars US l’année dernière. Pis encore, une bonne partie de ces produits importés ne représente pas des médicaments essentiels destinés à des maladies chroniques ; elle vient, en outre, concurrencer malheureusement ceux fabriqués localement. Les quelques producteurs exerçant en Algérie souffrent ainsi d’une concurrence déloyale. Saïdal, qui participe, selon son PDG, M. Aoun, à plus de 85% de l’ensemble de la production nationale, n’a pas échappé à ce phénomène. Invité du forum d’El Moudjahid, M. Aoun a ciblé les anomalies qui caractérisent le marché national et montré les potentialités qu’il recèle. Le marché algérien du médicament est évalué à 600 millions de dollars US, Ce qui équivaut, estime-t-il, à 0,17% du marché mondial évalué à 364 milliards de dollars en 2001. Le groupe Saïdal a produit et vendu 124 millions d’unités-vente (UV) en 2003. Ce chiffre sanctionne, si besoin est, une tendance à la hausse depuis 1997, année durant laquelle l’entreprise a fabriqué plus de 83 millions UV. Les quelques résultats du bilan du groupe, publiés récemment par Liberté, affichent un chiffre d’affaires de plus de 6,1 milliards de DA et une valeur ajoutée de 3,1 milliards de DA en 2003. Le résultat net prévisible s’élève, avoue M. Aoun, à plus de 450 millions de DA, soit le double de celui réalisé en 2002. De telles performances ne doivent pas, en principe, laisser indifférents les importateurs qui poursuivent leurs activités à s’engager dans l’investissement… En six années, l’entreprise a créé plus de 1 200 postes d’emploi nouveaux dans un secteur réputé pourtant difficile. Son effectif est actuellement de 3 700 employés dont les frais avoisinent les 1,5 milliard de DA en 2003. La moyenne des charges est estimée à 34 200 DA/agent/mois. Abordant le volet du partenariat, le PDG du groupe a souligné que les objectifs tracés sont concrétisés à 80%.
Les trois critères revendiqués au départ, à savoir, attrait de capitaux étrangers, transfert de technologie et création d’emploi sont respectés à plus d’un titre. Outre l’élargissement de la gamme, ces partenariats ont permis à l’état de réduire la facture du médicament et de baisser les prix de plus de 50%. Le conférencier n’a, par ailleurs, pas omis de reconnaître la volonté politique qui escompte régler la problématique du remboursement en affirmant que 12 médicaments produits par le groupe sont désormais remboursés par les caisses de la sécurité sociale. Toutefois, le prix de référence pour le remboursement pose encore un sérieux problème aux producteurs. Des produits pharmaceutiques de Saïdal, pour ne citer que cette entreprise, sont, en effet, remboursés sur la base de prix de médicaments de spécialité. Ce qui, par voie de conséquence, pousse les malades à acheter les médicaments de spécialité importés au détriment de ceux produits localement. Or, les pouvoirs publics, à travers les discours des dirigeants, veulent encourager et favoriser la production nationale… à l’horizon 2011, le groupe Saïdal souhaite conforter sa place de leader au plan national tout en pénétrant le marché international. à ce propos, l’entreprise effectue, depuis trois ans, des opérations d’exportations modestes, mais prometteuses vers des pays arabes, africains et européens. Elle détient 14 clients dont 9 africains, 3 arabes et 2 européens (Italie et Allemagne). Son CA à l’exportation est de 100 millions de DA. Saïdal a exporté 51% de produits finis et 49% de matières premières en 2003. Le groupe envisage d’atteindre 250 millions de DA et 6 millions d’UV durant l’année en cours. D’ici à 2011, Saïdal veut arracher plus de 50% de parts de marché dans les classes thérapeutiques visées. En conclusion, l’invité du forum d’El Moudjahid demande une intégration effective du médicament dans le système de santé national. Car, rappelle-t-il, plus de 20% des dépenses de la Santé sont liées aux médicaments. Il a promis, sur un autre registre, de mettre sur le marché l’insuline produite par Saïdal à Constantine vers la fin de l’année 2004.
B. K.