C’est la faute au “public algérien frère�

Les événements de Sfax vus par la presse tunisienne

“Tous ceux qui détenaient un billet ont pu entrer au stade�, selon la presse tunisienne. “Douloureux incidents à Sfax�, “51 personnes blessées�. Voici quelques titres de Une de la presse tunisienne, au lendemain des incidents qui ont émaillé la rencontre Algérie–Maroc, au stade Taïeb-M’hiri en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations de football. Ces incidents, rapporte la presse tunisienne en majorité, ont été déclenchés “bien avant le début de la rencontre�, en raison de l’entêtement “d’un grand nombre de spectateurs parmi le public algérien frère� qui sont restés hors du stade et “ont refusé de suivre le match sur un écran géant installé spécialement à leur intention�, écrit cette même presse, dont l’agence tunisienne TAP.
Contrairement aux informations rapportées par les différents envoyés spéciaux de la presse algérienne, “il est à signaler que tous ceux qui détenaient un billet ont pu entrer au stade. Les autorités administratives et sécuritaires ont d’ailleurs veillé à réunir toutes les conditions propices au déroulement de la rencontre dans les meilleures conditions�, rapporte, en revanche, TAP et certains journaux tunisiens dont Le Renouveau. Et bien que le match lui-même se soit déroulé dans des conditions normales sur le terrain de jeu, certains “éléments du public algérien ont, toutefois, commencé à provoquer des perturbations peu avant la fin de la rencontre, lorsque l’équipe marocaine est parvenue à obtenir l’égalisation. Après que certaines parties algériennes eurent essayé de calmer les esprits, en vain, et malgré les nombreuses tentatives sécuritaires visant à convaincre les spectateurs du côté algérien de préserver le calme, ces derniers ont poursuivi leurs provocations en saccageant des sièges pour les jeter en direction des agents de l’ordre avec l’idée d’envahir le terrain et d’arrêter la rencontre�, indique la presse tunisienne qui nie, catégoriquement, le mic-mac des forces de l’ordre qui se sont sauvagement acharnées sur les supporters innocents et qui accuse ouvertement ce magnifique public algérien d’être derrière cette dérive. Cependant, cette presse soutient “la bonne foi et l’efficacité� des agents de l’ordre dans leur intervention, sans toutefois, mettre en exergue la bastonnade qui a eu lieu et dans les tribunes et à l’extérieur du stade.
La presse tunisienne, qui n’a pas “osé� dénoncer cet état de fait, accuse, plus loin, le public algérien, tout le public, de n’avoir pas fait preuve d’esprit sportif en la circonstance. Même sur le plan du bilan, cette presse ne rapporte que le chiffre de 51 personnes blessées et “qui ont été aussitôt secourues. Quatre d’entre elles ont été retenues pour des soins et les autres ont quitté l’hôpital. Quatorze agents de l’ordre ont été aussi légèrement blessés alors qu’un Marocain et trois spectateurs parmi le public tunisien ont reçu des soins urgents. Les blessures étaient dues au jet de sièges et de pierres�, indique-t-on.
Pour ce qui est des dommages matériels, causés par ces douloureux incidents et par les actes de violence commis par un “grand nombre de supporters algériens frères�, la presse tunisienne rapporte que “de nombreux véhicules privés et publics ont été l’objet de jets de pierres et leurs vitres brisées. Les devantures de nombreux locaux et d’entreprises ainsi que certains équipements dans les artères de la ville de Sfax ont été également saccagés : destruction de panneaux de signalisation routière, arrachage d’arbustes de décoration, parcs dévastés… De nombreux commerçants ont, en outre, déploré le comportement de ces supporters et leur refus de payer les services et les marchandises qui leur ont été fournis. Le calme et la sécurité dans la ville ont été rétablis à une heure tardive de la nuit de dimanche�, signale cette presse.
Sur un autre plan, on rapporte que dans la journée de lundi, le ministre algérien de la jeunesse et des sports, Boudjemaâ Haïchour, a été reçu par son homologue tunisien Abdallah Kaâbi. Mais, rien n’a filtré quant au menu des discussions entre les deux officiels, notamment concernant les évènements douloureux de Sfax.
F. B.