Priorité

L’ambivalence dans le discours officiel prônant tantôt l’éradication, tantôt la réconciliation, alimente les campagnes hostiles à l’Algérie et relance l’infâme question du qui tue qui.
Même si la situation sécuritaire s’est sensiblement améliorée, il n’en demeure pas moins que la persistance des attentats contre les forces de sécurité dans certaines régions du pays démontre au moins une chose : que le problème n’est pas encore réglé et que l’éradication des groupes armés prendra beaucoup de temps.
Du coup, se pose la question de savoir si les autorités sont à même de revoir la stratégie adoptée jusqu’ à présent, qui consistait en un traitement politique du phénomène avec la loi sur la concorde civile. Il est vrai que le bilan tiré quatre années après la mise en vigueur de la grâce amnistiante fait état de plus de 4 000 terroristes repentis et des centaines d’armes récupérées.
Mais la capacité de nuisance du terrorisme, notamment dans les zones reculées, n’a pas diminué. Les attentats contre les troupes de l’ANP et les faux barrages sont souvent signalés.
Des voyageurs sont également rackettés, et de paisibles villageois sont victimes d’incursions nocturnes où d’innocentes femmes sont enlevées. La prise d’otages des touristes européens, en été dernier, au Sahara, a confirmé que le terrorisme islamiste ne recule devant rien. Preuve en est, l’argent de la rançon payée en contrepartie de la libération des touristes a été utilisé pour l’achat d’un véritable matériel de guerre afin de relancer les attentats au nord du pays. L’opération menée par les forces de l’ANP pour détruire le convoi d’armes s’est soldée par un succès.
Et c’est tant mieux ! Mais le communiqué de l’état-major se voulait comme une sorte de rappel à l’ordre à tous ceux qui clament toujours la réconciliation et la compromission avec l’intégrisme.
La relance de la lutte antiterroriste dans toute sa dimension s’avère, non seulement nécessaire, mais vitale. L’ambivalence dans le discours officiel prônant tantôt l’éradication, tantôt la réconciliation, alimente les campagnes hostiles à l’Algérie et relance l’infâme question du qui tue qui. Il est inconcevable de continuer de prôner le pardon à l’égard des terroristes, alors que sur le plan international, le débat se situe depuis la tragédie du 11 septembre sur un tout autre niveau.
S. T.