Un cortège officiel attaqué par des citoyens

Takrietz (Béjaïa)

Le cortège officiel accompagnant le ministre des Ressources en eau, en visite, hier, dans la wilaya de Béjaïa, a fait l’objet d’une attaque menée par un groupe de citoyens au niveau de la localité de Takrietz, distante d’une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya.
C’est le passage, vers 13 heures, d’une file de véhicules appartenant aux services d’escorte de la wilaya de Béjaïa et roulant à vive allure vers Tazmalt, porte frontalière de la wilaya, pour accueillir la délégation ministérielle venant d’Alger via Bouira, qui a apparemment suscité l’ire de ces jeunes à l’affût du moindre signal représentant la présence de tout symbole de l’État, notamment l’apparition des éléments des services de sécurité dans cette bourgade, devenue plus rebelle depuis l’assassinat par un escadron de la gendarmerie nationale du jeune Hafid Messalti, ravi aux siens à l’âge de 13 ans, à l’aube des douloureux évènements du printemps noir 2001.
Selon les témoignages recueillis auprès des citoyens de cette localité relevant de la commune de Souk-Oufella, les jeunes assaillants étaient embusqués de part et d’autre de la RN26, plus précisément au niveau de la mosquée située en plein centre de ce village, attendant impatiemment l’arrivée du cortège officiel qui devait rentrer au chef-lieu de la wilaya, après avoir pris le représentant du gouvernement qui venait d’achever sa visite de travail et d’inspection effectuée au barrage de Tichy-Haf, dans la commune de Bouhamza.
Il était à peu près 17 heures, lorsque, la procession de véhicules transportant cette délégation d’officiels commença à sillonner l’axe principal de cette agglomération.
Dès l’arrivée du convoi attendu de pied ferme par ces jeunes déchaînés, une véritable pluie de jets de pierres et autres projectiles s’abattit sur les nombreux véhicules formant le cortèges “indésirable�. Plusieurs pare-brises et vitres de ces automobiles ont volé en éclats sous cet assaut qui a également provoqué d’autres dégâts matériels ainsi que des blessés probables parmi les rangs des services de sécurité, dès lors que ces derniers constituaient la cible privilégiée des assaillants.
D’après les dires de certains citoyens rencontrés sur les lieux de ces incidents, ce sont les agissements provocateurs de quelques policiers en civil qui ont mis le feu aux poudres. Nos interlocuteurs affirment que l’un de ces éléments de sécurité est allé jusqu’à exhiber son arme à feu, avant de tirer des coups de sommation, en vue de faire fuir ces jeunes révoltés.
“Nous continuerons à chasser tout officiel qui oserait mettre les pieds ici et ditesleur que s’ils veulent revenir, nous serons toujours là �, fulmine un jeune émeutier qui a tenu à nous déclarer que “la population de Takrietz n’oubliera jamais le sang versé par le jeune Hafid Messalti, tué par balle au seuil de son domicile parental�.
K. O.